L'Hôtellerie Restauration No 3846

De l’info, des métiers, des passions

De l’info, des métiers, des passions JUIN 2025 N° 3846 16 Remise des plaques Michelin 2025 : dix ans de partenariat avec Metro 24-25 MOF Réceptionniste : faire reconnaître l’excellence d’un métier d’accueil 76 Comment décompter le repos hebdomadaire 28-75 Michelin 2025 Les 68 nouveaux étoilés

De l ’info, des métiers, des passions N°3846 Ce numéro est composé de 88 pages. RÉDACTION redaction@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle 75737 Paris Cedex 15 lhotellerie-restauration.fr EMPLOI & ANNONCES 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr FABRICATION Éditeur SAS SEPT – Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n°0925T79916 Directeur de la publication O. Milinaire Imprimeurs Roularta Printing – Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 64% Eutrophisation : Ptot 0,008 kt/tonne PUBLICITÉ 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr Prix au n° : 3,33€ (mensuel) ABONNEMENT 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr L’Hotellerie Restauration • Juin 2025 5 8 LES TEMPS FORTS DU MOIS Jeux olympiques : ouverture de la plateformed'indemnisation des préjudices économiques 12 LES TEMPS FORTS DU MOIS Cyclone Chido: l'Umih et la CPME dénoncent l'inaction des assurances à Mayotte 16 LES TEMPS FORTS DU MOIS Remise des plaques Michelin 2025: dix ans de partenariat avec Metro 18 RESTAURATION Nicolas Sale plong au cœur de Rungis 22 HÔTELLERIE À Nice, Myriam Kournaf insu e son art de l'hospitalité à l'Hôtel du couvent 30 MICHELIN 2025 Les nouveaux 3 étoiles Michelin 32 MICHELIN 2025 Les nouveaux 2 étoiles Michelin 50 MICHELIN 2025 Les nouveaux 1 étoile Michelin 76 JURIDIQUE Le repos hebdomadaire 81 EMPLOIS & ANNONCES O res d’emploi – Fonds de commerce – Gérances – Concessions les année les toile rte rants Michelin 25 Centre-Val de Loire La Pomme d’Or • Sancerre (18) > p. 55 Normandie Symbiose • Cabourg (14) > p. 66 Auberge Sauvage • Servon (50) > p. 66 Bretagne Le Coquillage • Saint-Méloir-des-Ondes (35) > p. 30 Nuance • Plomeur (29) > p. 54 L’Inattendu - Domaine de Locguénolé • Kervignac (56) > p. 54 Pays de la Loire Omija • Nantes (44) > p. 75 Freia • Nantes (44) > p. 75 Hauts de France IDF Centre-Val de Loire Pays de la Loire Nouvelle Aquitaine Normandie Bretagne 30/05/2025 11:00 SOMMAIRE Retrouvez notre engagement pour la planète © DR © DR ABONNEZ VOUS POUR ACCÉDER À TOUS NOS SERVICES ! pour 3,33€ / moisseulement [interruption sur simple demande] Tous nos numéros par courrier et/ou au format numérique © Gettyimages

ÉDITO 6 L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 Le guide Michelin 2025, dévoilé lors d’une cérémonie au palais des congrès de Metz le 31 mars dernier, célèbre une fois de plus l’excellence de la scène gastronomique française. Les 654 restaurants étoilés, dont 68 nouveaux, témoignent de la vitalité et de la diversité de cette gastronomie qui ne cesse de surprendre et d’innover. Ce numéro consacré aux nouveaux étoilés met en lumière les talents – émergents ou confirmés – de cette édition. Vous pourrez suivre, au fil des pages, les portraits de ces chefs qui incarnent une nouvelle génération d’étoilés, accompagnés de quelques recettes qui illustrent leur créativité et leur passion. Si cette édition confirme une fois encore la richesse de la scène culinaire française, on ne peut s’empêcher de se demander : où sont les femmes? La sélection du guide Michelin reflète la faible présence féminine dans la haute gastronomie. Et si le guide tente de faire bouger les lignes, notamment par le biais de son podcast Oui Che es !, il ne peut pas résoudre seul le problème. La profession doit, dès l’apprentissage, se remettre en question pour encourager les jeunes femmes à embrasser une carrière en cuisine. Il est plus que jamais nécessaire qu’un important travail de fond soit e ectué afin de rééquilibrer les chances, dès le début de la carrière des jeunes. Que l’ensemble de la profession, pourquoi pas de concert avec des initiatives comme celles du guide Michelin, œuvre à faire émerger une nouvelle génération de che es qui pourra, à son tour, susciter des vocations chez les jeunes femmes qui rêvent d’étoiles. De l’école aux étoiles : à quand la parité hommes-femmes ? Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/actualite/theme/edito Romy Carrere

