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JJW France pris dans la tourmente judiciaire

Hôtellerie - mardi 27 avril 2010 15:09
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Le comité d’entreprise du groupe hôtelier vient d’introduire une procédure d’alerte auprès du tribunal de commerce de Paris sur ses difficultés financières. Motifs : d’importants retards de paiement des fournisseurs et des salariés, ainsi qu’une inquiétante augmentation des dettes fiscales et sociales.



Selon des sources proches du dossier, ce n’est pas de gaîté de cœur que le comité d’entreprise (CE) du groupe hôtelier JJW France a entamé une procédure d’alerte auprès du tribunal de commerce de Paris, en prenant le risque de voir étaler au grand jour les difficultés financières du groupe. À la tête de JJW France, le cheikh Mohamed Bin Issa Al Jaber, homme d’affaires saoudien de 50 ans, actionnaire largement majoritaire pour ne pas dire unique. Le groupe détient une trentaine d’établissements hôteliers, dont plus de la moitié appartient à la catégorie économique, avec l’enseigne Stars hôtel (2 étoiles), mais aussi la marque Médian (3 étoiles) et des hôtels plus haut de gamme comme Amarante (4 étoiles).

Cela faisait plusieurs mois que le torchon brûlait entre la direction de JJW France et le comité d’entreprise, qui avait déjà déclenché une procédure d’alerte en interne, conformément à l’article L.432-5 du code du travail. Cet organe dispose, en effet, d’un droit d’alerte : “lorsque le comité d’entreprise a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications.”

En juillet 2009, le cabinet d’audit Axia Consultant, est mandaté afin d’établir clairement la situation de l’entreprise. Le rapport, présenté en réunion du CE en novembre 2009, conclut que “la situation est très critique pour l’exercice 2008”. Selon l’expert, deux causes principales expliquent le résultat fortement déficitaire du groupe : des performances d’activité inférieures à la moyenne nationale et un taux d’endettement pesant lourdement sur les comptes. Le rapport ne laisse présager aucune évolution positive dans la mesure où, faute d’investissement dans les hôtels, ceux-ci sont laissés ‘à l’abandon’ et ne permettent pas de développer leur potentiel. Deux solutions sont envisageables pour l’expert : un apport de l’actionnaire ou la cession d’une partie des actifs.

Pour les membres du CE, il est indispensable que l’actionnaire majoritaire réinjecte des fonds dans le groupe pour soutenir l’exploitation. Les comptes en décembre 2009 font état de dettes fiscales, sociales et fournisseurs proches de 7 M€. Les conditions de travail des salariés dans les hôtels deviennent de plus en plus difficiles. Faute de payer les fournisseurs, les salariés doivent jongler pour assurer la continuité de l’exploitation. À la fin décembre 2009, les 400 salariés du groupe, dont une quarantaine au siège, ont perçu un paiement partiel de leur salaire et la société s’était engagée à verser le solde au plus tard le 11 janvier. Mais au fil des mois, l’échéance de la paie s’est décalé. “Je suis très inquiet pour le paiement des salaires des mois à venir”, explique Christian Campinotti, délégué syndical Force ouvrière, qui, en raison de la clause de confidentialité liant le CE et la direction, se refuse à tout commentaire sur l’action judiciaire en cours.

En février 2010, le montant des dettes fiscales, sociales et fournisseurs est passé à un peu plus de 9 M€, soit une augmentation de plus de 2 M€ en deux mois. De quoi inquiéter encore un peu plus les salariés. La direction mentionne alors l’intention du cheikh Al Jaber d’injecter 6 M€ dans le groupe, à raison de 500 000 € avant la fin février 2010, 1 M€ en mars et le reste plus tard… Mais ils ne verront rien venir. C’est la raison pour laquelle le comité d’entreprise a décidé de porter le dossier sur la place publique afin de provoquer une onde de choc.

Pascale Carbillet

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