L'EHMA veut peser sur le débat européen

À l’occasion de la prochaine assemblée générale du European Hospitality Manager Association qui se tiendra à Biarritz du 8 au 11 avril 2010, Michel Fernet, président de la délégation France & Monaco de cette organisation qui regroupe 470 directeurs d’établissements répartis dans 28 pays, livre sa vision des enjeux.

L'Hôtellerie Restauration : La prochaine assemblée générale de l’EHMA va se tenir à Biarritz. Quel en sera le thème majeur ?
Michel Fernet : Le bien-être, sous toutes ses formes. Il est de notre devoir, en tant que directeurs d’hôtel, de faciliter le séjour du client. La question du bien-être est fondamentale, avec son corollaire : quel type de bien-être ? Quels services apporter ? Faut-il obligatoirement investir ? Et dans quels types d’équipement ?

Qui sont les membres de l’EHMA ? Et combien en attendez-vous ?
L’association regroupe 470 directeurs résidant dans 28 pays, en Europe et en Russie. Tous ces directeurs appartiennent aux plus grands groupes hôteliers mais peuvent aussi être indépendants. Nous allons privatiser l’Hôtel du Palais mais aussi compléter avec le Sofitel Miramar et le Radisson Biarritz.

Comment va se dérouler le congrès ?
Le congrès sera divisé en séquences distinctes : une partie conviviale comprenant trois soirées, une journée de travail et notre assemblée générale, avec l’élection du nouveau président européen le samedi matin, qui succédera pour trois ans à la présidente actuelle, Johanna Fragano. Si ce congrès constitue avant tout un moment d’échange d’expériences entre directeurs, nous avons aussi des intervenants qui viennent apporter du contenu : cette année, nous aurons Bernhard Bohnenberger, du groupe Six Senses et d’autres encore, comme le chef Michel Guérard et le secrétaire d’État au Tourisme Hervé Novelli. 

Quelle est la mission de l’EHMA ? A-t-elle évolué ?
C’est avant tout une association amicale et conviviale. Nous sommes un groupe soudé qui a plaisir à se retrouver, au-delà des divergences de groupes, des conflits d’intérêt et de concurrence. La crise nous a d’ailleurs rapprochés.

Comment voyez-vous le profil du manager de demain ?
Je le vois surtout proche de ses clients. Pour moi, un manager doit savoir déléguer, pour se trouver sur le terrain le plus possible. Comprendre les attentes du client, anticiper ses souhaits, répondre à ses demandes demeure indispensable. Un manager doit conserver de la disponibilité et ne pas être happé par le quotidien. Plus on a l’expérience du terrain, plus on peut répondre aux attentes du client, plus on est fort et crédible par rapport aux équipes. La qualité d’un directeur est de veiller aux détails. En revanche, je pratique la politique de la ‘porte ouverte’ : tout le monde peut venir me voir.

Comment envisagez-vous l’avenir pour l’EHMA ?
En tant que représentants des plus importants groupes hôteliers européens, nous avons une carte à jouer dans le débat européen. Je fais partie de ceux qui le revendiquent et qui souhaitent développer cet aspect car nous avons une vraie légitimité.
Mais je n’oublie pas non plus qu’étant un cercle où doit régner la convivialité, notre force réside dans notre esprit de solidarité ; nous sommes au-delà des groupes, des politiques et des pays, ce qui nous permet de nous réunir toujours dans les meilleures conditions pour discuter et échanger. Je souhaite que cette réalité puisse être reconnue comme un nouveau lobby à Bruxelles.
En revanche, nous avons besoin de nouveaux moyens. Actuellement l’association vit sur les cotisations, avec un budget de fonctionnement d’environ 130 000 €, et des opérations de sponsoring qui soutiennent les assemblées générales à hauteur d’environ 200 000 €. Le travail administratif est effectué par deux salariées à temps plein, basées à Rome. Nous avons un site internet et nous allons ouvrir un site dédié à Biarritz.