JEUX OLYMPIQUES SOMMELLERIE Camille Rouhet sacrée meilleure élève sommelier en vins de France Étudiante en alternance au Campus du lac à Bordeaux, Camille Rouhet a remporté le concours du Meilleur élève sommelier en vins et spiritueux de France. Notamment sous les encouragements de Manuel Peyrondet (Meilleur sommelier de France 2008 et MOF 2011) et de son professeur Stéphane Falluel, la jeune femme a fait preuve d’un talent prometteur et confirmé une première victoire obtenue à Angoulême dans le cadre des Gastronomades 2024. En finale, la gagnante (apprentie au Tilleul des gourmets à Chasseneuil-sur-Bonnieure) était opposée à Edouard Russel (Tain-l’Hermitage) et Jeanne Weikopf (La Rochelle), respectivement deuxième et troisième, ainsi qu’à Karla Le Gall (Toulouse), Élisa Tardy (EPMT Paris) et Baptiste Courtin (Lille). Près d’une quarantaine d’étudiants représentant autant d’établissements différents avaient disputé la veille les épreuves de sélection. Ouverture de la plateforme d’indemnisation des préjudices économiques LES TEMPS FORTS DU MOIS L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 8 CARNET DISPARITION DU CHEF JEAN-LUC TARTARIN © DR C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition du chef Jean-Luc Tartarin, le 14 mai dernier, à l’âge de 59 ans. Installé depuis 2008 au Havre dans le restaurant qu’il avait fondé avec son épouse, Annabelle, ce Normand chérissait ce terroir exceptionnel, entre la Manche et la Seine. Récompensé de deux étoiles au guide Michelin pendant plus de dix ans, distingué de 4 toques par Gault&Millau, Jean-Luc Tartarin “incarnait l’exigence, la générosité et la rigueur, aussi bien en cuisine qu’auprès des talents qu’il a formés et accompagnés”. Sa famille indique que “dans son esprit de transmission”, le restaurant Jean-Luc Tartarin restera ouvert. Valentin Vabre, son second à ses côtés depuis vingt ans, reprend le flambeau avec Jean-Pierre Tan. Annabelle Tartarin continuera d’œuvrer en salle. À sa famille et à ses proches, à ses collègues et amis, L’Hôtellerie Restauration présente ses sincères condoléances. © DR Lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’État a pris des mesures de police qui ont pu susciter des dommages. Aux fins de leur réparation, la préfecture de la région d’Île-deFrance, la préfecture de Paris et la préfecture de police ont ouvert une plateforme de dépôt des dossiers pour les acteurs économiques franciliens et parisiens. Le site démarche simplifiées (www.demarches-simplifiees.fr/) permet de déposer en ligne une demande d’indemnisation. Les conditions cumulatives suivantes doivent être remplies : • La mesure ayant créé le préjudice doit avoir été prise par l’État et en son nom (non, par exemple, par la ville de Paris) ; • Le préjudice doit : - découler directement de la mesure (interdiction ou restriction de circulation, d’accès...) ; - être certain. Il ne doit pas uniquement correspondre à un bénéfice espéré. La réalité du préjudice sera appréciée au regard de la situation du demandeur examinée par comparaison avec les années antérieures ; - être spécial. Il ne doit pas concerner l’ensemble des membres d’une profession en général ; - être d’une particulière gravité pour le demandeur (baisse de chiffres d’affaires, charges exceptionnelles supportées par le demandeur…).

VIE PROFESSIONNELLE LES TEMPS FORTS DU MOIS L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 9 Le marché de Rungis a accueilli le congrès annuel d’Euro-Toques Le marché de Rungis (Val-de-Marne) accueillait, les 19 et 20 mai 2025, le congrès annuel d’Euro-Toques. L’occasion pour Virginie Basselot et Michel Roth, coprésidents réélus et MOF tous les deux, de rappeler les valeurs défendues par l’association : “Chez Euro-Toques, notre lobby, c’est le produit ! Et organiser notre congrès au cœur du marché de Rungis, c’est mettre en avant les producteurs et leurs produits. Il y a plus de 1200 entreprises sur ce marché qui est le plus grand au monde. Et ce que l’on souhaite, c’est rapprocher les producteurs, les chefs de cuisine, les jeunes et leurs professeurs. L’objectif, c’est la mise en valeur du produit. Et comme on voit de plus en plus souvent en cuisine les poissons arriver en filet, les volailles et les légumes arriver découpés, il faut défendre ce savoir-faire sur toute la filière”, ont-ils rappelé. FORMATION Un nouveau CAP pâtissier durable à La Source À la rentrée prochaine, La Source, école de cuisine militante, élargit son offre de formation avec le lancement d’un CAP pâtissier durable. Avec le respect de tout le référentiel de l’Éducation nationale, le CAP © Alice Casenave HOSPITALITÉ L’expérience client au cœur des débats lors du salon Unfold d’Amsterdam La 6e édition du Salon Unfold, organisé à Amsterdam le 30 avril dernier, par le groupe Mews, spécialisé dans les technologies hôtelières, a mis l’emphase sur le rôle central que doivent jouer les interactions humaines dans les métiers de l’hébergement, car elles seules peuvent rendre un séjour ou une expérience inoubliables. Un rappel salutaire alors que les technologies occupent une place toujours plus importante hôtellerie. “Il n’y a que deux sortes d’hôtels : ceux dont on se souvient et ceux que l’on oublie. Je n’ai de souvenirs que lorsque quelqu’un se met en quatre et se soucie sincèrement”, a ainsi résumé Bashar Wali, fondateur et PDG de This Assembly. Aziz Temimi, fondateur de l’hôtel Maison Mère, à Paris, a abondé : “[Les clients] vont-ils se souvenir d’une chambre 20 % plus grande ? Non. Mais se souviendront-ils [de leur séjour] si, à leur arrivée, vous connaissez le nom des enfants, vous savez pourquoi ils sont là, vous leur demandez si l’événement auquel ils se sont rendus s’est bien passé ? Oui, ils s’en souviendront, et ils reviendront.” Dans cette optique, la technologie est un outil clé pour enrichir l’expérience client et optimiser les opérations : elle permet d’anticiper les besoins des clients et de personnaliser les interactions, grâce à des CRM alimentés par l’IA. est enrichit par les valeurs humaines et éco-responsables propres à La Source. Une étape supplémentaire dans le développement de cette école, qui entend former une nouvelle génération d’artisans, sensibles aux enjeux de durabilité et d’éthique. La création de ce CAP pâtissier s’inscrit dans une vision élargie des métiers de bouche, en valorisant le geste et l’engagement. Il s’agit, pour cette école, de former des professionnels compétents, mais aussi conscients de leur impact, capables d’inventer la pâtisserie de demain. Les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes. Plus d’informations : www.lasource-foodschool.com

