Les visées internationales de l'hôtellerie lyonnaise
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Lyon (69) Trois ans après la publication du schéma hôtelier, la cité des Gones relance un plan d’aménagement des hébergements touristiques destiné à servir de cadre aux nombreux projets du Grand Lyon, notamment la construction d’un hôtel 5 étoiles.

Les bords de Saône accueillent plusieurs établissements et résidences hôtelières.

Josette Vignat, vice-présidente du GNC : “Nous n’avons pas de pénurie de chambres à Lyon.'

Laurent Duc, président de l'Umih 69 : L'Hôtel Dieu 'positionnera vraiment Lyon comme destination internationale.'
Avec l’ouverture de la Salle 3 000, Lyon a définitivement adopté une position de ville de congrès : “Nous avons de plus en plus d’opportunités pour organiser de grandes manifestations internationales à Lyon, déclare François Gaillard, directeur de l’office du tourisme et des congrès, or nous sommes obligés de renoncer à certaines manifestations faute d’un hébergement de grande capacité. Il est essentiel pour Lyon d’avoir un gros porteur de 300chambres minimum en catégorie 5 étoiles.” Lyon semble avoir effectivement besoin d’un hôtel 5 étoiles gros porteur qui lui fait défaut. Mais pour le reste, l’offre est loin d’être négligeable : “Nous n’avons pas de pénurie de chambres, martèle Josette Vignat, vice-présidente du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) en Rhône-Alpes. Nous avons surtout un manque de chambres Mice, de catégorie supérieure pour recevoir une clientèle internationale.”
Prépondérance des chaînes dans le parc hôtelier
En effet, si le parc hôtelier est satisfaisant, il offre peu de variété “L’offre hôtelière lyonnaise est d’environ 12 000 chambres, synthétise Laurent Duc, président de l’Umih du Rhône, or 6 000 chambres sont en catégorie 2 et 3 étoiles. Il nous faut une offre plus différenciée.” Notamment sur le plan structurel, “Nous avons un taux de pénétration des chaînes de 55 % ; c’est beaucoup. Le groupe Accor à lui seul représente 60 % du nombre de chambres de chaînes intégrées sur le Grand Lyon.”
Sur le plan de l’activité, l’offre semble correspondre aux attentes de la clientèle locale et d’affaires. Les quatre hôtels de plus de 200 chambres se placent plutôt sur un créneau ‘midscale’, car, selon Josette Vignat, “Lyon est surtout une ville d’affaire. Notre taux d’occupation est totalement lié à celui de la vie économique. Le taux d’occupation moyen était de 66 % en 2009 et 68 % en 2008. Les hôtels ne sont complets que trois jours par semaine !” Difficile dans ces conditions d’attirer les investisseurs pour faire de l’hôtellerie haut de gamme. “Or, nous devons nous ouvrir à l’extérieur”, poursuit-elle. Jean Michel Daclin, adjoint au maire en charge du Tourisme, a lancé de nombreuses initiatives en ce sens, tout comme Marc Béchet, du comité régional au tourisme. Grâce à leurs efforts, la clientèle touristique de courts séjours est en augmentation constante.
Un gros porteur avec une enseigne internationale
Lyon ne peut acquérir une place de métropole internationale que si la ville dispose d’une offre hôtelière porteuse d’une enseigne connue du monde entier. L’opportunité qui existait à la Part Dieu avait suscité l’espoir de voir arriver une enseigne grande internationale, mais ce seront finalement trois enseignes du groupe Accor (Etap Hotel, Mercure et all seasons) qui verront le jour. Et toujours pas de 5 étoiles. Pour François Gaillard, “ce projet sur la Part Dieu aurait pu être une opportunité formidable pour la ville, d’autant que l’implantation était centrale. Et cela aurait pu nous permettre d’avoir enfin ce gros porteur pour nos congrès.” Pire, “le mix prix de ces trois enseignes risque de tirer les prix de la ville vers le bas, déplore Laurent Duc, alors que si nous avions eu une enseigne internationale, elle aurait favorisé un autre type de clientèle.”
Pourtant, les projets d’hôtels affluent. “Pas moins de 3000chambres ont été répertoriées dans le nouveau schéma, dont 800semblent réellement dans le tuyau”, se réjouit Josette Vignat. Pour Gérard Veilex de la CCI de Lyon, il y a cependant un risque : “La libéralisation du développement hôtelier induite par la suppression des commissions départementales d’équipement commercial, pourrait engendrer un déséquilibre du marché hôtelier.” Pour François Gaillard, la situation est simple, “Lyon doit envisager deux alternatives : d’une part, avoir des projets d’hôtels design-life style, comme Mama Shelter ou Canabae, ce petit hôtel de 16chambres qui sera situé sur le Rhône et, d’autre part, réfléchir à une implantation de grande capacité. Car ces deux éléments renouvelleront l’image de la destination et son positionnement.”
Dans ce contexte le projet de l’Hôtel Dieu correspond bien à cette attente. “C’est un projet d’hôtellerie 5étoiles dans un site remarquable, estime Laurent Duc. Il positionnera vraiment Lyon comme destination internationale mais sa capacité de 150chambres restera faible pour accueillir un congrès international.” Par ailleurs, un autre problème se pose, son coût. “C’est un projet pharaonique, observe Laurent Duc. Nous en sommes à des coûts par chambre de 300 000 euros, voire plus. Comment espérer rentabiliser un tel établissement, et vendre une chambre au prix moyen de 300 € à l’année alors que nos prix moyens en 4 étoiles sont de 170,60 € en haute saison et de 126,40 € en basse saison ?”
Des aides publiques pour les indépendants
Enfin, le Grand Lyon a également pensé aux indépendants. Ainsi, même si les gros porteurs ont la cote, les hôteliers indépendants vont pouvoir bénéficier d’une aide à la rénovation. “En effet, la taxe de séjour mise en place par le conseil général du Rhône en 2009 devrait être étendue au Grand Lyon au titre de la taxe additionnelle. Le montant de cette recette devrait contribuer aux travaux de rénovation des petits hôtels indépendants de moins de 50chambres, sur dossier et après appel à candidature. Son montant est loin d’être négligeable et varie de 7 000 à 20000€ par hôtel”, annonce Laurent Duc.
Ainsi, le schéma des hébergements qui sera dévoilé en septembre devrait permettre aux élus de prendre de grandes orientations pour le développement touristique et de congrès de Lyon. À ceci près, qu’‘il faut que les décisions qui seront prises soient en cohérence avec les précédentes orientations du schéma hôtelier, prévient Josette Vignat, et surtout qu’elles soient respectées.”
Évelyne de Bast |
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