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Conformité, sécurité et hygiène : Vérifiez que vos piscines soient bien aux normes

Juridique et social - mardi 23 mars 2010 20:10
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Proposer une piscine à la clientèle de l’hôtel est un atout commercial indéniable. Avec l’arrivée des beaux jours, il est temps de faire le point sur les éléments de sécurité que vous devez offrir à votre clientèle. Votre piscine doit être équipée de l’un des 4 systèmes de protection prévue par la loi. Elle doit aussi répondre à des normes techniques bien précises sans oublier le respect des conditions d’hygiènes. Rappel de vos obligations avant le premier plongeon de vos clients.



Piscine de camping réalisée par le société Diffazur Piscines.
© Diffazur Piscines
Piscine de camping réalisée par le société Diffazur Piscines.

Depuis le 1er janvier 2006, toutes les piscines, qu’elles soient à usage familial ou collectif, doivent être équipées de l’un des 4 dispositifs de protection normalisée. Cette obligation a été instituée par une loi du 3 janvier 2003 relative à la sécurité des piscines rendant obligatoire l’installation d’un dispositif de sécurité afin de prévenir les risques de noyade des jeunes enfants.

Initialement, deux décrets en date du 31 décembre 2003 et du 7 juin 2004 sont venus définir les caractéristiques des 4 systèmes de protection retenus comme étant suffisamment fiables pour assurer la protection de ce jeune public. Mais en juin 2008, suite à des tests sur les alarmes, la commission de sécurité des consommateurs (CSC), autorité administrative indépendante, avait alerté les pouvoirs publics sur la non fiabilité de 5 modèles sur les 6 testés. Quant à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), elle déconseille d’utiliser l’alarme seule comme système de protection. Cette position a entraîné aussitôt une levée de bouclier de la part de la Fédération des professionnels de la piscine selon qui “les alarmes ne sont pas moins efficaces que les barrières.” La polémique prend fin avec la publication d’un décret le 16 juillet 2009 confirmant le retrait définitif du marché de l’alarme Alpool JB 2005 et fixant de nouvelles normes pour les alarmes de piscines par détection d’immersion.

Quelles sont les piscines concernées ?

L’article L. 128-1 du code de la construction et de l’habitation prévoit que “les piscines enterrées, non closes privatives à usage individuel ou collectif, doivent être pourvues d’un dispositif de sécurité normalisé visant à prévenir le risque de noyade.”

Cette réglementation s’applique donc à toutes les piscines privées à usage individuel ou collectif de plein air, dont le bassin est enterré ou semi enterré. Cela concerne donc les piscines des hôtels, des villages vacances, des campings, des locations de vacances, mais aussi les piscines réservées à des résidents, voire des piscines situées chez des particuliers pour leur usage personnel. Vous ne pouvez pas refuser de suivre ces prescriptions au motif que vous n’accueillez pas d’enfants.

Seules les piscines situées dans un bâtiment ou posées sur le sol et qui sont gonflables et démontables ne sont pas concernées par cette réglementation.

Vous devez être équipé au minimum d’un des 4 systèmes de protection

Depuis le 1er janvier 2006 vous avez l’obligation d’être équipé d’un des 4 dispositifs couverts par les normes NF. La loi permet au propriétaire de choisir son système de protection parmi des matériels de sécurité qui soient adaptés à ses contraintes budgétaires et techniques, comme par exemple la forme et l’implantation du bassin. Dans tous les cas, quel que soit le matériel choisi, la conformité à la norme doit être directement imprimée sur le produit lui-même, de façon lisible.

• La barrière : elles doivent être réalisées, construites ou installées de manière à empêcher le passage d’un enfant de moins de 5 ans par enjambement ou escalade, et le système de verrouillage de l’accès doit résister aux actions d’un enfant de moins de 5 ans et ne pas provoquer de blessure. La barrière doit correspondre à la norme NF P 90-306. Sa hauteur minimale doit être de 1,10 m entre deux points d’appui. Ce qui veut dire que si la barrière comporte un barreau à 10 cm du sol, elle doit faire au minimum 1,10 m à partir de ce barreau. Les portillons doivent être équipés d’une fermeture automatique et d’un double système d’ouverture nécessitant au moins deux actions manuelles.