L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 10 NOMINATIONS Jean-Marie Le Gall prend la direction générale de l’hôtel Arev St-Tropez Pascal Billard nommé directeur général de l’hôtel Le Meurice Bertrand Franchise : nominations de Vincent Berthet au poste de directeur général d’Au Bureau, et d’Antoine Mortier au poste de directeur de Volfoni DÉCORATION ORDRE NATIONAL DU MÉRITE : LA PROMOTION DU 15 MAI 2025 Sont nommés au grade de chevalier : - Amandine Chaignot, cheffe cuisinière, propriétaire du restaurant Pouliche (Paris Xe) ; - Luc Debove, directeur et chef exécutif de l’École nationale supérieure de pâtisserie (ENSP), École Ducasse ; - Béatrice Fabignon, cheffe cuisinière spécialisée en gastronomie créole et Outre-mer ; - Philippe Gloaguen, cofondateur du guide du Routard ; - Claire Heitzler, cheffe pâtissière, présidente-fondatrice de la pâtisserie Claire Heitzler & Producteurs à Levallois-Perret ; - William Krief, président du Village gastronomique à Dijon et président du Groupe K-Real Estate ; - Hadrien Lacoste, créateur du prix des Fourchettes d’or et grand-maître de la Confrérie des gastronomes ; - Robert Michel, chef cuisinier, gérant de l’hôtel-restaurant Le Lion d’or à Estivareilles ; - Claire Pennarun, directrice générale chez La Maison Pennarun et présidente des Traiteurs de France ; - Jessica Préalpato, cheffe pâtissière l’hôtel San Régis (Paris VIIIe) Sacrée, en 2019, Meilleure pâtissière du monde par le World’s 50 Best Restaurants ; - Nadia Sammut, cheffe de cuisine étoilée, dirigeante de l’Auberge La Fenière à Cadenet ; - Jacqueline Ticolat, ancienne gérante de la brasserie Le Berry à Pau. Sont promus au grade d’officier : - Maud Bailly, directrice générale de Sofitel, MGallery & Emblems au sein du groupe Accor ; - Jean-Paul Burrus, propriétaire du restaurant Au crocodile à Strasbourg, et président du groupe Salpa ; - Michel Drappier, président-directeur général de la maison de champagne Drappier ; - Franck Gervais, directeur général chez Groupe Pierre & Vacances – Center Parcs ; - Andrée Rosier, cheffe cuisinière, MOF, propriétaire du restaurant Les Rosiers à Biarritz ; - Michel Roth, chef exécutif de l’Hôtel du président Wilson et du restaurant Le Bayview, à Genève, Meilleur ouvrier de France. © DR © DR © DR © Gustavo Lefebvre © Jessica Elineau FORMATION Les étudiants du lycée Quercy-Périgord en immersion sur un paquebot de croisière Dans le cadre de leur formation en BTS management en hôtellerierestauration (MHR), les étudiants du lycée Quercy-Périgord de Souillac (Lot) ont eu l’opportunité de participer à un exercice de travaux pratiques déplacé sur un paquebot de croisière de la société CroisiEurope. Cette immersion professionnelle s’est déroulée les 27 et 28 mars derniers au port de Bordeaux, à l’occasion des journées portes ouvertes de l’entreprise. © DR Michel Roth a été promu officier dans l’ordre national du Mérite. Vincent Berthet Antoine Mortier

L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 12 TROPHÉE Concours culinaire Mr.Goodfish 2025 : Victor Berthe remporte la finale TRANSFORMATION Le virage bistronomique de Vincent Favre-Félix Le 12 avril, Vincent Favre-Félix a fermé les portes de son restaurant éponyme étoilé à Annecy-le-Vieux (HauteSavoie). Six jours plus tard, l’établissement, rebaptisé La Cour de l’abbaye par Vincent Le 21 mai, sur le parvis du Centre national de la mer Nausicaá à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), s’est déroulée la finale de la deuxième édition du concours culinaire Mr.Goodfish. Les douze candidats – six professionnels et six jeunes en formation – devaient réaliser, dans un temps imparti, une entrée et un plat à partir d’ingrédients sélectionnés selon différents critères : respect de la saisonnalité, état des ressources, taille des espèces... Chez les pros, le chef Victor Berthe, du restaurant Coup de main à Lille, a remporté ce concours placé sous le haut patronage de Michel Roth, Meilleur ouvrier de France et Bocuse d’or. Virginie Vadeleau, apprenante au Centre de formation des produits de la mer et de la terre (CFPMT) de Boulognesur-Mer, a été primée dans la catégorie Avenir. Favre-Félix, a rouvert en version bistronomique. “On a gardé la même décoration, les mêmes producteurs, la même qualité de produits et la même identité culinaire. Par exemple, l’omble chevalier que je proposais en cinq déclinaisons est toujours au menu, mais servi de manière plus simple, avec sorbet et fenouil confit”, détaille le chef. Pour rendre sa table plus accessible, Vincent Favre-Félix a doublé le nombre de couverts, divisé par deux ses effectifs et revu ses prix à la baisse. Les clients peuvent désormais déjeuner pour 35 € (entrée-plat ou plat-dessert), ou choisir les menus à 59 ou 78 €. Les inspirations, quant à elles, voguent entre les plats créatifs du chef et les “classiques rassurants” de la gastronomie française. © Nausicaá © Cécile Bouchayer ÀMAYOTTE Cyclone Chido : L’Umih et la CPME dénoncent l’inaction des assurances Après le passage dévastateur du cyclone Chido en décembre 2024, la situation économique à Mayotte demeure critique. Face à l’urgence, une mobilisation forte et coordonnée est attendue de la part des pouvoirs publics, mais également des compagnies d’assurances pour rendre concrète la reconstruction de l’archipel. Or, comme lors de la crise du Covid, les assurances brillent © DR par leur absence. Et ce, malgré la reconnaissance rapide de l’état de catastrophe naturelle par les autorités. Sur le terrain, les témoignages de professionnels mahorais se multiplient : dossiers laissés sans réponse, retards d’instruction, manque de suivi… L’Umih et la CPME dénoncent cette attitude irresponsable, qui menace la survie même de nombreuses entreprises et les emplois qui en dépendent. Dans le secteur de l’hôtellerierestauration, les chiffres sont alarmants : - 20 % des restaurants sont toujours fermés ; - 40 % fonctionnent en mode dégradé ; - 80 % des établissements hôteliers ont subi des dommages majeurs, évalués à plusieurs millions d’euros. SOMMELLERIE Brice Beuzeville-Loizeau remporte le Ruinart Sommelier Challenge 2025 Chef sommelier du restaurant rémois Racines (2 étoiles Michelin), Brice BeuzevilleLoizeau n’a pas eu beaucoup de chemin à parcourir pour rejoindre les autres concurrents du 7e Ruinart Sommelier Challenge. La compétition, basée sur la qualité des commentaires © Léo Ginailhac de dégustation et l’originalité des accords avec chacun des 4 vins rouges proposés à l’aveugle, s’est en effet disputée dans les locaux de la célèbre maison de champagne. À l’issue des délibérations et après une master-class sur le thème du développement de la vitiforestorie et de son influence dans le cadre de la biodiversité, le palmarès a été annoncé. Sur le podium, Brice Beuzeville-Loizeau précède Axel Pouplin (L’Espadon Hôtel Ritz à Paris, 1 étoile) et Clément Jauffrineau (La Mère Brazier, 2 étoiles à Lyon). Victor Berthe (au centre) remporte le Concours culinaire Mr.Goodfish 2025 (ici entouré de Gérard Sallé, à droite, et Christophe Pirotais, lauréat de l’édition de 2022).

