La grande mutation du Domaine de Cabasse

Après des années passées à parcourir l'Ouest de la France pour des compagnies d'assurance, Benoît Baudry a ressenti à la fois de la lassitude et le souhait de débuter une nouvelle vie professionnelle. "J'avais toujours eu envie de travailler dans le vin. Mon arrière grand-père avait créé le Domaine des Dorices, dans le Muscadet, et avec Anne, ma femme, nous nous sommes rencontrés en y faisant les vendanges. Rapidement, nous avons compris qu'il fallait adosser une autre activité à celle du vin et la visite du Domaine de Cabasse, en côtes-du-rhône, a été décisive."

Début 2012, le couple a pris possession de l'hôtel de 13 chambres et des 15 hectares de vignes éparpillés sur Séguret, Sablet et Gigondas qui composaient cette propriété. "Les travaux ont débuté dès le 9 janvier avec l'aide d'un architecte qui avait travaillé sur ce projet pour quelqu'un qui n'était pas allé jusqu'au bout de la démarche d'acquisition. Nous avons rénové neuf chambres et créé huit autres au grenier, avec des salles de bain spacieuses. Un premier investissement de 850 000 €."

De lourds dépassements de budget

"La première année d'exploitation a été compliquée. Cependant, malgré un taux d'occupation assez bas en hiver, nous avons décidé d'ouvrir l'hôtel à l'année." En 2013, le couple a poursuivi la campagne de travaux. Mise aux normes de sécurité, deux nouvelles chambres et une salle de séminaire ont alors coûté 80 000 €. S'y sont ajoutés 160 000 € de plus avec la rénovation de la cuisine du restaurant et la création des deux chambres les plus prestigieuses en 2014. "Mais à ce moment-là, nous avions dépassé le budget initialement prévu par l'architecte. Une hausse de 35 % qui nous a conduit à étaler le reste des investissements et nous a causé pas mal de difficultés." Sans parler du contentieux avec l'architecte.

Heureusement, dès l'année 2013, le taux d'occupation, lissé sur l'année, a atteint 60 %. "C'était mon objectif", souligne encore le propriétaire.

"Je veux d'un hôtel à l'image de ce que j'aimerais trouver en tant que client", déclare Benoît Baudry. Bien décidé à aller au bout de son projet, l'hôtelier a programmé en 2015 la mise à niveau des dernières chambres de première génération, l'aménagement des abords de la piscine et l'installation d'un système de chauffage de l'eau pour en profiter dès avril. Soit 90 000 € de plus. L'espace bien-être, indispensable à ses yeux, viendra ensuite.

Le vignoble aussi a bénéficié d'une remise en état avec l'équivalent de 2,5 ha replantés pour une production de 60 000 bouteilles dont 60 % partent à l'étranger et 30 % sont vendus directement au caveau, essentiellement aux touristes qui séjournent à l'hôtel. "Tous les soirs en été, nous organisons une dégustation pour nos clients. Cela crée de la convivialité entre eux et avec nous. C'est un vrai plus !"

De quoi donner le sourire à un hôtelier qui voit la saison 2015 s'annoncer plutôt favorablement avec déjà un très bon niveau de réservation pour son établissement qui porte les couleurs des Logis.