Éditorial du 28-10-2010 : "Turbulences"
Vie professionnelle - mercredi 27 octobre 2010 12:23
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Alors que notre pays se livre à l’une de ces crises de nerf dont il a le secret et dont le principal effet est de mettre à mal une économie en voie de convalescence, les affaires continuent sur la planète, ce qui est finalement rassurant.
Mais il n’est pas certain que grèves, blocages, pénuries et défilés - dont l’utilité reste à démontrer - contribuent à maintenir l’Hexagone dans la course d’une compétition devenue mondiale, y compris pour la profession longtemps considérée comme épargnée dans le doux cocon d’une France agrippée à son ‘modèle social’ (un parfait abus de langage sinon un déni de réalité).
Comme il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé et que les tristes constats (qui mériteraient d’ailleurs d’être affinés) de la ministre de l’Économie Christine Lagarde - qui évalue entre 200 et 400 millions d’euros le coût quotidien d’une situation de blocage de l’activité -, ne contribueront sans doute pas à un prompt retour d’une croissance tant espérée, il appartient aux chefs d’entreprise de faire preuve de réalisme dans la période qui s’annonce incertaine.
Inutile de sombrer dans un catastrophisme injustifié, l’économie française en a connu d’autres et des pires avant de se redresser, sa capacité à encaisser des comportements aussi aberrants que le blocage du port de Marseille ou les grèves à répétition des cheminots, pour un motif qui ne les concerne pas, suscitant toujours une stupéfaction empreinte de compassion de la part des observateurs étrangers.
Et précisément, il serait temps de jeter un regard au-delà des frontières, car la profession va souffrir d’un double challenge difficile à relever dès les prochains jours : l’image fortement dégradée d’un pays décrit parfois caricaturalement par les médias étrangers, mais dont les images de voitures en flamme, de casseurs de vitrines et de gares congestionnées n’incitent guère à se précipiter vers une telle destination, et plus inquiétant mais moins médiatisée, la véritable ‘guerre des changes’ qui oppose tous les grands pays entre eux.
D’un côté, la destination France aura beaucoup à se faire pardonner auprès du téléspectateur américain habitué de Fox News (un ‘network’ pas vraiment francophile), comme du voisin britannique à qui son gouvernement vient de recommander d’éviter la France en raison des ‘risques d’attentats’ terroristes, oubliant au passage que le Royaume-Uni est également concerné par le problème.
Et sur le front des changes, sans évoquer les subtilités réservées aux spécialistes sur le ‘cross rate’ entre le dollar et l’euro, entre la livre sterling et le yuan, n’oubliez pas que tout est actuellement mis en œuvre par les États-Unis et la Chine pour que leurs monnaies respectives restent sous-évaluées, entravant ainsi la capacité d’exportation de la zone euro, et l’attractivité touristique de ses membres pour les visiteurs détenteurs de dollars ou de yuans. Là encore, il va falloir faire preuve d’imagination et de détermination pour s’affirmer sur un marché du tourisme international de plus en plus concurrentiel.
L. H. |
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