JURIDIQUE L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 14 Publication de l’arrêté actualisant la liste des métiers en tension RESTAURATION RAPIDE Le Snarr renouvelle son conseil d’administration Un arrêté du 21 mai 2025 fixant la liste des métiers et zones géographiques caractérisés par des difficultés de recrutement, dite “liste des métiers en tension” a été publié au Journal officiel le 22 mai dernier. Pour les métiers de cette liste, sur l’ensemble de la métropole, les entreprises pourront recruter des travailleurs étrangers hors UE sur des métiers en tension sans avoir l’obligation de déposer préalablement une offre d’emploi, ce qui permettra d’accélérer significativement la procédure de recrutement. Cette liste vise à soutenir la mise en œuvre du nouveau cadre légal, en conciliant contrôle de l’immigration et amélioration de l’intégration. Le ministère du travail précise que les besoins évoluant, la liste a vocation à être révisée annuellement. Le GHR Paris IDF s’est félicité de voir plusieurs métiers essentiels de l’hôtellerierestauration figurer sur cette liste, notamment les cuisiniers et les employés de l’hôtellerie. “Toutefois, nous regrettons vivement l’absence des métiers de serveur, d’aide-cuisinier, ou encore de plongeur (…), alors même que ces professions connaissent une pénurie chronique de candidats, particulièrement accentuée en Île-deFrance”, a déclaré Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France. © DR © GettyImages INONDATIONS HCR Bien être est solidaire des salariés touchés dans le Var, les Landes et le Lot-et-Garonne Les salariés des hôtels, cafés, restaurants (HCR) qui cotisent à Klesia ou Malakoff Humanis et qui ont été touchés par les récentes inondations dans le Var, les Landes et le Lot-et-Garonne, peuvent bénéficier d’une aide financière grâce à l’activation des dispositifs de solidarité des contrats de prévoyance. Si, compte tenu des dégâts occasionnés par ces inondations et ces intempéries, des salariés sont contraints d’être placés en chômage partiel pendant au moins 10 jours ou si leur logement est dégradé, ils pourront percevoir une aide solidaire de 1000 € par salarié + 500 € par enfant à charge afin de faire face aux premières urgences. Cette aide financière d’urgence est déclenchée à l’initiative des organisations patronale (GHR) et syndicales (CGT, CFDT, FO et CFECGC) des HCR. Pour en bénéficier, il est nécessaire : - d’être salarié(e) dans une entreprise HCR et de cotiser auprès de Malakoff Humanis ou de Klésia ; - de résider et/ou de travailler dans un territoire en reconnaissance préalable de l’état de catastrophe naturelle (publication des arrêtés officiels). Pour contacter l’Action sociale : 09 88 20 88 01 (numéro Cristal - prix d’un appel non surtaxé) Pour plus d’informations : www.hcrbienetre.fr/Salarie/vousetes-victime-dune-catastrophenaturelle Lors de son assemblée générale ordinaire qui a eu lieu mercredi 21 mai à Paris, le Syndicat national de la restauration rapide (Snarr) a renouvelé son conseil d’administration, reconduisant à sa tête Romain Girard. Deux vice-présidents ont été nommés : Alexandre Simon et Jean-Baptiste Thouvenin. Pierre Laurence a été élu secrétaire et Frédéric Levacher, trésorier. Retrouvez la liste des métiers en tension par région Roamin Girard président du Snarr.

L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 16 Pascal Peltier, directeur général de Metro France, et Julianna Twiggs, directrice Europe du guide Michelin, le 19 mai dernier, au Pavillon Dauphine, à Paris. Remise des plaques Michelin 2025 : dix ans de partenariat avec Metro Paris Le 19 mai, une centaine de chefs franciliens étaient présents au Pavillon Dauphine, à Paris, pour la remise des plaques Michelin 2025. Une cérémonie qui a scellé dix ans de partenariat entre Metro France et le guide rouge. Depuis dix ans, c’est un rituel chaque année : du mois de mai jusqu’à la mi-juin, Metro France organise, dans chaque région, les remises de plaques au nouveau cru des étoilés Michelin et des Bib Gourmand. À Paris, le rendez-vous a été donné le 19 mai au Pavillon Dauphine (XVIe), le temps d’une garden party avec buffets, fourneaux en plein air et photocall. “Près de deux mois après la cérémonie de remise des étoiles, c’est un autre moment symbolique de repartir avec sa plaque. Un moment de partage et de retrouvailles” a confié Julianna Twiggs, directrice Europe du guide Michelin. Par ailleurs, avec 140 tables étoilées et 40 Bib Gourmand, l’Île-deFrance confirme son rang de “première scène gastronomique de l’Hexagone”. Ravi de ces dix années de partenariat avec Michelin, Pascal Peltier, directeur général de Metro France, s’est dit heureux d’honorer “la constance de l’excellence”. Il a également évoqué “l’émotion de la première plaque” dans la carrière d’un chef et salué la performance d’Arnaud Faye, qui a repris les cuisines du Bristol, à Paris (VIIIe), “tout en conservant les 3 étoiles du restaurant Épicure”. “Participer à la réussite des chefs” Le partenariat entre Metro et Michelin n’a rien d’improvisé. “Lorsque les équipes du Michelin sont venues nous voir, voilà dix ans, elles ont minutieusement observé comment cela se passait dans les halles Metro, explique Pascal Peltier. Puis elles sont allées rendre visite aux chefs pour comprendre comment ils travaillent avec nous au quotidien.” La suite : des liens forts et durables entre Michelin et Metro, symbolisés par “la remise des plaques [qui] est une façon de participer à la réussite des chefs”, selon le patron de Metro France. Le 19 mai, une centaine de ces chefs récompensés par Michelin se sont retrouvés dans les salons et jardins du Pavillon Dauphine. L’occasion d’échanger, de se détendre le temps d’un verre de crozes-hermitage ou d’une dégustation de saumon cuit minute. “Nous veillons à choisir un lundi pour organiser cet événement, car c’est souvent un jour de fermeture des restaurants”, souligne encore Pascal Peltier. Si bien qu’il y avait foule au photocall et que les invités ont pu croiser une pléiade de chefs, à l’instar de Stéphanie Le Quellec, Arnaud Faye, Alain Pégouret ou encore Youssef Marzouk. Ce jeune talent, qui a travaillé aux côtés des plus grands – Alain Dutournier, Christophe Raoux, Éric Frechon, Alain Solivérès, Nicolas Sale, Arnaud Donckele… – vient de décrocher sa première étoile en moins d’un an d’ouverture de son restaurant Aldéhyde, situé entre les bords de Seine et le quartier du Marais à Paris. Une centaine de chefs franciliens étaient présents au Pavillon Dauphine, à Paris, pour la remise des plaques Michelin 2025. © DR © DR

