Les prêts participatifs d’Oséo connaissent un démarrage poussif
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En 2009, les pouvoirs publics, par le truchement d’Oséo, ont lancé un dispositif destiné à aider les hôtels dans leurs investissements. Puis un dispositif similaire a été mis en place pour les restaurants. Bilan d’étape en compagnie de Richard Livet, responsable du marché tourisme d’Oséo.

L’Hôtellerie Restauration: le prêt participatif pour la rénovation de l’hôtellerie (PPRH) a été mis en place par Oséo il y a maintenant un an. Peut-on en rappeler les objectifs ?
Richard Livet : le PPRH est un dispositif lié, au départ, aux nouvelles normes de classement. Il a pour objectif d’aider les hôtels à rénover leurs établissements dans le cadre de l’adoption de ces nouvelles normes. Son champ d’attribution a toutefois été étendu aux nouvelles normes de sécurité et d’accessibilité dont les échéances prochaines (2011 et 2015) vont également générer des travaux et donc des investissements.
Où en est-on aujourd’hui ?
Oséo a financé une centaine d’hôtels, de toutes catégories et de toutes tailles, sur l’ensemble de la France. Le démarrage a été plus lent que prévu, ce qui s’explique par plusieurs raisons : on connaît la nouvelle grille de classement depuis le début de l’année 2009, mais le mode opératoire du classement lui-même n’est opérationnel que depuis 2010. Les autres échéances, sécurité et accessibilité, plus lointaines, ont incité les hôteliers à prendre le temps d’avoir une vision globale des travaux nécessaires ; le tout en période de crise, ce qui n’aide pas à se décider à investir. La date butoir de juillet 2012 pour répondre aux nouvelles normes se rapprochant, les observateurs s’accordent pour dire que, dès que les grands groupes vont se lancer dans le classement de leurs établissements, cela constituera un top départ pour l’ensemble de la profession, et que la plupart des 20 000 hôtels concernés emboîteront le pas des chaînes. D’après un sondage MKG, il semblerait en effet que 34 % des hôteliers envisagent de faire des travaux en 2010, 41 % en 2011 et 25 % en 2012.
Dans le cadre des prêts réalisés, y a-t-il des zones géographiques qui ont joué les bons élèves ?
Il est encore un peu tôt pour faire un bilan qui soit significatif, toutefois des régions comme le Languedoc-Roussillon et l’Alsace ont été particulièrement performantes.
Peut-on établir un montant moyen des prêts ?
Les montants des PPRH s’élèvent en moyenne à 110 000 €, ce qui veut dire un financement global de 330 000 €, puisqu’un prêt bancaire accompagne systématiquement le PPRH et que son montant est au moins égal au double. À cela il convient d’ajouter qu’Oséo peut intervenir en garantie sur le prêt bancaire associé, jusqu’à 70 % dans certaines régions.
La raison de ce démarrage timide est-elle due à un déficit de communication ?
Il s’agit certainement plus d’un décalage dans le timing lié au contexte évoqué précédemment. Très en amont, Oséo a communiqué sur le PPRH à destination des syndicats professionnels, les chambres de commerce, les chaînes et groupements hôteliers, la presse, les experts comptables, et nos partenaires bancaires. Nous avons largement diffusé l’information.
Les hôteliers connaissent peut-être mal les avantages du PPRH. Peut-on les rappeler ?
Le dispositif revêt des avantages importants pour les hôteliers parmi lesquels, il convient de rappeler : l’absence de garantie de l’entreprise et de caution personnelle du dirigeant ; le différé d’amortissement ; un financement de parties immatérielles, peu prises en compte dans un crédit classique (comme les coûts fixes d’exploitation supportés pendant les travaux sans contrepartie de chiffre d’affaires) ; la possibilité d’avoir un taux aidé.
Par ailleurs, vous avez mis en place le même genre de dispositif pour la restauration ?
En effet, le prêt participatif pour la modernisation et la transmission de la restauration (PPMTR) a été créé dans le cadre du contrat d’avenir lié à la baisse de la TVA et est destiné à tous les restaurateurs qui s’engagent à respecter les termes de ce contrat. Il concerne les travaux de rénovation, de modernisation, de mise aux normes, et même de transmission, à partir du moment où des travaux de modernisation sont prévus par le repreneur. Opérationnel depuis l’automne, il est conçu sur le même modèle que le PPRH pour l’hôtellerie, avec des nuances au niveau des caractéristiques.
Peut-on faire, là aussi, un premier bilan d’étape ?
À ce jour nous avons environ 50 dossiers pour un montant moyen de l’ordre de 70 000 €, ce qui semble vouloir dire que cette première vague correspond plutôt à des restaurants d’une certaine taille et qui n’ont pas hésité à investir.
Quels sont aujourd’hui les objectifs d’Oséo vis-à-vis de ces deux dispositifs ?
Après une période d’attentisme, nous devrions assister à une montée en puissance des deux dispositifs, à partir du 2e semestre 2010. Les perspectives de reprise de l’activité économique vont être pour nous un facilitateur et permettre aux hôteliers et aux restaurateurs de prévoir des investissements. Enfin l’approche des 3 échéances réglementaires de mises aux normes (2011, 2012, 2015) va mécaniquement inciter les professionnels à réaliser les diagnostics en vue d’éventuels travaux.
Proposez-vous d’autres produits financiers pour les hôteliers et restaurateurs ?
Nous proposons, en plus de toute une gamme de crédit classique, une palette de ‘prêts mezzanines’ (sans garantie ni caution du dirigeant, avec un différé de remboursement), aux côtés de nos partenaires bancaires, qui couvrent tous les besoins des entreprises, avec des montants qui varient selon les produits dans une large fourchette qui va de 2 000 € à 3 M€. La description de toutes ces solutions de financement et leurs conditions sont sur notre site www.oseo.fr ou peuvent être demandées dans l’une de nos 37 antennes régionales.
PPRH |
PPMTR | |
Montant |
40 000 à 300 000 € |
30 000 à 120 000 € |
Éligibilité |
PME (définition européenne) |
tout type d’entreprise souscrivant au contrat d’avenir |
Prêt bancaire associé |
2 fois le PPRH |
2 fois le PPMTR |
Garantie demandée |
aucune |
aucune |
Durée dont différé de remboursement du capital |
7 ans 2 ans |
5 ans 1 an |
Taux |
aidé sous conditions |
aidé systématiquement |
Propos recueillis par Évelyne de Bast |
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