Édito du 12-08-2010 : “Vigilance”
Vie professionnelle - mercredi 11 août 2010 09:35
Ajouter l'article à mes favoris
Suivre les commentaires Poser une question
Ajouter un commentaire Partager :
Article réservé aux abonnés
Suivre les commentaires Poser une question
Ajouter un commentaire Partager :
D’accord, c’est encore l’été, les vacances, la pétanque, le pastis, la sieste sous les oliviers animés d’une légère brise venue de la Grande Bleue… Et nos ministres ont pris quelques jours de congés bien mérités, même si l’air du temps les contraint à choisir la Creuse plutôt que l’île Maurice .
Finalement, ce n’est peut-être pas une bonne idée, cette exigence de sobriété dans le choix des destinations vacancières de nos excellences.
Chacun le sait, il est plus facile de décompresser totalement au bord d’un lagon tahitien ou en contemplant les temples d’Angkor, qu’à 20 kilomètres d’une gare TGV qui n’est qu’à deux heures de Paris.
Et donc, pendant cet été de rigueur, nos dirigeants ne peuvent s’abstraire des lancinantes préoccupations qui ont pour nom ‘déficit budgétaire’, ‘financement de la protection sociale’, ‘équilibre des finances publiques’, ‘confiance des marchés’, ‘agences de notations’, ‘prévisions de croissance’, et rappels à l’ordre venus du FMI, de la BCE, du G20 et autres sourcilleux observateurs bien décidés à scruter d’un regard sévère les tentations de recours à ce mortel endettement qui a provoqué il y a deux ans la plus grave crise économique depuis plus d’un demi-siècle.
Donc, nos ministres, appuyés par des parlementaires non moins soucieux des finances d’un État que le Premier Ministre n’avait d’ailleurs pas hésité à déclarer “en faillite” (en septembre 2007, un an avant la terrible secousse provoquée par la chute de Lehman Brothers), se posent des questions aussi simples que celle-ci : comment boucler le budget 2011 alors que les prévisions de croissance sont revues à la baisse après un regain très bref d’optimisme au printemps ?
Et même s’ils n’ont pas fait l’ENA, nos excellences ont trouvé la réponse : et si on augmentait les impôts ? Il suffisait d’y penser, alors qu’un citoyen normalement constitué commencerait par réfléchir à diminuer les dépenses.
Il est de plus en plus évident que le pays ne pourra rétablir ce fameux équilibre financier indispensable à sa crédibilité économique et politique sans un sérieux plan d’assainissement qui passe forcément par des hausses d’impôts qui devront faire l’objet de délicats arbitrages.
C’est ici qu’il appartient aux représentants de la profession, toutes, catégories et toutes appartenances syndicales confondues, d’expliciter clairement auprès des pouvoirs publics la nécessité de tenir compte des spécificités des métiers de l’hôtellerie-restauration.
Inutile d’être un spécialiste de finances publiques pour imaginer le scénario le plus probable : arme absolue de la puissance publique, la fiscalité indirecte présente tous les avantages d’une gestion certes compliquée, mais immédiatement rentable, et de surcroît plus indolore qu’une hausse des impôts directs déjà fort élevés dans l’Hexagone.
Et bien sûr, à l’instar de ce qu’ont fait l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Espagne, mais également la Grèce, la Hongrie ou la Roumanie, une hausse de la TVA reste une hypothèse forte dans l’esprit de nos grands argentiers.
À la profession de se préparer à limiter la casse, la moins mauvaise des potions étant, selon les fuites savamment distillées depuis quelques jours, une hausse de 5,5 % à 8 % du taux réduit de TVA, du moins sur les activités comme le bâtiment ou l’hôtellerie-restauration. Certes, la profession ne manque pas d’arguments pour défendre le statu quo, à commencer par celui de l’emploi.
Mais il n’est que temps d’engager une action cohérente à destination des politiques.
L. H. |
Derniers commentaires
Un plan saisonnier pour pallier la pénurie de personnel dans le tourisme
L'Ambroisie change de propriétaire
Après deux années difficiles, l'activité affaires reprend des couleurs
Benoît Vidal ferme son restaurant doublement étoilé Michelin
A quoi sert le Resto-Score