18 L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 Le 27 mai, Babette de Rozières a ouvert à Maule, Le Jardin Créole en Yvelines. Huit mois de travaux ont été nécessaires pour faire de ce restaurant “une villa créole, du plancher au plafond”. La cheffe y propose une carte étoffée de “plats maison mijotés et raffinés, dans la pure tradition antillaise”, comme la blanquette d’espadon et gambas à la sauce crémeuse de noix de coco, la souris d’agneau aux épices douces ou le colombo de poulet. La cheffe vise un ticket moyen de 50 € par personne et un menu club affaires à 35 €, servi à midi (hors week-ends et jours fériés). L’établissement accueille des groupes de musique tropicale les vendredis et samedis soir, des tea-times (en version thé et gâteaux, ou p’tit punch et accras) en été… Cet automne, Babette de Rozières lancera également une école de cuisine créole à Maule, en lieu et place de son ancien restaurant, La Case de Babette. Le Jardin créole en Yvelines, la nouvelle table de Babette de Rozières CUISINE ANTILLAISE Nicolas Sale plonge au cœur de Rungis Mi-avril, Nicolas Sale ancien chef étoilé du Ritz Paris, a lancé au cœur du marché de Rungis (Val-de Marne), un restaurant axé sur une “cuisine de partage”. De 5 heures à 15 heures, l’établissement d’une centaine de couverts propose des petits déjeuners (35 €), des brunchs (50 €) ou des menus (71 €). L’espace de 800 m², baptisé À la Source, accueillera dès cet été un container dédié à la street-food : ouvert aux mêmes horaires, il commercialisera des formules à partir de 15 €. Fin septembre, un restaurant gastronomique caché d’une dizaine de couverts complètera l’ensemble. Ces trois établissements auront comme fil rouge de se sourcer à Rungis, de viser le zéro-gaspillage et de concocter une cuisine saine, “sans excès de gras, de sucre ou de sel”. Ils accueilleront des producteurs et des vignerons pour des évènements, ainsi que des chefs en résidence. Premier invité, Joseph Viola distillera l’esprit des bouchons lyonnais à Rungis, à l’automne. OUVERTURE © Alban Couturier © DR Denis Martin à l’heure des grands changements Présent à Sète depuis 2018 (The Marcel, 1 étoile Michelin), le chef Denis Martin a décidé de vivre de grands changements en ce printemps. Au revoir la Méditerranée et bonjour le pont du Gard. Terminé le statut de chef salarié et plongée dans la vie de chefpropriétaire. Fini l’esprit uniquement tourné vers la cuisine puisqu’il ajoute un hôtel (sept chambres) à son quotidien et à celui de Joana, son épouse. À la veille de l’été, le couple ouvrira les portes de La Belle Vie à Saint-Hilaire-d’Ozilhan. Un établissement fermé depuis près de deux ans situé à deux pas du célèbre aqueduc romain, au cœur d’un vignoble où l’acteur Jean-Louis Trintignant possédait un domaine. Un restaurant gastronomique, sept chambres au charme haut de gamme, un jardin provençal, une piscine chauffée : autant d’atouts au crédit d’un projet familial. © La belle vie AU PONT DU GARD Le 25 mai, le mouvement Restaure a organisé une journée engagée aux Halles de la Cartoucherie à Toulouse, pour sensibiliser, informer et proposer des solutions concrètes face aux violences en cuisine. Parmi les temps forts de cette journée, le chef Eloi Spinnler, fondateur du groupe Bonaloi (Orgueil, Colère), a participé à un déjeuner à six mains avec les chefs Sandra Ben Slimane (La Source) et Kevin Musset (Aux Pieds sous la table), et servi par les apprenants de l’école de cuisine éco-responsable La Source. La table ronde Toast était également organisée avec des sociologues, formateurs et acteurs du changement, pour partager des pistes concrètes en faveur d’un secteur plus respectueux de l’humain. Le mouvement Restaure a organisé une journée engagée aux Halles de la Cartoucherie © Pierre Lucet Penato Le chef Eloi Spinnler. À TOULOUSE ACTURESTAURATION

Clément Vergeat trace sa route, et s’installe dans l’Yonne Clément Vergeat trace sa route, et s’installe dans l’Yonne Le calme, la forêt et le charme du Domaine du Roncemay, basé à Chassy (Yonne) ont convaincu Clément Vergeat. Après avoir tenu les rênes du restaurant gastronomique Tracé à Paris, il décide de quitter la capitale pour s’installer en zone rurale avec sa conjointe Marine Mateos, cheffe pâtissière. Ni une, ni deux, les amoureux se lancent, rencontrent le propriétaire et reprennent en main l’ensemble de l’offre culinaire du domaine. “Nous avons gardé le restaurant gastronomique, mais nous avons transformé le bistronomique en quelque chose de plus accessible sous forme de bistrot chaleureux”, explique Marine Mateos. Le restaurant gastronomique Erre (30 couverts), entièrement repensé, a ouvert ses portes le 8 juin. “Avec de grandes baies vitrées, la pelouse du golf à perte de vue et la cuisine de Clément qui mélange ses influences nordistes et sa région natale du Sud”, décrit la pâtissière. AU DOMAINE DU RONCEMAY © Felica Sisco / Domaine de Roncemay Ephemera fait trembler Lille avec Magmatic, son nouveau restaurant immersif Le guide Michelin dévoile sa première sélection de restaurants au Québec Irwin, la première table d’Irwin Durand Le groupe Ephemera poursuit son expansion avec l’ouverture de Magmatic, sa cinquième adresse immersive, installée en plein centre de Lille. Après Paris et Angers, place au Nord et à l’univers tellurique d’un volcan prêt à entrer en éruption. Porté par Jade Frommer et Annaïg Ferrand, ce nouveau lieu plonge les convives dans une expérience sensorielle totale, entre décors cinématographiques, effets spéciaux et assiettes aux saveurs incandescentes. À la carte, Magmatic propose une cuisine maison qui met à l’honneur des plats aux saveurs explosives dressés dans un esprit volcanique. Les Lillois sont invités à s’aventurer au cœur du cratère. Michelin a dévoilé la première sélection au Québec. Ce premier millésime célèbre 102adresses dont Tanière, à Québec, premier établissement de la province à recevoir 2 étoiles Michelin, 8 adresses 1 étoile, 17 Bib Gourmand ainsi que 76 adresses recommandés situés aux quatre coins du territoire. Trois restaurants ont également été récompensés de l’étoile verte Michelin pour leurs efforts et leurs actions en faveur d’une approche plus éco-responsable de la gastronomie : Alentours, à Québec, l’Auberge Saint-Mathieu, à Saint-Mathieu-du-Parc, et Espace Old Mill, à Stanbridge East. CONCEPT AVEC UN 2 ÉTOILES Dans la constellation Michelin, Irwin Durand a déjà obtenu deux fois une étoile (chez Alan Geaam et au sein du Chiberta de Guy Savoy). Cette fois-ci, le chef compte voler de ses propres ailes avec l’ouverture, le 14 avril dernier, du restaurant Irwin. Cette table gastronomique parisienne réveille les souvenirs d’enfance du chef, tout en revisitant les traditions culinaires françaises. Dans cette aventure, Irwin Durand a embarqué le directeur de salle et chef sommelier Mickaël Larrive, la cheffe exécutive Camille Larquemin, ou encore la cheffe pâtissière Tessa Ponzo. OUVERTURE © Florian Domergue / Pausecom © Lise Sauvage Photo : Nicolas Matheus - Molitor, Paris RESTAURATION L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 19

