Hôtellerie et restauration de plein air montent en gamme
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Treffort (38) Xavier Castillan est le président de la Fédération iséroise de l’hôtellerie de plein air (FHPA). Il vient de remporter le deuxième prix du concours de meilleur cuisinier de camping.

Le camping du château d'Herbelon

Xavier Castillan : “Il y aura bientôt des restaurants étoilés dans les campings.'
Charles Castillan, 51 ans, dirige avec sa femme le Château d’Herbelon, un hôtel-restaurant de charme au bord du lac de Monteynard. “C’est mon père, Jules, qui a sauvé de la destruction cette bâtisse en 1965, lors de la construction du barrage EDF. Mon frère Charles en a pris la direction en 1985. Il propose une cuisine de qualité et 80% de son activité concerne les banquets. Il exploitait aussi le terrain de camping qui jouxte le château. Il m’a cédé gracieusement le fonds en 1995. L’activité était en déliquescence mais je pressentais que l’hôtellerie de plein air avait de beaux jours devant elle”, argumente Xavier Castillan, 42 ans, petit frère de Charles.
Entre 1997, il achète avec sa compagne Véronique le terrain communal et investit 230 000 € pour construire le restaurant Le Campagnard qui peut recevoir aujourd’hui 120 couverts. En 2000, il est classé 3 étoiles. En 2008, il injecte encore 360 000 € pour poursuivre des travaux et acquérir une douzaine de bungalows loués 750 € la semaine.
La cuisine est une affaire sérieuse pour Xavier Castillan. Il a d’ailleurs été sacré deuxième meilleur cuisinier de restaurant de camping lors du Salon de l’innovation pour l’hébergement de tourisme (le SITEO), le 17 novembre dernier à Lyon (69). Sur le thème ‘Du soleil dans l’assiette’ et pour la troisième édition de ce concours culinaire, il a remporté un chèque de 1 000 euros et démontré qu’il faudra désormais compter sur les cuisiniers de camping. Ainsi, son restaurant, Le Campagnard, offre pour un ticket moyen de 25 € une cuisine de qualité réalisée avec des produits régionaux. “Il y aura bientôt des restaurants étoilés dans les campings. Pour ma part, j’ai des clients qui viennent de Grenoble juste pour la table. En outre, j’ai déposé l’appellation ‘glaces et sorbets du Trièves’. Je fabrique dans mon laboratoire des crèmes glacées aux parfums locaux : noix, chartreuse jaune et verte… pour mes clients, mes frères, des épiceries mais aussi des confrères ”, explique l’entrepreneur.
Exit le caming, place à l’hôtellerie de plein air
“Avec mon frère, nous surveillons nos chiffres d’affaires respectifs. Cette année, pour la première fois, le camping a généré plus de revenus que le château”, s’enthousiasme le chef d’entreprise. Une émulation fraternelle qui s’exprime même dans les engagements corporatistes. Charles Castillan est président des Tables gourmandes de l’Isère et le petit frère patronne la Fédération iséroise de l’hôtellerie de plein air, qui réunit 62 adhérents sur les 135 campings classés dans le département. “A contrario de l’hôtellerie traditionnelle, dans notre activité nous avons une seule fédération. Dès l’année prochaine nous aurons le même classement que les hôtels avec des campings 5étoiles. On pense en avoir deux dans l’Isère.”
Le camping dans l’esprit des trente glorieuses avec des apéros interminables devant la caravane s’étiole en faveur d’une hôtellerie de plein air plus exigeante en termes de confort. Les agriculteurs qui louaient leur terrain et vendaient les produits de la ferme ont disparu au profit d’entrepreneurs. C’est dans ce contexte de montée en gamme que la troisième génération de mobile homes arrive avec un esprit ‘lounge’. Dotés, d’éclairages LED, équipés de jacuzzis, ils pourront se louer 2 000 € la semaine et rivaliser avec des hôtels de standing. “Notre prochain challenge est d’améliorer l’accueil des camping-caristes, qui se sentent exclus. Nous devons aussi adapter notre offre de services : animation, épicerie, salle de fitness, service de ménage, conciergerie… pour continuer à prendre chaque jour de nouvelles parts de marché sur l’hôtellerie traditionnelle”, conclut Xavier Castillan.
Francois Pont |
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