Édito du journal n° 3199 du 19 août 2010 : les bons chiffres, mais…
Vie professionnelle - mercredi 18 août 2010 10:49
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Comme chaque été, la plupart des médias se contentent de diffuser sans grand discernement n’importe quelle information, non vérifiée (c’est l’été), relative à la profession. Il faut donc aller chercher ailleurs la vérité des chiffres.
Loin des sondages à l’emporte-pièce qui n’ont pour objectif que de flatter le goût du dénigrement des spécialistes d’un consumérisme de comptoir, il est plus utile de lire attentivement des documents chiffrés établis par des organismes officiels dont le professionnalisme est incontestable.
D’accord, les publications de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS pour les initiés) du ministère de l’Économie et des Finances font rarement l’ouverture du JT de 20 heures, mais l’enquête réalisée à sa demande par le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) : ‘Vacances 2010 : des contraintes financières très présentes’, mérite d’être méditée et analysée.
Le lecteur de la profession y apprendra avec satisfaction que l’opinion des Français sur la qualité des offres en matière de tourisme est globalement positive, puisque 52 % d’entre eux se déclarent contents des services d’hébergement et de restauration, les transports faisant légèrement mieux avec 54 % d’opinons favorables.
Seule ombre au tableau, mais de taille : 53 % de nos compatriotes jugent les prix trop élevés pour l’ensemble des offres touristiques, ce qui explique un recul important des intentions de départ en vacances pour l’été 2010 qui s’établit à 50 %, contre 56 % en 2009 et 54 % en 2008.
Ainsi, le vacancier 2010 souhaite “partir moins loin, moins longtemps et moins cher”, et ses ‘pistes d’économie’ se renforcent surtout au niveau de l’hébergement (+ 12 % par rapport à 2009), alors qu’il semble décidé à goûter davantage les joies de la table en freinant moins sur ses dépenses de restauration (- 7 % par rapport à 2009).
Bien sûr, cette avalanche de données peut sembler à juste titre fastidieuse, mais elle illustre néanmoins la nécessité pour la profession de l’hôtellerie-restauration de disposer d’informations quantifiées certaines et vérifiables, au lieu de laisser n’importe quel ‘site participatif’ diffuser n’importe quoi.
Plus important encore, l’enjeu des prix vis-à-vis des pouvoirs publics : l’inquiétante cacophonie politique autour de la TVA exige une position ferme et unie de la profession. L’Insee vient de lui apporter un argument de poids : sur les douze derniers mois, l’indice général des prix a évolué de + 1,7 %, celui de la restauration affiche + 0,4 %, alors que sur la même période, l’électricité et le gaz accusent une hausse de + 8,5 %, les carburants de + 12,3 %, ou les assurances de + 5,7 %.
La bataille des chiffres ne fait que commencer, à la profession de s’y préparer sans tarder.
L. H. |
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