20 L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 ACTUHÔTELLERIE France et du Tour de France Femmes avec Zwift pour les trois prochaines éditions. “Avec une présence dans 29 000 communes de France, Airbnb permet à des millions de voyageurs chaque année de découvrir la diversité des régions françaises, a déclaré, dans un communiqué, Brian Chesky, cofondateur et PDG d’Airbnb. Nous sommes fiers de nous associer au Tour dans sa version masculine comme féminine et d’offrir des expériences inoubliables tout au long de la route, qui contribueront à attirer de nouveaux voyageurs au cœur des territoires français, et à mieux répartir les bénéfices du tourisme au sein de l’Hexagone.” D’ici à début juillet, des centaines d’expériences uniques seront réservables sur Airbnb. Certaines, co-créées avec le Tour de France, permettront de s’immerger dans les coulisses de l’événement aux côtés d’athlètes et de personnalités de la course. Pour marquer l’étape finale de l’édition 2025, Mark Cavendish, vainqueur de 35 étapes du Tour, proposera une expérience exclusive et gratuite au Grand Palais à Paris. Cet événement offrira à 20participants l’opportunité de rencontrer cette légende du Tour de France. Crème de la crème, un nouveau salon dédié au tourisme de luxe Hilton annonce la signature de l’Hôtel Dali Val d’Europe, Tapestry Collection by Hilton, suite à un accord de franchise avec Turenne Hôtellerie, la division hôtelière du Groupe Turenne. L’établissement, situé à proximité du parc Disneyland Paris, ouvrira ses portes cet été. L’établissement – le 20e du groupe en région parisienne – sera situé à proximité du parc d’attractions, “dans une zone qui attire plus de 10 millions de visiteurs chaque année, ce qui explique la forte demande d’hébergements qualitatifs”, estime David Heijligers, directeur général du développement pour Hilton France et Benelux. L’Hôtel Dali Val d’Europe, Tapestry Collection by Hilton proposera 94 chambres, une piscine extérieure, un centre de fitness entièrement équipé, deux salles de réunion et un parking. L’établissement proposera également un restaurant ainsi qu’un bar qui pourra accueillir des événements privés. de luxe. Imaginé par Nicolas Zimmermann, fondateur de la société Exclusively Yours, cet événement ambitionne de devenir “la grand-messe sur le maché du tourisme de luxe”. Pour cette édition inaugurale, une cinquantaine d’exposants – hôteliers, croisiéristes, DMC, transporteurs aériens, offices de tourisme – rencontreront à Paris 130 acheteurs et journalistes francophones influents. Trois jours de rendez-vous ciblés, ponctués, en marge du salon, d’expériences exclusives dans les lieux les plus emblématiques de la capitale afin “de nouer des contacts”, explique le fondateur. Crème de la crème – qui a vocation à devenir un rendezvous annuel – se veut une vitrine de l’excellence et de l’innovation dans le voyage haut de gamme, au service d’une clientèle exigeante en quête d’expériences uniques. Paris accueillera du 13 au 16octobre 2025 la première édition de Crème de la crème, un nouveau salon professionnel entièrement dédié au tourisme TOURISME ©DR Nicolas Zimmermann. DU 13 AU 16 OCTOBRE ©DR © DR Hilton ouvre l’hôtel Dali à Val d’Europe PROCHE DE DISNEYLAND PARIS Airbnb devient partenaire du tour de France ©DR

Label Nice hôtel historique : “Valoriser les établissements restés dans l’esprit de l’époque” Pour valoriser l’inscription de Nice au patrimoine mondial de l’Unesco, en tant que “Nice, Ville de villégiature d’hiver de Riviera”, l’office de tourisme métropolitain Nice Côte d’Azur (OTM NCA) a élaboré plusieurs outils de promotion. Parmi eux, la création, en 2024, du label Nice hôtel historique avec la Mission Nice patrimoine mondial. “Il s’agit de mettre en valeur les hôtels situés dans le périmètre Unesco, construits avant 1939, et ayant conservé leur fonction hôtelière”, explique Isabelle Billey-Quéré, responsable presse institutionnelle et marché français de l’OTM NCA. “Le but est de valoriser les établissements restés dans l’esprit de l’époque mais aussi d’encourager les propriétaires à une démarche de restauration respectueuse.” Un comité d’experts se charge de répertorier les hôtels répondant aux objectifs du label. Son obtention dépend de 13 critères définis sur plusieurs angles géographiques, historiques, fonctionnels et réglementaires. En 2025, sur 15 candidatures, neuf hôtels ont été labellisés, selon trois niveaux (bronze, argent, or), dont Le Negresco et l’Hôtel Gounod. 9 HÔTELS LABELLISÉS © Hôtel Le Grimaldi HÔTELLERIE L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 21 Réouverture du Relais & Châteaux le Mouflon d’or Le Mouflon d’or a rouvert ses portes le 27 mai. Cet hôtel 5étoiles, situé en plein cœur de l’Alta Rocca, à Zonza, en Corse, a été réhabilité de manière à conserver l’essence patrimoniale et l’histoire riche de la bâtisse. Membre des Relais & Châteaux, cette adresse mythique de la Belle Époque renaît sous l’impulsion de Lise Canarelli et Anthony Bornea, originaires de la région. Dans un parc de 19 hectares peuplé de cèdres et de châtaigniers centenaires, cette ancienne demeure patricienne du début du XXe siècle a été entièrement restaurée. L’hôtel 5 étoiles mêle charme d’antan et élégance contemporaine. Le restaurant A Nepita, sous verrière Art déco, célèbre la cuisine locavore du chef Sébastien Chauchat. À ZONZA EN CORSE © Camille Moirenc © Camille Moirenc © Camille Moirenc Le domaine propose également parcours de santé, espaces bienêtre et vue imprenable depuis le bar de la piscine. Le Mouflon d’or s’affirme ainsi comme un havre de luxe discret, enraciné dans son territoire.

