Pour Pascal Terrasse, le tourisme doit être placé au coeur du débat économique
Vie professionnelle - vendredi 30 octobre 2009 11:23
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75 - Paris Pascal Terrasse, député de l'Ardèche, co-fondateur du Club parlementaire France, terre de tourisme, bataille pour que le secteur soit reconnu dans son potentiel économique et culturel.

Pascal Terrasse : Le tourisme, c’est un petit budget : 80 millions d’euros. Il équivaut à celui d’un gros club de foot de D1. Est-ce que le budget du tourisme est à l’image de l’activité, qui représente, je vous le rappelle, 6% du PIB ? Je ne le crois pas. C’est pourtant une activité à forte valeur ajoutée, culturelle, culinaire, historique. La France a été à une époque à l’avant-garde du tourisme, avec des personnalités comme Léo Lagrange, Trigano… Nos équipements ont vieilli, ils ne se sont pas adaptés. Le constat est valable pour l’hôtellerie comme dans le tourisme social. Si l’activité n’est pas délocalisable, les touristes, eux, le sont. Je plaide pour un grand ministère du tourisme, dans lequel on retrouve la culture. Je suis inquiet aussi en matière de tourisme urbain et de congrès ; la France perd pied. D’autre part, les grands ensembles touristiques ou sociaux n’ont pas l’objet d’un plan de réhabilitation et ne sont plus adaptés aux attentes des concitoyens.
Certains secteurs, comme le tourisme vert, se développe…
P. T. : Les campings s’en tirent bien. Dans un système collectif, ils offrent une prise en charge individuelle. Les chambres d’hôtes et les gîtes s’inscrivent dans cette prise en charge très individuelle de la société. L’approche sociologique est importante et doit être mieux comprise. Par décisions législatives, des normes incendie et handicap vont être imposées et vont demander d’importants travaux. Nous le savons, l’hôtellerie est en première ligne. Or, il n’y a pas un euro de mobiliser pour accompagner ces hôteliers. Je ne vous parle pas d’aide au crédit mais à des subventions nécessaires. Nous avons 150 hôtels en Ardèche qui vont disparaître si rien n’est fait. En tant que président du Conseil général d’Ardèche, j’ai mobilisé 1,7 million d’euros pour la modernisation de ces établissements. L’objectif est aussi de les faire classer au minimum 2 étoiles. On n’a pas le choix, sinon ils vont fermer. L’hôtellerie familiale possède une très forte valeur ajoutée. C’est un lieu de socialisation, avec des petits restaurants qui entretiennent l’âme et l’atmosphère d’une région, d’un terroir. Je suis très dur contre l’hôtellerie de groupe parce qu’on est dans la déshumanisation. Il faut donner aux indépendants les moyens de s’adapter.
Vous venez de lancer le Club parlementaire France, terre de tourisme. Qu’en attendez-vous ?
P. T. : L’association a été créée mi-juillet. Comme vous le savez, elle est co-animée par Daniel Fasquelle et moi-même. Si vous regardez le tourisme, le raisonnement ressemble des tuyaux d’orgue. Il y a la restauration, les parcs de loisirs, les chambres d’hôtes… Tous les secteurs travaillent en parallèle sans jamais se croiser ou presque. Chacun défend ses intérêts en oubliant qu’ils ont des intérêts communs. Pour changer cela, il faut un réservoir d’idées, un endroit où peuvent se retrouver les acteurs et les institutionnels qui travaillent et participent à l’industrie du tourisme et qui veulent donner un sens à l’économie touristique. Toutes celles et tous ceux qui croient dans le potentiel économique et culturelle du tourisme. Il est urgent d’avoir un lobby de l’activité globale et ce club de réflexion est un point de départ. Il faut faire prendre conscience que l’activité du tourisme est noble. On ne l’a jamais imaginée sous sa forme sérieuse. Nous préparons un dîner rencontre, à bâtons rompus, avec tous les anciens ministres du tourisme, qu’ils soient de droite ou de gauche, et avec l’actuel titulaire. Nous voulons recueillir leurs sentiments, leur vision, voir comment ils ont vécu ce passage au gouvernement. Nous voulons connaître leurs regrets et qu’ils expriment leurs ambitions d’alors. Nous devons recenser pourquoi telle chose a pu être faite et pas telle autre…
Quels moyens faut-il mettre en place pour donner au tourisme la dimension qu’il mérite ; là, tout de suite ?
P. T. Il faut que l’Etat tienne compte de l’activité du tourisme dans sont grand emprunt national. Le tourisme doit être placé au cœur du débat économique. On doit mettre de l’argent sur les activités à forte valeur ajoutée de demain. Le tourisme est devant nous et doit disposer de moyens financiers pour être en compétition avec le monde. Nous devons être capables d’anticiper les mouvements de demain. On connaît le profil d’un touriste aujourd’hui, mais à quoi ressemblera-t-il dans 5 ans, dans 10 ans ? La réflexion doit être engagée et partagée.
*Daniel Fasquelle est député UMP du Pas-de-Calais et maire du Touquet-Paris-Plage
Propos recueillis par Sylvie Soubes |
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