Née à la Mamounia – mythique hôtel de Marrakech que ses parents dirigeaient à l’époque – Myriam Kournaf revendique une passion précoce pour l’hôtellerie : “J’ai été élevée dans des hôtels jusqu’à mes 18 ans. Ça forge une vision, une sensibilité.” Une sensibilité qui ne l’a jamais quittée, notamment lorsqu’elle part travailler pour le cinéaste américain Francis Ford Coppola au début des années 2000. “L’avoir en direct, c’est incroyable ! C’est un génie, mais aussi une personne très humaine.” Elle travaille alors dans la jungle du Bélize, dans la réserve de Mountain Pine Ridge Forest, où le réalisateur a ouvert un lodge. “J’y vivais un mois par trimestre. Il fallait gérer les vétérinaires, les jardiniers… C’était une immersion totale. Je partais travailler à cheval le matin.” Un parcours singulier Revenue en France, elle prend la direction du pôle hôtellerie du groupe Caravelle et contribue à fonder 2L Collection, puis s’attelle au développement du groupe. “Je suis passée de la culture maya au travail place des ÉtatsUnis à Paris”, s’amuse Myriam Kournaf. Puis c’est à Nice qu’un nouveau chapitre s’ouvre. L’hôtelière rencontre Valéry Grégo en 2002, au Beau Rivage. Un “coup de foudre professionnel”. Elle sait qu’elle fondera une maison avec lui, tôt au tard. Lorsqu’en 2014, le maire de Nice, Christian Estrosi, présente le site du couvent, la direction du projet s’impose naturellement. Myriam Kournaf devient à la fois gardienne du À Nice, Myriam Kournaf insuffle son art de l’hospitalité à l’Hôtel du couvent NICE Fille d’hôteliers et forte d’un parcours international, la directrice de l’établissement niçois façonne ce lieu chargé d’histoire avec exigence, sensibilité et humanité. Elle incarne l’âme de ce couvent transformé en écrin d’hospitalité contemporaine. ROMY CARRERE L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 HÔTELLERIE 22 lieu et la stratège de son renouveau. Valéry Grégo, entrepreneur et financier, est celui qui rend tout possible. “On regarde dans le même sens, on voit les mêmes choses, on se comprend d’un coup d’œil”, explique l’hôtelière. Dix ans plus tard, l’Hôtel du couvent est une réalité. Un écrin rare, avec une herboristerie, une boulangerie installée à l’emplacement de celle des Sœurs, un partenariat avec une ferme, un service de majordome pensé pour les séjours longs et les familles. Exit les télévisions dans les chambres. “Il faut sentir ce lieu, le comprendre. On a gardé l’âme du couvent. On a voulu une atmosphère cohérente, respectueuse, avec des équipes qui partagent cette philosophie”, explique Myriam Kournaf. L’hôtel, qui a ouvert en juin 2024, dispose de 88 chambres, dont la moyenne atteint 45 m², et des suites qui dépassent les 300 m². Cinq d’entre elles disposent d’une cuisine, un atout discret mais apprécié, notamment pour les personnalités en séjour prolongé. Rien n’a été laissé au hasard. Jusqu’à la création d’un poste de brand manager, confié à Fanny Carrel, garante de l’harmonie de chaque détail : fleurs, musique, madeleine du check-in ou typographie des cartes. “Il y a une magie ici, une fierté d’y travailler. On a recruté des personnes capables de ressentir cette identité.” La gouvernante générale, Edwige Français, joue un rôle central dans cette culture de l’accueil. Tout est pensé pour que le client se sente “accompagné, sans jamais être envahi. On doit être là sans être là”. Myriam Kournaf peut également compter sur Nicolas Avril, chef concierge Clé d’or. L’Hôtel du couvent, à Nice, a ouvert fin juin après de longues années de travaux. © DR Myriam Kournaf. © DR Myriam Kournaf.
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