Édito du journal n° 3192 du 1er juillet 2010 : "Faux débat"
Vie professionnelle - jeudi 1 juillet 2010 10:58
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En ‘recadrant’, dès mardi dernier, son ministre du Budget, François Baroin - qui avait qualifié la veille la baise de la TVA à 5,5% pour la restauration de “très, très grosse niche fiscale” -, Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances, a mis un coup d’arrêt à des spéculations qui n’étaient pas dénuées d’arrière-pensées.
En précisant sur RMC qu’il n’était pas question de revenir sur le taux de TVA en restauration, la patronne de Bercy a exprimé à la fois la thèse officielle qui considère qu’un taux de TVA n’est pas une ‘niche fiscale’, et a implicitement rappelé à son collègue qu’ayant pris la peine de conclure un accord à Bruxelles au terme d’un épuisant marathon à 27, elle n’entendait certainement pas revenir sur une promesse de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
D’autant que les déclarations du tout nouveau ministre du Budget, sans doute encore en phase d’adaptation à sa fonction, prenaient également à contre-pied l’inlassable action de son collègue Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme, qui a vraiment ‘mouillé sa chemise’ pour la réussite du contrat d’avenir signé en avril 2009 par la profession avec les pouvoirs publics. Et dont les premiers résultats confirment le bien-fondé de la mesure, tant en matière d’emploi que d’avancées sociales, d’un secteur en quête d’une image plus positive.
Vous lirez dans ce numéro de L’Hôtellerie Restauration un bilan circonstancié d’une année de TVA à 5,5% avec des témoignages contrastés des chaînes et des entrepreneurs individuels, les premières insistant sur les opportunités de marketing offertes par les baisses de prix tandis que les seconds se félicitent davantage de l’amélioration de l’emploi et des investissements grâce à une rentabilité accrue.
Mais cet anniversaire ne saurait être une simple formalité d’autosatisfaction face à une conjoncture économique qui peine à reprendre son souffle après les ravages de la crise de 2009 dont les effets, hélas, semblent bien difficiles à effacer, notamment sur le front de l’emploi, et donc de la consommation, moteur essentiel de l’activité.
Face aux exigences de rigueur et de rétablissement des finances publiques, essentielles pour que le ‘crédit’ du pays conserve auprès des investisseurs une attractivité convaincante, les pouvoirs publics ne sont certainement pas au bout des mesures d’austérité budgétaire qui s’imposent des deux côtés : réduction significative des dépenses, au-delà des petits fours du 14 juillet et des havanes ministériels, et surtout, hausse des contributions susceptibles de réduire les déficits abyssaux que le pays est en train de mettre à la charge des générations futures, qui auront beaucoup de mal à ne pas en vouloir aux gouvernants d’aujourd’hui si rien n’est entrepris.
Et plus particulièrement pour la profession, après la calamiteuse gestion de la communication au cours de l’année 2009, il est temps de se doter d’une ligne cohérente, simple à expliquer et portée par une autorité incontestable. Là également se situe le vrai débat, au-delà d’un amateurisme qui n’est plus d’actualité.
L. H. |
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