Olivier Corre convertit les Américains aux crêpes
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Miami (ETATS-UNIS) Au pays de la pizza, À la Folie, la crêperie d’Olivier Corre sur Espanola Way, une petite rue pittoresque de South Beach, réalise entre 150 et 200 couverts par jour en saison haute. Et si les crêpes étaient le dernier vice de Miami ?

“Les Américains ont le concept de la crêpe en tant que dessert, pas en tant que repas”, explique Olivier Corre. Ce Parisien au sang breton a grandi sur les grands boulevards, où ses parents géraient des brasseries. Après avoir vécu à New York et Boston, Olivier Corre décide, il y a huit ans, d’ouvrir une crêperie à Miami.
Il dégote un espace au loyer modéré au bout d’un chemin sablonneux, fait tous les travaux lui-même, des banquettes jusqu’aux peintures sur les murs et la mosaïque au sol. Les débuts sont calmes. “On jouait à la pétanque en attendant les clients”, se souvient-il. Avec ses maisons de type espagnol aux patios couleur pêche, le chemin devient rapidement touristique et le restaurant ne tarde pas à se faire connaître. Aux murs, un affiche des Folies Bergères, une citation de Rimbaud, des magazines français derrière les banquettes et des tables en terrasse, l’atmosphère de petit café bohème français détonne dans la ville des hôtels ultrachic et des clubs et lounges flamboyants.
Au menu, des crêpes à la farine de sarrasin allant de la dijonnaise au poulet, sauce à la crème poivre moutarde et pommes de terre ($10/7,5 euros) à la crêpe banane Nutella ($7/5,20 euros), ou encore une salade landaise au confit de canard ($15/11,30 euros). La clientèle est composée d’environ un tiers de Français, un tiers d’Européens et un tiers d’Américains. Il emploie aujourd’hui une douzaine d’employés et a réalisé $800 000/605 000 euros de chiffres d’affaires en 2008.
Première baisse de chiffre d'affaires
L’année dernière, il a ouvert une deuxième crêperie à South Beach. “La nouvelle Folie a un peu plus de mal à décoller”, admet-il. L’investissement de départ était plus élevé : il a déboursé $100 000/75 000 euros pour racheter une affaire existante, et encore $100 000 euros pour les travaux.
En 2009, Olivier Corre anticipe une baisse de son chiffre d’affaires, pour la première fois depuis huit ans. “Il y a moins de touristes. La chance que j’ai eu l’année dernière est que l’euro était tellement fort, la saison creuse a été très bonne avec des touristes français, italiens et allemands. Mais le gros de la saison se fait avec les Américains du Nord Est du pays quand ils en ont assez du froid”, dit-il. Et cette année, ils ne sont plus vraiment au rendez-vous. “Le pays rame un peu.” Mais il reste optimiste : “Miami se développe énormément. C’est le prochain New York, sous le soleil”, sourit-il. La foire d’art contemporain Art Basel, qui se tient depuis 2002 à Miami, attire un grand nombre de clients au restaurant. “Paradoxalement, le week-end le plus calme est celui où il y a beaucoup de monde à Miami, à l’occasion du grand rassemblement de hip hop”, lance-t-il. Olivier Corre va-t-il réussir à initier les rappeurs américains aux crêpes bretonnes ?
Laure Guilbault |
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