Edito du journal du 05-02-09 : "Tristes tropiques"
Vie professionnelle - mercredi 4 février 2009 09:13
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Décidément, le tourisme d’outre-mer semble frappé de malédiction. Il y a deux ans, à la fin de l’hiver 2006-2007, le maudit chikungunya frappait l’île de La Réunion, et provoquait la désaffection durable des touristes, effrayés par les piqûres de cette sale bestiole.
Cet hiver, dont la rigueur incite les métropolitains à passer quelques jours sous les tropiques, c’est la Guadeloupe qui souffre d’une ‘grève générale’ dont il n’est pas certain qu’elle contribue à l’amélioration du niveau de vie de la population locale.
Dans un cas comme dans l’autre, ce sont les activités touristiques qui pâtissent le plus d’une situation sur laquelle elles ne peuvent avoir aucun effet.
Le moustique ravageur avait dissuadé plus d’un vacancier à risquer sa santé pour les beautés de l’ancienne ‘Île Bourbon’, et l’assèchement des stations-service sur le ‘Papillon’ n’incite pas davantage à découvrir les sables de Saint-François ou la beauté sauvage de la Soufrière.
Au-delà de circonstances différentes, mais aux effets similaires, il est néanmoins nécessaire de s’interroger sur l’avenir du tourisme français ultramarin alors que d’autres destinations tropicales ne semblent pas souffrir des mêmes maux.
Pourquoi, à des milliers de kilomètres de distance, les îles françaises éprouvent d’immenses difficultés à développer, ou simplement à conserver leurs parts de marché, alors qu’elles bénéficient des mêmes arguments - “sea, sun, sand” -, plages langoureuses frangées de cocotiers bercés par les alizés, lagons aux eaux limpides, et on en passe, que leurs voisines concurrentes ?
Qu’il s’agisse de La Réunion ou de la Guadeloupe, puisque des événements actuels ou récents éclairent d’un jour moins idyllique la situation du tourisme local, il est temps de s’interroger sur une désaffection dont ne souffrent ni Saint-Domingue dans la Caraïbe, qui reproduit pourtant les erreurs d’un tourisme de masse bon marché, ni l’île Maurice dans l’Océan indien, qui, au contraire, pratique des tarifs aériens et hôteliers dissuasifs pour le commun des mortels.
Un effort de réalisme s’impose pour que les actions engagées, tant par les professionnels insulaires que par leurs partenaires, comme les transporteurs aériens qui viennent d’accepter une baisse de leurs tarifs vers les Antilles et La Réunion, ne soient pas réduites à néant par des événements qu’ils ne peuvent maîtriser. Sans doute le mal est-il plus profond que de simples circonstances, fussent-elles particulièrement dommageables : l’image de nos destinations exotiques souffre d’une comparaison désavantageuse dans l’esprit des vacanciers qui ont été très contents, pour des raisons parfois opposées, de leur séjour à Punta Cana, à Sainte-Lucie ou à Grand Baie.
Il est vrai que l’accueil, le confort, le sourire, ne sont pas forcément au rendez-vous sur les “îles parfumées que le soleil caresse” chères à Baudelaire. Mais ce n’est pas une raison pour que la semaine à la Pointe des Châteaux ou au pied de la Fournaise se transforme en tristes tropiques.
L. H. |
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