• La couverture de sécurité : elle doit être réalisée, construite ou installée de façon à empêcher l’immersion involontaire d’enfant de moins de 5 ans. Elle doit également résister au franchissement d’une personne adulte et ne pas provoquer de blessures. Rigide, elle constitue un véritable ‘couvercle’ qui empêche de tomber à l’eau et doit permettre de couvrir et de découvrir la piscine autant de fois que nécessaire dans la journée. Ses lattes doivent être réalisées en un matériau suffisamment ferme pour apporter une protection maximale. Elle doit être conforme à la norme NF P 90-308 et il faut faire attention à ne pas la confondre avec une bâche thermique souple flottante, utilisée pour maintenir l’eau à une certaine température, et qui ne constitue pas un équipement de sécurité.

• L’abri: il peut être amovible, télescopique, fixe, repliable ou gonflable, haut ou bas, mais ne peut échapper à la norme NF P 90-309. L’abri doit être refermé (fermeture sécurisée) après utilisation de la piscine. Son ouverture ne doit pouvoir être effectuée que par un adulte.

• L’alarme : les systèmes de détection de chute et d’immersion ou de détection de passage sont les seuls reconnus. Le décret n° 2009-873 du 16 juillet 2009 est venu fixer de nouvelles caractéristiques auxquelles doivent répondre les alarmes par détection d’immersion. Si vous disposez d’une alarme de piscine par détection d’immersion, vous devez vérifier qu’elle soit bien conforme aux prescriptions imposées par ce décret. Vous devez être titulaire d’une attestation de conformité par rapport aux exigences définies par ce décret et délivrées par un organisme accrédité selon la norme EN/ISO 17 025.

Les nouvelles caractéristiques des alarmes par détection d’immersion

Ces alarmes doivent respecter les nouvelles exigences de sécurité fixées en annexe I du décret du 16 juillet 2009, lequel prévoit qu’elles doivent notamment détecter la chute dans la piscine d’un enfant à partir de 6 kg. Il s’agit là d’une des nouveautés. Auparavant l’alarme devait se déclencher pour un poids minimum de 8 kg, ce critère a donc été renforcé.

Elles doivent fonctionner 24 h/24, quelles que soient les conditions atmosphériques, en dehors des périodes où le système est volontairement neutralisé. Elles ne doivent pas se déclencher de façon intempestive. Il faut qu’elles disposent d’une autonomie suffisante et être équipées d’un système de signalisation d’alimentation faible, de défaut ou d’absence d’alimentation. Les commandes d’activation et de désactivation doivent être hors de portée d’un enfant de moins de 5 ans ou sécurisés.

En outre, il faut que ces alarmes de piscine par détection d’immersion portent de manière visible, lisible et indélébile les indications suivantes :

- le nom ou la dénomination sociale du fabricant ou de l’importateur et son adresse ;

- une indication permettant d’identifier le modèle de l’alarme ;

- une indication permettant d’identifier le lot auquel appartient l’alarme.

Vous devez être en possession d’une note technique

Pour les piscines qui ont été construite à partir du 1er janvier 2006 et lorsque vous faites appel à un constructeur ou à un installateur, ce dernier doit vous remettre, au plus tard à la date de réception de la piscine ; une note technique qui indique les caractéristiques, les conditions de fonctionnement et d’entretien du dispositif de sécurité retenu et qui vous informe sur les risques de noyade, sur les mesures générales de prévention à prendre et sur les recommandations attachées à l’utilisation du dispositif de sécurité.

Votre piscine doit respecter certaines caractéristiques techniques

L’obligation de s’équiper de l’un de ces 4 dispositifs ne doit pas faire oublier que votre bassin et ses équipements doivent respecter certaines caractéristiques techniques prévues par un arrêté du 14 septembre 2004. Ceci afin que votre clientèle ne se blesse pas et soit aussi avertie des risques. Cette réglementation ne s’applique qu’aux piscines à usage collectif, comme les piscines d’hôtels, de camping, de chambre d’hôte… Les piscines de particuliers pour un usage personnel ne sont donc pas concernées.

Les dispositions relatives au bassin

Le texte contient un certain nombre de consignes concernant le bassin proprement dit. Parmi les principales dispositions prévues par les articles 5 à 17, on peut relever dans ces consignes que :

• les parois et les fonds des bassins doivent être de couleur claire afin de permettre la vision du fond du bassin. Lorsque la turbidité de l’eau d’un bassin est telle que le fond n’est plus visible, ce bassin doit être immédiatement évacué.

• Les profondeurs minimales et maximales de l’eau de chaque bassin doivent figurer sur un panneau et un marquage est imposé sur le haut de la paroi verticale de façon à ce qu’elles soient visibles et lisibles depuis les plages et les bassins (article 7).

• Les grilles de goulottes doivent être fixées afin de ne pouvoir être démontées par les usagers.

