Les éthylotests électroniques sont inadaptés au secteur
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Après Roselyne Bachelot et Hervé Novelli, c’est au tour du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, de vouloir rendre obligatoire les éthylotests dans les bars et les discothèques. La mesure serait prise dans le cadre de sa future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité. Si la distribution d’éthylotests existe déjà, c’est le type de matériel évoqué qui inquiète à juste titre la profession.

Laurent Lutze, président des cafés de l'Umih, monte au créneau contre un matériel inadapté.

Diier Chenet, président du Synhorcat, estime que l'éthylotest chimique devrait être obligatoire dans le kit sécurité.
Un éthylotest électronique coûte en moyenne 2000 euros et le contrat d’entretien est d’environ 200 à 250 euros par an. Pour un café de village, l’investissement est impensable. Et pourtant, c’est bien ce qui pend une nouvelle fois au nez de la profession. En effet, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, veut en effet imposer l’installation de ces bornes dans les débits de boissons. Un amendement allant dans ce sens entrerait dans son projet de loi d’orientation et de programmation pour la sécurité qui sera présenté au parlement en février prochain. Laurent Lutze, président de la Fédération nationale des cafés, brasseries et monde de la nuit de l’Umih (FNCB/MN), est entièrement favorable à la distribution d’alcooltests chimiques mais se dit consterné par l’éventualité d’installer un matériel plus lourd et inadapté au flux de clientèle des discothèques. « Ce matériel demande 3 minutes par personnes. Et même s'il ne demandait qu’1 minute, faites le calcul. Une discothèque qui accueille 500 personnes, combien de temps va-t-il falloir pour qu’elle se vide dans de bonnes conditions ? Entre 5 et 10 heures... ‘L’heure blanche’, qu’elle soit d’une durée d’une heure, d’une heure et demie ou de deux heures ne peut suffire. C’est totalement irréaliste comme mesure». Le président de la FNCB/MN est un fervent défenseur de la prévention. Il l’a souvent prouvé dans son département des Côtes d’Armor. « Depuis plusieurs années, les discothèques mettent en place des opérations qui portent leur fruit comme Capitaines de soirée, Conducteur désigné, Plan Vigie Carottes, etc.… La Prévention Routière a d’ailleurs confirmé officiellement que, par le biais de ces opérations, les discothèques ont permis de faire considérablement baisser le nombre d’accidents à la sortie de leurs établissements. Certaines préfectures acceptent aujourd'hui de donner des dérogations d’ouvertures tardives en contre partie de la distribution gratuites d’éthylotests. Là, on est dans quelque chose de faisable et d'adapté. » Didier Chenet, président du Synhorcat réagit en recentrant le débat sur la responsabilisation du conducteur. "On sait que l’on va vers un dispositif de verrouillage du démarrage de la voiture après un contrôle intégré par éthylotest. Ce dispositif existe déjà pour les conducteurs de bus et pour les récidivistes en matière d’abus d’alcool au volant. Avant que ce dispositif ne soit étendu, le Synhorcat propose la mise en place d’alcootest dans les kits sécurité obligatoires dans les voitures depuis le 1er juillet 2008. (...) Nous proposons également de distribuer des alcootests aux conducteurs sortant des établissements concernés. Ainsi tous les acteurs y compris le conducteur seront responsabilisés de matière à ce que l’abus d’alcool au volant soit réellement combattu".
Les discothèques ne représentent que 2,7% de la consommation d'alcool en France
Côté Umih, on rappelle également que la profession ne représente que 12% de la consommation d’alcool en France et les discothèques 2,7%. « Sam, le conducteur désigné, est bien entré dans les mœurs des jeunes. Les discothèques donnent des entrées gratuites avec soft offert aux Sam et elles mettent des navettes gracieusement à disposition. Tout cela à un coût pour elles et personne ne reconnaît leur effort. Avec la crise, nos entreprises sont financièrement exsangues et totalement incapables de répondre à cet investissement d’éthylotests électroniques. L’Etat est il prêt à investir une telle somme dans une mesure qui n’a pas démontré son efficacité ? Renseignez-vous auprès des associations et vous verrez » termine Laurent Lutze.
Sy.S. |
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