Edito du journal du 12-03-09 : "En attendant Godot"
Vie professionnelle - mercredi 11 mars 2009 09:33
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Bien sûr, c’est avec une immense satisfaction que la profession accueille la décision de principe des ministres des Finances des 27 pays de l’Union européenne d’inclure la restauration dans la liste des produits pouvant bénéficier d’un taux réduit de TVA.
Pour les restaurateurs français, c’est l’aboutissement d’une action entamée en… 1995 par une manifestation d’envergure au pied de la tour Eiffel. Certains s’en souviennent avant de poursuivre leurs revendications dont le flambeau fut vaillamment brandi pendant plus de dix ans par André Daguin, qui en fit le symbole de toutes les luttes de la profession. Et grâce à la ténacité d’un Gascon qui sut habilement utiliser les médias pour s’attirer la sympathie de l’opinion publique, la restauration devint le symbole toujours populaire de la résistance à l’oppression fiscale.
Les présidents de la République successifs, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés en soutenant auprès des instances bruxelloises une revendication typiquement française, au risque parfois d’indisposer des partenaires moins soucieux de la préservation du patrimoine culinaire.
Certes, ce fut une longue marche ponctuée d’avancées et de faux espoirs, de quasi-certitudes en déceptions du petit jour dans les couloirs un peu glauques de l’administration communautaire. Il est vrai qu’il n’est pas facile de mener un combat dont on ne maîtrise pas toutes les données, chaque pays ayant ses intérêts à faire valoir, des couches-culottes espagnoles qui énervaient tant Jacques Borel aux principes rigides d’équilibre budgétaire de ‘Chère Angela’ insensible aux affectueuses embrassades d’un Nicolas Sarkozy en charge de Bercy.
La mesure la plus significative fut l’allègement des charges sociales, traduisez ‘la prime Sarkozy’, mise en application à l’été 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, et complétée deux ans plus tard par la signature de l’accord sur le temps de travail sous l’efficace pression du Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin.
Évoquer ces étapes illustre la tournure éminemment politique de cette revendication au départ jugée corporatiste. Elle s’invita même dans le débat de la présidentielle de 2007 quand Nicolas Sarkozy, jamais avare d’une vacherie à l’égard de son prédécesseur, déclara devant un congrès de l’Umih : “Je tiendrai la promesse qu’un autre vous a faite.”
Mais l’encre de l’accord de mardi n’est pas encore sèche qu’il faut songer aux modalités d’application de cet agrément, et il est évident que les tractations risquent de se prolonger sur plusieurs mois. Le Gouvernement va devoir faire face à des impératifs budgétaires de plus en plus épineux à résoudre, le taux de 5,5 % auquel s’accroche la profession n’étant pas forcément celui qui sera retenu, alors que les instances bruxelloises ne manqueront pas d’être attentives à l’évolution d’un dossier dont, c’est peu dire, qu’il ne suscitait pas un enthousiasme unanime.
Vous l’avez compris, cette première victoire, indispensable, reste la première étape d’un chemin encore long et incertain. Juste un exemple : le très sourcilleux Philippe Marini, rapporteur de la Commission des Finances du Sénat, a déclaré dès mardi soir : “Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, la dernière étant la TVA à taux réduit dans la restauration.”
Comme on dit dans les cours d’école, “c’est pas gagné !”.
L. H. |
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