Née à la Mamounia – mythique hôtel de Marrakech que ses parents dirigeaient à l’époque – Myriam Kournaf revendique une passion précoce pour l’hôtellerie : “J’ai été élevée dans des hôtels jusqu’à mes 18 ans. Ça forge une vision, une sensibilité.” Une sensibilité qui ne l’a jamais quittée, notamment lorsqu’elle part travailler pour le cinéaste américain Francis Ford Coppola au début des années 2000. “L’avoir en direct, c’est incroyable ! C’est un génie, mais aussi une personne très humaine.” Elle travaille alors dans la jungle du Bélize, dans la réserve de Mountain Pine Ridge Forest, où le réalisateur a ouvert un lodge. “J’y vivais un mois par trimestre. Il fallait gérer les vétérinaires, les jardiniers… C’était une immersion totale. Je partais travailler à cheval le matin.” Un parcours singulier Revenue en France, elle prend la direction du pôle hôtellerie du groupe Caravelle et contribue à fonder 2L Collection, puis s’attelle au développement du groupe. “Je suis passée de la culture maya au travail place des ÉtatsUnis à Paris”, s’amuse Myriam Kournaf. Puis c’est à Nice qu’un nouveau chapitre s’ouvre. L’hôtelière rencontre Valéry Grégo en 2002, au Beau Rivage. Un “coup de foudre professionnel”. Elle sait qu’elle fondera une maison avec lui, tôt au tard. Lorsqu’en 2014, le maire de Nice, Christian Estrosi, présente le site du couvent, la direction du projet s’impose naturellement. Myriam Kournaf devient à la fois gardienne du À Nice, Myriam Kournaf insuffle son art de l’hospitalité à l’Hôtel du couvent NICE Fille d’hôteliers et forte d’un parcours international, la directrice de l’établissement niçois façonne ce lieu chargé d’histoire avec exigence, sensibilité et humanité. Elle incarne l’âme de ce couvent transformé en écrin d’hospitalité contemporaine. ROMY CARRERE L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 HÔTELLERIE 22 lieu et la stratège de son renouveau. Valéry Grégo, entrepreneur et financier, est celui qui rend tout possible. “On regarde dans le même sens, on voit les mêmes choses, on se comprend d’un coup d’œil”, explique l’hôtelière. Dix ans plus tard, l’Hôtel du couvent est une réalité. Un écrin rare, avec une herboristerie, une boulangerie installée à l’emplacement de celle des Sœurs, un partenariat avec une ferme, un service de majordome pensé pour les séjours longs et les familles. Exit les télévisions dans les chambres. “Il faut sentir ce lieu, le comprendre. On a gardé l’âme du couvent. On a voulu une atmosphère cohérente, respectueuse, avec des équipes qui partagent cette philosophie”, explique Myriam Kournaf. L’hôtel, qui a ouvert en juin 2024, dispose de 88 chambres, dont la moyenne atteint 45 m², et des suites qui dépassent les 300 m². Cinq d’entre elles disposent d’une cuisine, un atout discret mais apprécié, notamment pour les personnalités en séjour prolongé. Rien n’a été laissé au hasard. Jusqu’à la création d’un poste de brand manager, confié à Fanny Carrel, garante de l’harmonie de chaque détail : fleurs, musique, madeleine du check-in ou typographie des cartes. “Il y a une magie ici, une fierté d’y travailler. On a recruté des personnes capables de ressentir cette identité.” La gouvernante générale, Edwige Français, joue un rôle central dans cette culture de l’accueil. Tout est pensé pour que le client se sente “accompagné, sans jamais être envahi. On doit être là sans être là”. Myriam Kournaf peut également compter sur Nicolas Avril, chef concierge Clé d’or. L’Hôtel du couvent, à Nice, a ouvert fin juin après de longues années de travaux. © DR Myriam Kournaf. © DR Myriam Kournaf.

Goût du service, respect des équipes L’établissement cultive un équilibre entre exigence hôtelière et ouverture locale. Près de 60% de la clientèle des espaces de restauration vient de la région. Les chambres affichent un prix moyen de 750€ HT. La clientèle est majoritairement loisirs, composée à 45% d’Américains, 30% de Français et une part significative de Britanniques. Sur le terrain, Myriam Kournaf est partout, attentive au moindre détail, animée par le goût du service et le respect des équipes. “Un hôtel, c’est la réplique de notre société. On y retrouve tous les corps de métier. Chacun est un maillon. J’ai besoin de toute mon équipe, c’est la clé.” Femme de terrain, mais aussi de conviction : “Je fais ce métier parce que j’aime faire plaisir. J’aime les gens, qu’ils soient clients ou collaborateurs.” Mère d’un garçon de six ans, elle revendique aussi une forme d’équilibre : “C’est une chance et un privilège de vivre ici.” Chaque geste compte, chaque regard construit l’esprit du Couvent. Plus qu’un hôtel, un manifeste de l’hospitalité selon Myriam Kournaf. Le couloir de nage dans le jardin de l’hôtel du Couvent, à Nice. HÔTELLERIE L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 23

