Le repas gastronomique des Français reconnu au patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Restauration - mercredi 24 novembre 2010 10:42
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Ce n’est pas la gastronomie française mais le repas gastronomique des Français qui vient d’être inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Quelle est la différence ? Que peut-on en attendre ? Qu’en pensez-vous ?
Depuis plusieurs années, c’était bien la gastronomie française dont l’Etat français demandait la reconnaissance. Mais il a fallu trouver un « subterfuge » pour intégrer une dimension culturelle pleine et entière et faire ainsi aboutir le dossier. Alors, la demande a pris cette nouvelle appellation bien plus large. Qu’entend-on exactement par repas gastronomique des Français ? Une « pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires... Un repas festif dont les convives pratiquent l’art du « bien manger » et du « bien boire » ». Nous ne sommes pas dans l’assiette, mais dans la composition d’un repas séquencé (entrée, plat, dessert), dans le choix des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir; l’achat de bons produits, de préférence locaux, dont les saveurs s’accordent bien ensemble ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; et une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table)… Le tout est désormais reconnu comme éminemment culturel, typiquement français et à préserver. Au final, notre gastronomie y est incluse en faisant partie de ce repas.
Pour les Mexicains ou les Italiens qui tentent également de faire reconnaître la spécificité de leur cuisine et qui ont déjà été déboutés, la victoire de la France qui a joué de ses atouts culturels au-delà de la cuisine pure aura sûrement valeur d’exemple. La défense de ce dossier monté par la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, présidée par Jean-Robert Pitte et dirigée par Pierre Sanner, a demandé beaucoup d’efforts et de diplomatie. Mais dans quels buts ? Encourager, soutenir, trouver les financements pour développer des outils et des initiatives en faveur de la défense et de la préservation de notre patrimoine culinaire.
« L’inscription de notre gastronomie par l’Unesco ne saurait être une fin en soi, elle prendra tout son sens si des actions ambitieuses et des mesures audacieuses sont rapidement mises en œuvre", explique Pierre Sanner qui évoque des pistes : le renforcement des enseignements existants, la création d’une Cité de la Gastronomie (comme la Cité des sciences ou de la musique), voire d’un Beaubourg de la Gastronomie (c’est-à-dire d’une bibliothèque gourmande digne de ce nom), d’un musée des arts de la table, d’un Centre de ressource rassemblant les nombreuses manifestations et expressions de notre patrimoine gastronomique (dictons, chansons, comptines, films, photographies, enregistrement radio, archives privées, correspondances …), d’un Centre d’innovation et de création, … « Ces beaux projets ne se réaliseront pas d’un simple claquement de doigt. Il faudra ici aussi faire preuve d’autant d’opiniâtreté que d’imagination », reconnaît Pierre Sanner.
Bonne nouvelle, dès la reconnaissance du repas gastronomique français, Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire et Frédéric Mitterand, ministre de la Culture et de la Communication annonçaient des « mesures concrètes visant à assurer la préservation du repas gastronomique des français, notamment en matière d'accompagnement éducatif dans les écoles, de recensement des éléments constitutifs de ce patrimoine immatériel et de manifestations culturelles ». Ces mesures seront intégrées dans le programme national pour l'alimentation présenté par le gouvernement en septembre 2010.
Ils assurent que leurs ministères vont œuvrer de concert « pour valoriser les produits alimentaires et les savoir-faire culinaires, encourager le tourisme gastronomique sur nos territoires, et développer la promotion du patrimoine alimentaire français à l'international ». Des déclarations que les professionnels ne peuvent qu’applaudir des deux mains.
Nadine Lemoine |
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