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Édito du 29 juillet 2010 : “Une hôtellerie à deux vitesses ?”

Vie professionnelle - mercredi 28 juillet 2010 10:53
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L’annonce, dans une interview du secrétaire d’État au Tourisme à un quotidien parisien, d’un éventuel report de la date de mise en application des normes de sécurité incendie dans les hôtels de cinquième catégorie (ceux dont la capacité est inférieure à 100 personnes, ce qui fait du monde), a surpris plus d’un observateur.

Et même si les premières réactions des organisations professionnelles favorables à un report de la date butoir de 2011 à 2015 sont compréhensibles, cette éventualité ne peut manquer de susciter quelques interrogations.

Et d’abord sur le bien-fondé d’un report d’une décision annoncée dans un arrêté du 24 juillet 2006 qui donnait cinq ans aux hôteliers pour se mettre en conformité avec des nouvelles normes de sécurité incendie élaborées à la suite du dramatique incendie de l’hôtel Paris Opéra qui avait provoqué la mort de 25 personnes en mai 2005.

L’information sur ces nouvelles dispositions fut largement diffusée auprès des intéressés, qui n’ont pas forcément pris la mesure de l’investissement - pourtant indispensable et obligatoire - à réaliser dans les délais impartis. Il est vrai que dans le même temps, l’entrée en vigueur de la nouvelle classification hôtelière, puis l’exigence des normes d’accessibilité prévues pour 2015, ne pouvaient qu’inciter les hôteliers à la plus grande prudence, voire à l’attentisme, dans leurs décisions d’investissements. Et la conjoncture économique de ces deux dernières années n’était pas vraiment propice au lancement de travaux d’envergure.

Mais tous ces arguments justifient-ils un report de 4 années supplémentaires pour se conformer à des règles aussi essentielles que la sécurité incendie pour ceux qui n’ont encore rien prévu ? Un sentiment de prime aux mauvais élèves ne peut qu’être éprouvé par tous les hôteliers qui ont joué le jeu, et ont su prévoir leurs investissements dans les temps impartis par la puissance publique.

Faut-il privilégier, au détriment de l’intérêt général, les professionnels atteints d’un syndrome aigu de procrastination ?

D’autant que rien ne garantit qu’il sera plus facile de réaliser les aménagements nécessaires entre 2011 et 2015 qu’avant cette date. Le coût des travaux sera probablement plus élevé (le contraire serait surprenant), et il est pour le moins hasardeux de parier sur une reprise vigoureuse pour financer aisément ce qui ne l’a pas été à ce jour.

Enfin, et ce facteur est loin d’être négligeable, l’image de la profession n’a certainement pas besoin de subir dans l’opinion publique un nouveau revers sur un sujet encore plus sensible que celui de la baisse des prix. Les compagnies aériennes savent ce qu’il en coûte en termes d’image lorsqu’un crash a lieu, et les hôteliers ne peuvent ignorer l’incendie du Paris Opéra et le flot de commentaires qu’il provoqua.

Plutôt que de s’opposer à des exigences voulues par les pouvoirs publics au nom de l’intérêt général, sans doute vaut-il mieux négocier au cas par cas les aménagements indispensables afin que les charmants petits hôtels des centres-villes, tellement prisés des visiteurs étrangers, ne soient pas soumis au régime des établissements de périphérie où l’utilisation de l’espace ne se pose pas dans les mêmes termes.
L. H.

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