Ça vous est arrivé : "Vigipirate a asphyxié mon restaurant"
Restauration - jeudi 21 janvier 2016 11:00
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Avignon (84) À Avignon, Le Bouillon de culture a été profondément affecté par le plan Vigipirate, sombrant dans une situation économique inextricable.


Le professionnel a ouvert Le Bouillon de culture à Avignon en 2013, où il propose une "cuisine de qualité faite maison". Le local est "assez extraordinaire" - cette ancienne chapelle qui jouxte l'université a d'ailleurs été la résidence de Pablo Picasso en 1914. Les débuts sont néanmoins difficiles. "L'endroit avait mauvaise réputation à cause des précédents occupants. De plus, comme il s'agit d'une convention d'occupation, le cahier des charges est contraignant : il faut être ouvert de 7 heures à 20 heures, adapter ses prix au milieu étudiant…", explique-t-il. La première année d'activité s'achève donc dans le rouge, mais le restaurateur redresse la barre dès 2014, avec un chiffre d'affaires de 103 000 € HT.
Un déficit de 25 000 €
La situation dégénère au lendemain du drame de Charlie Hebdo. En raison du renforcement du plan Vigipirate, l'accès du restaurant donnant dans l'enceinte de l'université est cadenassé. "80 % de ma clientèle passe par là. J'ai mis un panneau pour indiquer l'adresse de l'autre entrée du restaurant, mais cela faisait faire un détour. C'était l'hiver, les gens n'ont pas eu envie de faire le tour de l'université. Souvent, à midi, ils sont pressés et n'ont pas de temps à perdre", raconte-t-il. Johan Sampietro entame une procédure de redressement judiciaire et remue ciel et terre. En avril, il finit par obtenir la réouverture des grilles, entre 12 et 14 heures : "On a retrouvé une partie de notre clientèle, mais on n'a pas pu récupérer le manque à gagner. Je n'ai même pas pu renouveler le contrat de travail de mon employé."
Après les attentats du 13 novembre, les grilles sont de nouveau totalement fermées. Le gérant obtient que le portail intérieur côté faculté reste ouvert, à condition de fermer l'autre accès du restaurant, côté rue, et de veiller strictement aux personnes qui entrent par là. Mais la solution n'est pas idéale. "Depuis la rue, les gens voient la porte close, ils croient parfois qu'on est fermé. Sinon, ils sonnent et on ferme à clé derrière eux, ce qui prend beaucoup de temps", constate-t-il.
Le chef termine l'année 2015 avec un déficit estimé à 25 000 € et met en vente son fonds de commerce. "J'avais un repreneur en décembre, mais il s'est rétracté. Mon urgence, maintenant, c'est de trouver une autre personne intéressée", lance-t-il. Avis aux repreneurs.
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