Christie + Co organise une réunion de sortie de crise
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Paris (IXe) À l’initiative du spécialiste des transactions dans l’hôtellerie-restauration, de nombreux intervenants se sont retrouvés à l’InterContinental Paris Le Grand pour prendre le pouls de l’industrie hôtelière française.
C’est en parlant d’un “pessimisme consensuel” jalonnant la vie des entreprises que l’économiste de Natixis Jean-Christophe Caffet, ouvrait le débat réunissant brokers, développeurs, banquiers, fiscalistes, économistes et juristes spécialisés dans l’hôtellerie-restauration, invités par le cabinet Christie + Co. Reprenant les faits récents depuis la faillite de Lehman Brothers jusqu’à aujourd’hui, il rappelait que les dernières mesures prises n’ont réussi qu’à faire revenir un début de croissance. “Mais une croissance molle, précisait-il, qui s’accompagne également d’une pression fiscale inéluctable pour résorber les déficits publics.” Pour l’économiste, un début de reprise devrait s’effectuer en 2010 et l’année suivante devrait présenter un nouvel affaissement de la croissance.
Modifications structurelles
La présentation faite par Philippe Gauguier, du cabinet Deloitte, sur l’évolution du secteur hôtelier, apportait en revanche quelques bouffées d’optimisme. D’après Deloitte, dont l’analyse reposait essentiellement sur le haut de gamme de l’hôtellerie parisienne, “on ne doit plus parler de crise mais de cycles hôteliers”. Il rappelait que les différentes crises auxquelles a été confrontée l’hôtellerie depuis 1980, ont toutes été provoquées par des conflits politico-économiques internationaux.
La structure de l’offre hôtelière a également beaucoup évolué au cours des trois dernières décennies, ajoutait Philippe Gauguier, avec notamment le doublement du parc 4 et 5 étoiles qui, en 1980, représentait 5 % de l’offre et en représentera 10 % à la fin de l’année. Parallèlement, la part des chaînes dans l’hôtellerie a évolué et est passée de 30 % à 40 % entre 2000 et 2010. Enfin, assurait-il, l’hôtellerie doit aussi faire face à une offre concurrentielle représentée par les résidences de tourisme qui ont multiplié par deux leur offre entre 2000 et 2010 passant de 319 000 lits à 626 000 lits.
Pourtant, la sortie de crise est pour demain, d’après Deloitte, qui annonce “une reprise nette dans les catégories 4 et 5 étoiles [qui ont enregistré la baisse la plus forte en 2009, NDLR], une reprise molle pour les 3 étoiles, avec un RevPAR en légère amélioration en 2010, et encore moins marquée pour la catégorie 2, qui pourrait enregistrer une légère baisse du prix moyen.”
Investissements en berne
Enfin, pour Thomas Lamson, directeur général de Christie + Co, “le marché de l’investissement est loin d’avoir repris. Entre 2008 et 2009 en Europe, on assiste à une chute de plus de la moitié des transactions. En France, les trois transactions les plus importantes ont été celle du Pullman Suffren, pour 150 M€, le Radisson Boulogne, 32 M€, et le Renaissance Le Parc, pour 35 M€, deux fois moins que sa valeur d’achat”.
Pour 2010, Thomas Lamson prévoit des transactions limitées, de l’ordre de 5 à 10 M€, avec des indicateurs de référence qui devraient rester de 13 à 16 fois l’Ebitda (excédent brut d’exploitation : résultat opérationnel avant amortissement et dépréciation). Enfin, rappelait le directeur général de Christie, ce sont surtout les hôtels indépendants de moins de 25 chambres qui devraient souffrir le plus et disparaître, du fait notamment de la valeur demandée, et de l’absence de dépenses en immobilisations qui vont augmenter la valeur de l’immobilier et peser lourd dans la balance de l’acheteur (problèmes de mise aux normes de sécurité, d’accessibilité aux personnes handicapées, etc.).
L’hôtellerie souffrirait donc, de manière structurelle, de deux maux. Le premier correspond à la part importante d’hôtels indépendants qui devraient disparaître à une échéance rapide, faute de pouvoir rénover et se mettre aux normes. Le second est constitué par la demande, qui se polarise autour d’une hôtellerie patrimoniale, généralement urbaine, destinée à engendrer des plus-values à court terme, qui fait l’objet de nombreuses spéculations et qui a du mal aujourd’hui à trouver des investisseurs.
Évelyne de Bast |
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