L'Hôtellerie Restauration No 3843

aux candidats. Si l’émission n’apporte pas de réservations dans un restaurant triplement étoilé, elle ouvre en revanche des portes, par exemple, pour devenir ambassadeur de marque”, observe Frédéric Bessard, fondateur et coordinateur du MBA communication et gastronomie à l’Efap-Lyon. Cela a été le cas notamment pour le chef Norbert Tarayre, finaliste de la saison 3 de Top Chef, devenu en 2018 partenaire de l’enseigne de restaurants La Pataterie. Même scénario avec le chef étoilé Michel Sarran, juré de l’émission de 2015 à 2021, qui a notamment imaginé des recettes pour Burger King en 2023 et participé à la campagne de publicité de Maison Delpeyrat en 2024. Dans cette même veine, un passage à Top Chef aide-t-il les participants à convaincre un banquier de financer l’ouverture d’un premier restaurant? Pas toujours, paraît-il. Cela dépendrait du profil de l’établissement et de son positionnement géographique. Samuel Albert, vainqueur en 2019, a ainsi pu faire l’acquisition de l’une des plus célèbres brasseries d’Angers (Maine-et-Loire), sa ville natale, dans les mois qui ont suivi la diffusion de l’émission. Mais son projet était d’ouvrir une table milieu de gamme et non un restaurant gastronomique, pour lequel, selon d’autres candidats, “les fonds sont plus difficiles à obtenir de la part d’un banquier”. Audience en baisse Si Top Chef fait grimper le nombre de followers sur le compte Instagram d’un candidat ou d’un chef, l’audience de l’émission, quant à elle, chute. En 2012, l’audience moyenne flirtait avec les 4 millions de téléspectateurs et atteignait 5,4 millions pour la finale, contre seulement 1,9 million en 2024, avec un pic à 2 millions pour la finale. À qui la faute? “L’émission est trop longue”, répondent en chœur les étudiants de Master 1 restauration à l’Esthua de l’Université d’Angers. Les jeunes que l’émission intéresse découvrent les résultats d’un épisode le lendemain de sa diffusion, sur les réseaux sociaux. Quant au journaliste culinaire Stéphane Méjanès, s’il est fan de Top Chef et apprécie l’humour des jurés Glenn Viel et Paul Pairet, il a trouvé les dernières saisons “plus fades que les autres”. Selon lui, “le dernier temps fort de Top Chef a été la présence d’Adrien Cachot en finale”. C’était en 2020. Face au paradoxe qui oppose une influence galopante à une audience en berne, M6 a mis les pieds dans le plat. Pour cette saison 2025, l’émission s’est associée au guide Michelin pour offrir la possibilité au gagnant de décrocher une étoile, dans le cadre d’un restaurant éphémère. “La production ne nous a rien refusé pour s’assurer du sérieux de l’évaluation”, souligne Gwendal Poullennec, directeur des guides Michelin. Quant à Stéphane Rotenberg, animateur de l’émission, il promet “une nouvelle pression et du suspense en plus” dans cette course à l’étoile. Cela suffira-t-il à attirer davantage de téléspectateurs? Réponse au printemps. RESTAURATION L’Hôtellerie Restauration • Mars 2025 17 “Le dernier temps fort de Top Chef a été la présence d’Adrien Cachot en finale”, estime le journaliste culinaire Stéphane Méjanès. © Stéphane Bahic

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