Édito du journal n° 3349 du 4-07-2013 : "Dispersion"

Publié le 11 septembre 2013 à 17:08
En proposant lors du dernier comité de suivi de la restauration, la création d'une obligation d'indication du 'fait maison' sur les cartes de restaurants, Sylvia Pinel, ministre du Tourisme, a ouvert une véritable boîte de Pandore dans laquelle les parlementaires se sont engouffrés, majorité et opposition confondues, comme si le pays n'avait pas d'autre urgence à examiner, pour parvenir à un consensus. Et la semaine dernière, l'Assemblée nationale a donc adopté un amendement rendant obligatoire sur les cartes la fameuse mention 'fait maison'.

Louable intention, certes, au nom du souci de délivrer au consommateur une information loyale sur la nature de la prestation, que la représentation nationale vient d'exprimer au Palais-Bourbon. Encore faut-il essayer - car le sujet est loin d'être épuisé en dix lignes d'un amendement -, d'en définir les modalités pratiques.

Avant d'envisager une révolution dans les appellations parfois incontrôlées des cartes des établissements, n'oublions pas que ce texte doit être examiné par le Sénat, où les élus de la République interviennent fréquemment pour modérer les ardeurs législatives de leurs collègues députés, et que le Gouvernement a toujours la possibilité de valider ou de bloquer toute initiative qu'il juge incompatible avec les objectifs de sa politique.

Malgré cette incertitude juridique, l'opinion dite éclairée et les médias grand public se sont bruyamment félicités, au nom de notre incomparable exception culinaire encore plus sacrée que celle de la culture, de ce projet qui risque fort de compliquer sérieusement la tâche des restaurateurs, les principaux intéressés dans l'affaire.

Et de perturber encore davantage le choix d'une clientèle qui a forcément du mal à s'y retrouver entre les appellations de Maître restaurateur, artisan restaurateur, Restaurateur de France, Maître cuisinier, et combien d'autres patronymes plus ou moins folkloriques des multiples toques blanches des innombrables provinces de notre beau pays. Sans compter les confréries gastronomiques dédiées à l'andouillette, à la volaille de Bresse, au veau du Bas-Rouergue, à la bourride sétoise ou au cochon fermier du Périgord. Et sans avoir répondu de manière intangible et compréhensible à la lancinante question : le 'fait maison', c'est quoi ?

Publié par L. H.



Commentaires
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Agopig

jeudi 4 juillet 2013

Et surtout:
Pourquoi ??!!
Pourquoi faire une loi sur le 'Fait maison' ?
Ne serait il pas plus intéressant de chercher à éveiller le consommateur à une auto critique gustative ?
Moi ça ne me dérange pas qu'une partie des restaurateurs français fassent du 'pas maison' !
Il existe différents types de restaurations, et à mon sens c'est tant mieux !
Mais est ce vraiment le moment de voter une loi qui va apporter encore d'autres tracas, à des restaurateurs qui subissent fortement la crise actuelle et vont certainement encore longtemps subire ?
C'est aux consommateurs à faire la différence entre les différents établissements, en développant leur propre esprit critique culinaire, pas en étant guidés par des 'panneaux' !

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