Des vacanciers plus solidaires et éco-conscients

D’après une étude réalisée par l’Ifop pour Visa International, les Français seront moins nombreux à partir en vacances en 2009, mais les chanceux se tourneront vers des séjours plus courts. Ils vont surtout chercher à donner un sens à leurs vacances, et choisir des endroits plus ‘sauvages’, mais aussi plus insolites.

À croire que le phénomène de crise gagne tout le monde. Ainsi, le moral des catégories socio-professionnelles supérieures (CSP +), pourtant les plus privilégiés, n’est pas épargné, puisque 72 % d’entre eux “se déclarent contraints dans leurs projets de vacances”, même s’ils recherchent à 89 % des vacances au meilleur prix. Effet de la crise ou pas, les deux tiers des Français vont partir au moins une fois par an en vacances en 2009, et même plus trois fois par an pour un CSP + sur 2 (contre 1 Français sur 4). Même si 1 CSP + sur 3 pense partir moins souvent. Le profil des vacanciers situés la catégorie des CSP + a d’ailleurs changé. Finis les ‘workaholics’ pendus au téléphone avec le bureau pendant les vacances. Désormais, ils plébiscitent à 48 % des vacances sans travail et les Blackberry sur les lieux de vacances ne sont plus tendance. À titre d’exemple, 72 % indiquent ne “jamais ou rarement” passer des appels professionnels depuis leurs lieux de vacances.

Des hébergements insolites ?

En terme d’hébergement, si 32 % des Français et 38 % des CSP + plébiscitent l’hôtel, c’est aussi et surtout lorsqu’ils prennent l’avion, ce qui correspond à la moitié des personnes interrogées. Par ailleurs, si les Français préfèrent en second choix être hébergés par un proche (18 %) ou louer une maison (18 %), les CSP +, en revanche, préfèrent séjourner dans un gîte ou une chambre d’hôte (18 %). Enfin, les CSP + marquent davantage leurs différences dans leurs choix et sont plus entreprenants. Ainsi, ils n’hésiteront pas à envisager de passer leurs vacances dans une cabane dans les arbres (un choix partagé par 60 % d’entre eux, contre 45 % pour les Français en général), surtout pour les célibataires, ou d’aller séjourner dans un hôtel sous-marin (pour 42 % d’entre eux, contre 32 % pour les Français). Ils sont également plus nombreux (40 % contre 30 %) à vouloir échanger leur maison ou leur appartement.

Enfin, comme l’écrivain pour qui “notre cœur tend vers le Sud”, les Français et les CSP +, à 43 %, privilégient le littoral, mais surtout choisissent des régions où le soleil est garanti. Pourtant, pour 22 %, des CSP +, il s’agit d’éviter les sites trop fréquentés et les plages bondées, et de rechercher surtout des endroits calmes, naturels et peu fréquentés loin des phénomènes de masse. Un bel avenir pour les resorts et autres hôtels nichés dans la nature, ou dans les îles paradisiaques des Seychelles ou des Maldives.

Passer des vacances qui ont du sens en 2009

Les nouveaux vacanciers veulent donner du sens à leurs vacances. Si la réflexion humanitaire devient un mode de vacances nouveau pour environ 54 % des vacanciers en 2009, en revanche, ils sont beaucoup plus nombreux à être solidaires de la planète en apportant leur contribution. Ainsi, jusqu’à 6 CSP + sur 10 déclarent vouloir payer une ‘taxe carbone’ quand ils vont prendre des billets d’avion. C’est une véritable prise de conscience qui devrait aussi contribuer au financement des travaux sur la réduction des gaz à effet de serre, si l’on considère 45 % des CSP + choisissent ce mode de transport pour leurs vacances.

Ainsi, nos vacanciers 2009 apparaissent aujourd’hui sous un jour nouveau : s’ils sont désormais plus humains, moins égoïstes et plus solidaires envers la planète, ils restent néanmoins attachés à leurs vacances comme un besoin indispensable. Et s’ils pensent en sacrifier une partie, ils veulent surtout que ce soit un moment de ressourcement total loin du quotidien, au besoin dans des endroits isolés, voire insolites, ou en pleine nature, la nouvelle forme du luxe !