L'Hôtellerie Restauration No 3793

Il ne suffit pas d’avoir envie de transmettre pour devenir enseignant. Des diplômes sont requis. Une expérience aussi. En revanche, de nombreux profils peuvent postuler. Et ce aussi bien au master MEEF (métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) qu’aux deux concours que sont le Capet (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique) et le CAPLP (concours d’accès au corps des professeurs de lycée professionnel). Où se former ? Les Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation) forment les futurs enseignants des écoles, collèges et lycées français. Les Inspé d’Antony (Hauts-de-Seine) et de Toulouse (Haute-Garonne) disposent d’une section hôtellerie-restauration. Ils préparent ainsi au master MEEF, étape clé pour se présenter ensuite aux concours des Capet et CAPLP. Quels profils peuvent postuler ? Deux publics peuvent soumettre leur candidature au master MEEF. Tout d’abord, les professionnels en reconversion, titulaires d’un BTS et justifiant de cinq années d’expérience, soit en service, soit en cuisine. “Quant aux profils qui n’ont pas toujours un BTS, nous les orientons vers une validation des acquis de l’expérience (VAE) pour qu’ils obtiennent ce BTS”, explique Bruno Cardinale, responsable de parcours au sein du master MEEF métiers de production culinaire, métiers de l’alimentation, à l’Inspé d’Antony. Second public visé, les étudiants en licence. Une fois intégrés au master et pour développer leur expérience, ils peuvent miser sur l’apprentissage ou les stages. Attention : une fois le dossier de candidature retenu, un entretien oral est programmé. “On évalue alors la capacité du postulant à accepter que ce qu’il a connu et vécu, en tant qu’élève, n’est plus du tout une réalité. Les profils d’apprenants, aujourd’hui, sont très différents d’il y a vingt ans et le rapport entre enseignant et élève a évolué, lui aussi”, souligne Bruno Cardinale. Par ailleurs, certaines conditions spécifiques donnent le droit de se présenter aux concours sans condition de diplôme ou d’expérience professionnelle. Il faut alors être père ou mère de trois enfants, sportif de haut niveau ou avoir cotisé cinq ans à la caisse des cadres. Expérience de terrain, licence, master, concours… que faut-il aujourd’hui pour enseigner et transmettre au sein de la filière hôtellerie-restauration ? Enquête pour mieux s’y retrouver, que l’on soit déjà diplômé ou pas. ÉDITO Bernard Loiseau, vingt ans après L’homme, ce misérable tas de petits secrets”, disait André Malraux. Si nous avons tous une part d’ombre, elle peut parfois devenir envahissante jusqu’au point de non-retour. Bernard Loiseau avait tout pour son bonheur : chef triplement étoilé par le guide Michelin, reconnu comme l’un des meilleurs de sa génération à une époque - déjà vingt ans ! - où la haute gastronomie commençait à fasciner les foules, père de famille de trois enfants dont il partageait l’existence avec Dominique, son épouse enlevée à la rédaction de L’Hôtellerie, vedette du petit écran et conseiller avisé des grands noms de l’agroalimentaire, émule adoubé par sonmaître Paul Bocuse, rien ne semblait devoir obscurcir l’horizon du célébrissime chef de La Côte d’or à Saulieu. Rien sauf une angoisse existentielle liée à la pression médiatique. Il faut avoir le cuir épais pour résister face aux flagorneurs comme aux faux amis, aux cabales ourdies par des critiques ivres de jalousie, aux exigences d’un métier très dur car la haute cuisine, comme toute profession starifiée, n’a rien d’un lit de roses. Bernard était un être pudique sous ses dehors conviviaux et joyeux qu’il aimait présenter en public. Et surtout, Bernard avait gardé une simplicité et une authenticité dont bien peu de ses pairs étaient capables. Une simple, très simple anecdote : en 1991, pour célébrer l’obtention de sa troisième étoile, une grande marque de champagne organisa un fastueux dîner au Ritz. Au moment de monter sur scène, Bernard invita ses parents à l’accompagner, et eux seuls, pour les remercier de tout ce qu’il leur devait. Bernard était un grand cuisinier, mais il avait le cœur trop grand pour supporter la mesquinerie et l’égoïsme. 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Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) De l ’info, des métiers, des passions Les clés pour devenir professeur en hôtellerie-restauration © DR © DR Le rapport entre professeur et élèves a évolué : on ne peut plus enseigner comme hier. “On ne transmet pas une passion, on passionne”, explique Bruno Cardinale, responsable de parcours au sein du master MEEF à l’Inspé d’Antony. Christian Bruneau Anne Eveillard 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3793 - 3 mars 2023 IMAGES DE UNE : © DR ENSEIGNEMENT Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/hashtag/édito

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