L’émail : une matière naturelle remise au goût du jour par l’Emaillerie Rhénane
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Ingwiller (67) On connaît bien l’émail qui habille de jolies couleurs les pianos des chefs. Mais on connaît moins bien l’immense champ d’application offert par ce matériau, né de la fusion du verre et du métal. Grâce à son laboratoire de recherche intégré, l’Emaillerie Rhénane d’Ingwiller (67) a su réhabiliter l’émail dans de nombreux domaines.

De gauche à droite : Olivier Grémaux, André Augagneur et René Grémaux

Les parois en émail imaginées par l'Emaillerie Rhénane peuvent parfaitement s'intégrer dans le cadre d'une mise en conformité de cuisine

L'émaillage nécessite une main d'oeuvre qualifiée

Un atelier de tôlerie a été installé pour améliorer la production

Les propriétés exceptionnelles de l'émail permettent de réaliser un grand nombre de chose : signalétique, mobilier, objets de décoration
Reprise fin 2004 par la famille Augagneur (Charvet, Ambassade de Bourgogne, Lacanche…), alors qu’elle allait déposer le bilan, l’Emaillerie Rhénane a pu entreprendre une mini révolution et reprendre sa place dans l’univers de l’émaillerie française. « C’est très simple » explique André Augagneur qui s’occupe personnellement de l’entreprise avec à ses côtés Olivier Grémaux, jeune émailleur-sérigraphiste de 38 ans, diplômé de l’école d’architecture de Strasbourg, « si l’entreprise avait déposé le bilan il y aurait eu des conséquences dramatiques sur Lacanche. Tous les fourneaux de cette marque sont émaillés ici ». De gros moyens ont été mis en place (plus d’1 million d’€ d’investissements), avec entre autre l’intégration d’une petite tôlerie pour gagner du temps et la remise en état de l’usine qui désormais est un site industriel non polluant possédant sa propre station d’épuration.
70% de la production d’émail concerne la cuisine
Pour faire de l’émail à façon il faut pouvoir être en mesure de produire des volumes importants afin de faire tourner les énormes fours de cuisson à plein temps. En France il n’existe que 3 sociétés capables d’en vivre. L’Emaillerie Rhénane fait partie de celles-ci et est de loin la plus importante avec une équipe de plus de 40 personnes. 70% de la production d’émail concerne la cuisine : le ménager remporte bien entendu la palme mais l’univers professionnel nécessite un savoir-faire très spécifique (tableau de commande, pièces particulières…) et représente une part importante de chiffre d’affaires. Et il faut dire que l’émail et la cuisine font bon ménage car cette matière totalement naturelle est inaltérable et d’une parfaite nettoyabilité. « L’émail a des propriétés extraordinaires et on l’oublie souvent » commente André Augagneur, « c’est bien dommage dans ces périodes où l’hygiène est une priorité dans les cuisines. L’émail a exactement les mêmes propriétés que le verre mais sans sa fragilité. Il se nettoie beaucoup mieux que l’inox car il n’y a jamais de traces. C’est un matériau nettoyable, inaltérable, résistant aux rayures, aux UV, aux acides… ». L’Emaillerie Rhénane a d’ailleurs eu l’idée de lancer des parois en émail pour les cuisines ou pour les chambres froides. Beaucoup plus esthétiques, hygiéniques et… durable que les parois en polyester, elles peuvent s’intégrer dans le cadre de la remise en conformité d’une cuisine. Ces parois s’assemblent par joints métalliques ou silicone et le rendu est particulièrement esthétique. Très réussis aussi, des étagères et des dosserets de fourneaux qui ont le gros avantage de ne pas être dégradés par la chaleur et par les graisses.
L’émail pour la signalétique et le mobilier
Et de fait, l’émail est généralement la matière retenue pour réaliser la signalétique des villes (l’émail est anti-tags) ou des sites qui doivent s’accomoder de climats difficiles (dans les îles ou les stations balnéaires où il y a une forte corrosion). Sous forme de plaques, d’armoirie, de blason, les techniques de décoration mises au point par l’entreprise permettent aujourd’hui de reproduire des pictogrammes ou des photographies très sophistiquées. « Le plus difficile dans l’émail, c’est la mise au point de la teinte » confirme Olivier Grémaux, qui est le technicien "Es-émail" de l’usine. « Il faut très souvent deux à trois jours de mise au point dans notre laboratoire avant de commencer la production ». Et Olivier continue même à demander des conseils à son père, René Grémaux, aujourd’hui à la retraite, mais qui a toujours travaillé à l’émaillerie. « Son point de vue nous est précieux car rien ne remplace de longues années d’expérience. Dans ce métier c’est le savoir-faire qui compte. Pour être applicateur d’émail il faut au minimum 4 ans de formation et comme les machines ne peuvent pas tout faire dans ce domaine, c’est un métier à forte main d’œuvre qualifiée. C’est aussi ce qui fait la fragilité de cet univers ».
Nelly Rioux |
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