L’Hôtellerie Restauration • Juin 2025 HÔTELLERIE 24 Encore jeune, la classe Réceptionniste en hôtellerie du concours Un des meilleurs ouvriers de France (MOF) compte aujourd’hui deux lauréats seulement : Claire Dupleix et Maxime Blot. Une rareté qui souligne autant l’exigence du concours que le chemin qu’il reste à parcourir pour faire reconnaître ce métier de service parmi les plus techniques. “Il faut donner envie aux professionnels de s’inscrire”, insiste Sylvia Harrault, directrice de l’hôtel Baume, à Paris et présidente de la classe. Pour elle, le concours MOF est une chance unique de valoriser un parcours, de défendre une vision de l’accueil et de la transmission. Longtemps réservé aux métiers dits manuels, le MOF s’est ouvert à d’autres champs de compétences, comme l’hébergement hôtelier. “L’épreuve reste marquée par une culture scolaire très forte, avec des exigences de préparation et de formalisation parfois éloignées du quotidien des candidats”, explique Sylvia Harrault. Cette rigueur académique peut surprendre : “On sait tous conduire, mais si on devait repasser le permis, on serait probablement de mauvais candidats”, glisse-t-elle avec humour. Deux phases dans le concours Le concours se déroule en deux temps. Une première phase dite de “vérification des fondamentaux”, puis une deuxième qui permet au candidat de déployer son expertise à travers une épreuve de management et la présentation d’un chef-d’œuvre. À chaque étape, les attentes sont élevées : maîtrise technique, capacité d’analyse, prise de hauteur de la part du candidat. Au-delà de récompenser un bon professionnel, le concours permet également d’identifier une figure de référence capable de représenter toute une profession. “C’est un concours évalué par les professionnels. Il y a une grille d’évaluation, des notes, mais ce n’est pas forcément celui qui va avoir les meilleures notes qui va être nommé MOF. Dans le jury, on se demande si le candidat peut nous représenter dans la profession. Toute la partie connaissances du référentiel est indispensable pour passer les étapes mais il y a la maturité, la prise de hauteur, l’analyse de son métier et de l’industrie dans laquelle le candidat travaille qui sont prises en compte dans le jugement”, détaille la présidente de classe. Le titre, individuel, s’inscrit dans un temps long. Il ne couronne pas seulement un savoir-faire, mais une posture, une maturité professionnelle. Il appelle aussi à un engagement : transmettre, prendre la parole dans les écoles, s’investir dans la communauté. “L’après MOF est tout aussi important. Il faut que l’entreprise faire reconnaître l’excellence d’un métier d’accueil MOF Réceptionniste : Créée en 2023, la classe Réceptionniste en hôtellerie du concours Un des meilleurs ouvriers de France ne compte que deux lauréats à ce jour. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 juin pour tenter de décrocher ce titre prestigieux. ROMY CARRERE © DR Sylvia Harrault, présidente de la classe Réceptionniste en hôtellerie du concours Un des meilleurs ouvriers de France (MOF).

L’hygiène, la traçabilité et l’impact environnemental des produits cosmétiques sont devenus des critères incontournables pour les hôteliers. Le re-remplissage des flacons usagés ne permettant pas de répondre efficacement à ces exigences, Groupe GM a développé une solution sûre, pratique, économique et écologique : L’Ecofill, le premier distributeur réellement rechargeable et traçable. Un choix économique et pratique Contrairement au re-remplissage manuel qui peut être très chronophage – celui-ci nécessite en effet de vider et nettoyer chaque flacon et d’inscrire le nouveau numéro de lot afin de respecter les normes d’hygiène et de traçabilité – l’Ecofill permet un rechargement efficace et rapide du flacon grâce au changement de poche effectué en quelques secondes. Ce gain de temps considérable simplifie la manipulation, tout en réduisant les coûts de main-d’œuvre. Hygiène renforcée : un risque bactériologique minimal Le système de poches scellées supprime tout contact direct avec le produit, éliminant ainsi le risque de contamination bactérienne. C’est une garantie de sécurité pour les utilisateurs, les marques de cosmétiques présentes en hôtellerie ainsi que les hôteliers eux-mêmes. Une traçabilité conforme aux normes européennes Chaque poche Ecofill est remplie et scellée en usine, avec un numéro de lot clairement identifié. Ce système assure une traçabilité complète tout au long du cycle de vie des produits, conformément à la réglementation cosmétique européenne (n° 1223/2009 – articles 12 et 19). L’utilisateur final est ainsi protégé et la conformité réglementaire assurée. Un choix écologique intelligent Face aux bidons de 5 litres souvent utilisés pour le remplissage, les poches Ecofill représentent plus de deux fois moins de déchets plastiques, une meilleure maniabilité et moins de pénibilité au quotidien pour les employés. Cette réduction significative de l’empreinte plastique s’inscrit dans une démarche éco-responsable, sans compromis sur la qualité ou la sécurité. L’Ecofill, la bonne solution face au remplissage Contenu proposé par puisse donner une suite à ce parcours, en reconnaissant la progression du candidat”, souligne Sylvia Harrault. Pour elle, le concours MOF n’est pas un aboutissement mais un levier. Une invitation à sortir de sa zone de confort, à questionner ses acquis, à se projeter dans l’avenir de son métier. “On a trop tendance à dévaloriser les métiers d’accueil. Pourtant, ils sont au cœur de l’expérience hôtelière.” Le concours MOF leur donne l’occasion de faire entendre leur voix. • Les inscriptions au concours Un des meilleurs ouvriers de France Réceptionniste en hôtellerie sont ouvertes jusqu’au 30 juin 2025. Elles s’effectuent en ligne sur le site officiel : https://inscription. meilleursouvriersdefrance.org/fr/ • Après inscription, chaque candidat peut poser ses questions au COET (Comité d’organisation des expositions du travail) et accède à un calendrier prévisionnel. Des frais d’inscription sont demandés, permettant de garantir l’engagement des participants. • Les premières épreuves débuteront à l’automne 2025 (sous réserve de modification du calendrier). Chaque candidat est évalué à partir d’un référentiel métier, disponible en ligne, qu’il est essentiel de maîtriser pour se préparer efficacement. Il est conseillé de construire un programme d’entraînement personnalisé : coaching, travail sur les points faibles, accompagnement par d’anciens professeurs… La deuxième phase, prévue en 2026, inclut une épreuve de management et la présentation d’un chef-d’œuvre. • Le concours est ouvert aux professionnels âgés de 23 ans et plus. S’inscrire au concours MOF Réceptionniste

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