• Les pataugeoires destinées aux enfants doivent être d’une profondeur maximale de 0,40 mètre, ramenée à 0,20 mètre à la périphérie du bassin (article 8 de l’arrêté).

• L’installation hydraulique doit comporter un système d’arrêt d’urgence ‘coup de poing’ pour permettre l’arrêt immédiat des pompes reliées aux bouches de reprise des eaux et aux goulottes.

• Ce système doit être placé en dehors du local technique et être facilement accessible et visible. Il doit être équipé d’une vitre à briser pour accéder au bouton d’arrêt et son réarmement ne peut être effectué, au moyen d’une clef, que par le personnel autorisé (article 13 de l’arrêté).

 

Sécurité des équipements et matériels

Tout équipement ou matériel nécessitant une utilisation particulière doit comporter un panneau visible, lisible, indélébile et aisément compréhensible précisant la manière correcte de s’en servir ainsi que les précautions d’emploi (article 4 de l’arrêté).

L’ensemble des sols accessibles pieds nus et ceux des radiers des bassins dont la profondeur est inférieure à 1,50 m doivent être antidérapants mais non abrasifs.

Les plages sont conçues de façon à éviter la stagnation de l’eau et la retombée des eaux des plages dans le bassin (article 3 de l’arrêté).

Toboggans

Les toboggans doivent être conçus de façon à ce que l’usager reste dans le parcours de glissade prévu. L’accès à un toboggan d’une hauteur égale ou supérieure à 2 mètres doit comprendre une zone d’attente, avec mains courantes séparant les files d’attente et un escalier d’accès conçu pour le passage d’une personne à la fois (articles 18 et 19 de l’arrêté).

Plongeoirs

Les plongeoirs ou plateformes d’une hauteur supérieure à un mètre sont interdits (article 20 de l’arrêté).

Tout équipement particulier (appareil permettant de générer des vagues artificielles, par exemple) doit comporter un système d’arrêt d’urgence. Ce système doit être facilement identifiable et différent du système d’arrêt d’urgence des pompes de l’installation hydraulique (article 21 de l’arrêté)

Vous devez mettre en place et tenir à jour un plan de sécurité

L’exploitant de la piscine est tenu d’établir et de mettre à jour un plan de sécurité des lieux, disponible à la réception (article 24 de l’arrêté). Ce document regroupe l’ensemble des mesures de prévention des accidents et de planification des secours liés à l’usage des équipements et des installations de baignade. Il sert à prévenir les accidents en transmettant des informations adaptées et en cas d’incident, à alerter les services de secours.

Le plan de sécurité doit comporter nécessairement un descriptif accompagné d’un plan d’ensemble sur lequel figurent notamment :

- l’emplacement du dispositif d’arrêt d’urgence ‘coup de poing’ de l’installation hydraulique ;

- l’emplacement des matériels de sauvetage et de secours ;

- les lieux de stockage des produits chimiques d’entretien des eaux ;

- les moyens de communication intérieurs et les moyens d’appel des secours extérieurs ;

- les voies d’accès des secours extérieurs ;

- les bassins et les toboggans et les équipements particuliers quand ils existent ;

- l’emplacement du dispositif d’arrêt d’urgence ‘coup de poing’ de la machine à vagues quand elle existe.

Les dispositifs de sécurité destinés à prévenir les noyades prévus par les articles R. 128-1 à R. 128-4 du code de la construction et de l’habitation, l’extrait du règlement intérieur de l’établissement relatif aux horaires et conditions d’utilisations du ou des bassins, les numéros d’appel des services de secours et les dispositions relatives aux procédures d’alarme doivent être affichées de manière visible à proximité immédiate du bassin.

Il faut procéder à des vérifications et désigner un responsable

L’article 25 de l’arrêté prévoit que l’exploitant est tenu de désigner une personne responsable des vérifications périodiques indispensables au bon fonctionnement des installations, son nom figurant dans le plan de sécurité. Il lui incombe également de constituer une documentation technique et de tenir à la disposition des agents chargés du contrôle un dossier comprenant le plan de sécurité, le nom des fournisseurs des équipements et matériels installés, leur notice d’emploi, des attestations correspondant aux vérifications périodiques et le registre dans lequel sont consignés jour après jour les accidents ou incidents survenus.

Des sanctions très lourdes

Le non-respect des dispositions relatives à la sécurité des piscines est passible d’une amende de 45 000 € pour les personnes physiques et de 225 000 € pour les personnes morales. Cela peut s’accompagner de l’interdiction d’exercer votre activité professionnelle pendant 5 ans au plus et de l’affichage de la décision prononcée.
Pascale Carbillet

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