Malgré un climat morose, les palaces résistent à la crise
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Face aux annonces déprimantes concernant la crise dans l’hôtellerie, les palaces se rebiffent et prennent position en affichant un optimisme de bon aloi. Premiers à avoir ressenti les effets de la récession internationale, la plupart d’entre eux a su s’adapter pour en atténuer les effets, tout en restant très prudents pour ce début d’année 2009. Une analyse surprenante qui vient en contrepoint des annonces dramatiques.

Selon l’observatoire Deloitte, les taux d’occupation dans l’hôtellerie française seraient, en janvier, en baisse de 7,1 % pour le mois, les prix moyens de 6,3 % et les Revpar de 13,4 %. Les hôtels 4 étoiles plus seraient les premiers touchés, avec un taux d’occupation en baisse de 14,6 %, un prix moyen en baisse de 8,3 % et un Revpar de 21,7 %. Pour l’Association des directeurs d’hôtels et leur porte-parole, Jean-Paul Lafay, “Les palaces et les 4 étoiles ne sont pas dans une situation dramatique, à quelques exceptions près. Il n’existe pas aujourd’hui de guerre des prix et si les hôtels ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires d’environ 10 %, ils n’ont pas diminué leurs prix.” On serait donc loin des chutes de 60 % de chiffre d’affaires annoncées.
Les palaces ne se plaignent pas. François Delahaye, directeur général du Plaza et de la Dorchester Collection, concède : “Effectivement nous avons enregistré une baisse de 10 % du chiffre d’affaires au Meurice et au Plaza depuis septembre, qui s’est prolongée en janvier et février. Mais ceci ne concerne que les taux d’occupation.” En effet, pas question de toucher au prix moyen : “C’est essentiel pour nous de ne pas baisser les prix, pour offrir la même qualité de service.” Et pour obtenir cette qualité de service, le directeur général n’hésite pas à mettre la main au porte-monnaie, en offrant un intéressement d’environ 3 000 euros sur 2008 à tous ses employés. Quant à la baisse d’activité, elle ne semble pas si dramatique. Ainsi, dit-il : “Nous avons tout de même enregistré 68 % de taux d’occupation au Plaza en janvier, et 55 % en février, mais c’est le mois le plus creux de l’année sur Paris. En revanche, le Meurice réalisera 78 % de TO au mois de mars. Alors, de là à parler de catastrophe… Il faut arrêter de se plaindre constamment : Paris est l’une des plus belles villes du monde, les plus propres et les plus sûres. Les étrangers aiment son climat convivial, ses belles rues tranquilles, et son patrimoine.”
Une crise bien anticipée
Mais si les palaces s’en tirent bien, c’est d’une part grâce à l’image de Paris, Ville lumière, mais c’est aussi parce qu’ils ont su anticiper la crise “Nous savions que nous allions devoir affronter une ouverture de 400 chambres environ sur Paris, avec des enseignes aussi prestigieuses que Shangri La, Mandarin ou Peninsula. Nous avons donc pris les devants et modernisé nos établissements.” Au sein de la Dorchester Collection, ce sont 2 millions de travaux qui ont été réalisés au Meurice par Philippe Starck, et 3 millions au Plaza, sans compter les divers aménagements, spas et autres, qui ont représenté un investissement, en deux ans, d’environ 15 millions d’euros. Certains services, toutefois, semblent davantage ressentir la crise comme la restauration moyenne gamme. En revanche, du côté des restaurants gastronomiques, tout va bien, qu’il s’agisse d’Alain Ducasse au Plaza, de Yannick Alléno au Meurice ou encore d’Éric Frechon au Bristol, preuve que la gastronomie reste l’une des valeurs sures pour la clientèle internationale.
Par ailleurs, ces transformations ont permis également aux hôtels de s’adapter à de nouvelles clientèles. Ainsi, la part des Américains - qui représentaient la première clientèle étrangère à Paris -, a chuté. Elle st passée de 45 à 18 % pour le Plaza, par exemple. Heureusement, ils ont été supplantés par des nouveaux marchés, que se partagent les prestigieux hôtels de la place de Paris : Russie, Europe de l’Est, pays Nordiques, Suisse ou encore la clientèle du Golfe.
En revanche, la situation est fort différente d’une région à l’autre, et d’une catégorie à l’autre dans l’hôtellerie française. Ainsi, la Côte d’azur, très saisonnière, subit plus gravement le contre-coup de la crise, notamment à Cannes dans la catégorie ‘charme’ des 4 étoiles avec - 22,8 % de taux d’occupation en janvier (alors que le 4 étoiles supérieur s’en tire plutôt bien ). À Monaco, les taux d’occupation des 4 étoiles supérieur a chuté de 27,3 %, et de 29,6 % pour les 4 étoiles standard.
En toute logique, sur l’ensemble de la France, ce sont les destinations affaires qui supportent le plus difficilement la crise. Ainsi en Île-de-France, le département de Seine-Saint-Denis, est, d’après Deloitte, l’un des plus touchés avec 17,1 % de baisse, tous hôtels confondus. En revanche, certaines agglomérations comme Lyon - qui a fait le plein avec le Sirha - ou encore Angers ou Montpellier, affichent d’assez bons résultats en ce début d’année.
Ainsi, la solution pour lutter contre la crise serait d’aller sur de nouveaux marchés et de renouveler le produit en l’adaptant aux exigences de la clientèle. Ce que François Delayahe résume ainsi : “Soyons imaginatifs, soyons créatifs, et tout ira bien.”
Évelyne de Bast |
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