Alice et Jérôme Tourbier proposent le "voyage immobile"
Restauration - jeudi 25 mars 2010 13:20
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Bordeaux-Martillac (33) Combinaison de talents et d’enthousiasme, le couple Alice et Jérôme Tourbier est un duo de pros qui se complètent. 10 ans après leurs débuts, ils sont à la tête de deux établissements ‘vitrine’ qui devraient leur servir de tremplin.
Le Restaurant Grand'Vigne aux Sources de Caudalie
Nicolas Masse
La Table du Lavoir aux Sources de Caudalie
Alice et Jérôme Tourbier.
Benoît Bordier, chef aux Etangs de Corot.
Les Etangs de Corot à Ville d'Avray
Une chambre des Etangs de Corot
Restaurant Le Corot ux Etangs de Corot
Le Café des Artistes aux Etangs de Corot
Les Sources de Caudalie
Les Sources de Caudalie
Les Sources de Caudalie
Les Sources de Caudalie
Les Sources de Caudalie fêtent leurs dix ans. Cet établissement est un ovni dans le paysage français. L’histoire commence avec les parents, Daniel et Florence Cathiard, propriétaire du Château Smith Haut Laffite. Ils ont la passion du vin mais aussi une fibre entrepreneuriale qui les incite à se lancer dans l’aventure hôtelière en misant, il y a dix ans, sur l’intérêt de mixer hôtellerie et vin. Une parcelle du vignoble donne un raisin de moins bonne qualité. Les vignes sont arrachées et ils construisent, en 1999, un hôtel de charme de 29 chambres. 20 chambres seront rajoutées par la suite. Ils confieront la gestion au couple composé de leur fille Alice et leur gendre Jérôme Tourbier, une vingtaine d’années à l’époque. Dans le même temps, Mathilde, la sœur aînée et son mari Bertrand se lancent dans les produits cosmétiques Caudalie et la vinothérapie avec le dépôt de brevets exclusifs. Les Sources de Caudalie accueillent, bien sûr, le premier spa de vinothérapie avec les produits Caudalie et mettent en valeur les vins Châteaux Smith Haut Lafitte. Chaque couple gère son entreprise indépendamment. Mais les synergies fonctionnent à plein et les succès se conjuguent.
La partie hôtelière, défendue par Alice et Jérôme Tourbier, est le reflet de ces jeunes gens mêlant simplicité et élégance. Ils ne sortent pas du sérail (tous deux diplômés de l’Ecole supérieure de commerce de Bordeaux puis en oenologie). Ils se sont formés sur le tas en glanant les conseils des aînés. « On a fait des erreurs, pas dramatiques, mais ça nous a beaucoup appris », dit Jérôme Tourbier. « Nous n’avions pas un regard de professionnels. Nous avions un regard de client. Nous nous sommes attachés à répondre aux attentes des clients, à réfléchir au moindre détail, à s’interroger sur les prestations et à les remettre en cause ». Finalement, leur regard non professionnel leur a sûrement permis de bouger les lignes sans a priori. Car le jeune couple est arrivé dans l’hôtellerie avec un projet, une vision bien personnelle, avec un créneau à saisir : s’implanter près des grandes villes, promettre un dépaysement à deux pas de chez soi, « des pauses antistress au cœur de la nature sans les contraintes des déplacements au long cours ».
Dépaysement
Aux Sources de Caudalie, plusieurs bâtisses aux styles différents mais respectant l’architecture d’Aquitaine (ornés de poutres et de tuiles d’anciens chais, recomposés à partir de vieilles granges landaises…) s’intègrent parfaitement dans le paysage comme s’ils avaient toujours été là. Evidemment, un point d’eau, des arbres, des paons, des cygnes… La décoration, c’est le domaine réservé d’Alice, sa passion. Elle court les brocantes, elle chine. Elle a le goût de l’authentique, pas celui des vieilleries. Elle mixe les meubles et les objets, donne aux chambres des allures de demeures privées. Chacune est différente. Les magazines de déco sont fans et font une pub gratuite. Leur dernier bébé, la suite l’Ile aux oiseaux redécorée par la Maison Martin Margiela entre mode et design en parfait contraste avec la cabane tchanquée qui l’accueille. « La déco, c’est notre vraie marque de fabrique. Alice y consacre l’essentiel de son temps. 10% du chiffre d’affaires est réinjecté dans l’entretien permanent des chambres », indique Jérôme Tourbier.
Chaque bâtiment a un thème. Chaque chambre porte un nom illustrant ce thème. Un nom qui raconte une histoire : la part des anges, Chartrons, Espelette, Le port de la lune… Le personnel est formé pour la partager avec le client. Une forme d’accueil qui est très appréciée.
Côté restauration, Alice et Jérôme Tourbier proposent une alternative à leurs clients : un restaurant gastronomique qui vient d’obtenir une première étoile avec l’arrivée de Nicolas Masse et un bistrot. Une cuisine qui met en valeur les produits de la région, qui s’inscrit dans le terroir tout en laissant place à la création. Raffinement pour le gastro, local pour le bistrot avec le menu présenté sur d’anciens battoirs et des pièces d’argenterie dépareillées achetées au poids sur des nappes en tissus anciens et traditionnels.
La cuisine n’oublie pas des propositions « bien-être », des plats légers pour ceux qui sont éventuellement passés par le spa Caudalie et sa vaste piscine. Les clients ont aussi le choix entre diverses activités : visite des caves, dégustations de vins, de cognacs et de cigares dans la Tour des Cigares, découverte du domaine à vélo, tour en pinasse (bateau traditionnel) sur le Bassin d’Arcachon… Les Sources de Caudalie ont obtenu les 5 étoiles.
Une deuxième vitrine
En 2008, Alice et Jérôme Tourbier se mettent en quête d’une vitrine parisienne qui permettrait de faire connaître le travail. A Ville d’Avray, à 15 minutes de la Capitale, ils trouvent un trésor, une ancienne guinguette au bord de l’eau, les Etangs de Corot. Ils font appel à un architecte et donne au lieu un coup de fouet et de jeune tant au niveau de la décoration que de la table en invitant Benoît Bordier à s’y exprimer. Alice s’attaque aux chambres. Jérôme installe deux restaurants et une terrasse d’été, les Paillottes. Un Spa Caudalie prend place. Le jeune couple maîtrise l’art de la reprise.
« Dix ans ont passé, nous avons beaucoup travaillé et nous sommes devenus des hôteliers. Mais je fais bien attention à me remettre à la place du client. Je dors dans les chambres. Je débriefe ensuite avec mes collaborateurs. J’en retire toujours des idées, des améliorations possibles ». Le couple est toujours à l’écoute, voyage, visite les établissements qui ont le vent en poupe. L’esprit d’entreprise les habite. Gérer des établissements, ils ont montré qu’ils savent faire.
Leur objectif ? « Nous souhaitons accompagner des projets, puis devenir opérateur, gérer, communiquer… dit Jérôme Tourbier. Il y a une demande à proximité des villes pour des breaks curatifs face l’anxiété générale. Les gens veulent une démarche authentique, rare, raisonnée avec un luxe qui s’exprime dans les détails. Je veux garder nos draps en percale de coton, faire notre pain… mais aussi de la sincérité dans le service surtout pas compassé. Il faut répondre aux attentes de notre époque avec une nouvelle vision du luxe, un nouvel accès au luxe. Bien-être, émotion, exception, générosité, gentillesse, depuis 10 ans, nos valeurs n’ont pas changé ».
| Nadine Lemoine |
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