Révolution dans l’hôtellerie : une chambre 3 étoiles ‘jetable’
Hôtellerie - jeudi 9 décembre 2010 09:57
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Quand éco-conception rime avec éco-chic : un peu fou en apparence, mais en réalité très pragmatique, le projet lancé par Futuro-matériaux prend forme et fait des envieux depuis sa présentation à Équip’Hôtel.
Si ‘l’agenceur’ Burie et son bureau d’étude Optilia connaissent parfaitement le monde de l’hôtellerie, son directeur reconnaît que “peu d’entreprises sont conscientes des échéances liées à la réglementation relatives aux bâtiments à basse consommation et ses retombées sur le recyclage, déclare Luc de Saint-Louvent, directeur d’Optilia. Nous avons donc répondu à la demande de Futuro-Matériaux pour travailler à la conception d’une chambre d’hôtel 3 étoiles, à travers tout son cycle de vie : préfabrication, transport, exploitation et recyclage. Nous avons été aidés par le centre de ressource du FCBA [Institut technologique forêt, cellulose, bois de construction, ameublement, NDLR].”
82 % de matériaux recyclables
Pour réaliser la chambre, plus de 80 matériaux ont été passés au crible. Le designer en a retenu 25, qui répondaient au cahier des charges : 82 % sont en matériaux recyclables et 22 % recyclés. Tous les matériaux respectent l’environnement : les LEDS utilisés pour le matériel électrique réduisent de 50 % la consommation électrique, les carreaux de salles de bains auto nettoyants ont fait reculer de 80 % l’emploi de détergents de 80%. Sans oublier le placage de bois souple sur mousse de 20 millimètres.
Pour économiser encore davantage sur le chantier, les coûts de transport ont été réduits au maximum : d’une part en créant des matériaux pouvant s’empiler et donc facilement transportables, d’autre part en utilisant des fournisseurs locaux. Le montage est facilité car tout est préformaté en usine. “Une chambre peut se monter entre deux à trois jours”, précise Luc de Saint-Louvent. Enfin, des triples vitrages feuilletés améliorent la climatisation et réduisent d’autant les frais de chauffage. Sa réalisation reste également dans le budget fixé par le cahier des charges, à savoir entre 20 000 et 21 000 € la chambre.
L’exemple batave
Mais la cerise sur le gâteau, c’est son style. Cette chambre éco-conçue n’a en effet rien à envier au nec plus ultra des chambres design actuellement en vogue dans les hôtels haut de gamme. Les draps de lit sont en chanvre et en lin pour un meilleur confort de couchage, les têtes de lit comportent un panneau alvéolaire translucide laissant passer la lumière, les impressions sont en encre écologique, les tables de chevet en bois liquide [fabriqué à partir de la lignine, un des composants du bois rejeté lors de la fabrication du papier, NDLR], le bois parquet est thermo-protégé, sans vernis appliqué.
Avec une telle conception, les matériaux de cette chambre trouveront en fin de vie leur place dans les filières de recyclage. Pour un hôtelier indépendant qui n’a pas l’expertise de ces problématiques, la solution Futuro-Matériaux semble idéale. Elle existe d’ailleurs déjà en Hollande puisque l’aménagement de chambres pré-fabriquées destinées à être installées dans des bureaux transformés en hôtels s’est développée du côté d’Amsterdam. Le marché de demain, peut-être ? Si la chambre est agréable et séduisante, elle reste unique et donc répétitive. Pour l’hôtellerie indépendante, des variantes seront indispensables. Mais d’autres projets sont déjà en cours…
| Évelyne de Bast |
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