L'Hôtellerie Restauration No 3790

44 L’Hôtellerie Restauration N° 3790 - 20 janvier 2023 Les jeunes veulent s’épanouir au travail La Fondation Jean-Jaurès et la Macif publient avec l’institut BVA la deuxième édition de leur baromètre sur les jeunes et l’entreprise. Salaire, temps libre, engagement environnemental…Autant de pistes pour mieux comprendre et recruter les 18-24 ans. Pour la jeune génération, travail ne rime pas seulement avec salaire. D’après un sondage BVA réalisé pour la Fondation Jean-Jaurès et la Macif, 43 % des 18-24 ans attendent de leur emploi avant tout une bonne rémunération et une activité intéressante (32 %). Mais depuis la crise sanitaire, 56 % des jeunes s’estiment aussi être davantage en recherche de sens et d’engagement dans le cadre de leurs études ou de leur vie professionnelle. Ainsi, 40 % déclarent que l’un des rôles principaux d’une entreprise est de donner les moyens à ses salariés de s’épanouir professionnellement (contre 34 % en 2021) et 38 % d’être utile pour la société. Engagement environnemental La préservation de l’environnement est devenue un sujet prioritaire en matière d’engagement pour les entreprises aux yeux de 37 % des interrogés (contre 29 % en 2021). Un taux qui grimpe jusqu’à 53 % pour les jeunes ayant un diplôme équivalent ou supérieur au bac +3. Par ailleurs, 16 % des jeunes estiment que le rôle principal d’une entreprise est d’anticiper les transformations sociales et environnementales, mais également de témoigner d’un véritable engagement, notamment dans la sélection de ses fournisseurs. Du temps libre La recherche d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est de plus en plus présente. Selon les 18-24 ans, une entreprise doit leur permettre d’avoir du temps libre pour leur vie personnelle (30 %). C’est surtout le cas chez les jeunes ayant un diplôme équivalent ou supérieur au bac +3 (36 %) et les femmes (35 %). Le télétravail ponctuel séduit (44 %), en particulier les bac + 3 ou plus (63 %). Le maillon faible des entreprises ? Plus d’un tiers des jeunes déplore le manque de prise en compte de la parole et de la participation des salariés (34 %), et 29 % critiquent le management pour le manque de confiance et d’autonomie qu’il accorde aux salariés. EMPLOI Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR472824 Violaine Brissart D’après un sondage BVA réalisé pour la Fondation Jean-Jaurès et la Macif, 43 % des 18-24 ans attendent de leur emploi avant tout une bonne rémunération et une activité intéressante (32 %). Le 27 décembre dernier, Thierry Marx tirait une fois de plus la sonnette d’alarme. Sur l’antenne de RTL, le président de l’Umih a parlé de 200 000 postes à pourvoir dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Au salon EquipHotel de novembre dernier, à Paris (XVe), de nombreuses conférences ont abordé cette même problématique du recrutement. Parmi les pistes à suivre pour limiter la pénurie de salariés dans un établissement, les profils dits atypiques ont été mis en avant. Ainsi, lors d’une table ronde, Valérie Bisch, fondatrice du cabinet Tovalea et spécialiste en recrutement de “profils rares” pour l’hôtellerie, a souligné qu’il est parfois pertinent de privilégier un sens de l’accueil ou un savoir être à un CV. Avis partagé, dans ce même débat, par Emmanuel Sauvage. Le patron du groupe Evok recherche avant tout des qualités, telles que la gentillesse et l’empathie. Le diplôme, c’est en plus. Quant à l’expérience de terrain, plus elle est variée, plus elle suscite un intérêt certain : cette diversité témoigne d’une adaptabilité, d’une agilité, voire d’une polyvalence. Par exemple, avoir travaillé à la fois dans le secteur du luxe et pour des enseignes plus grand public - même hors CHR -, traduit une ouverture d’esprit et une capacité à passer, dans une même journée, d’un univers feutré à une atmosphère plus décontractée. Un véritable atout à l’heure où les établissements cumulent une variété d’espaces, où le client peut se restaurer, boire un verre, se détendre, recevoir ou encore travailler. “J’ai embauché un guitariste, un graphiste, un réalisateur de courts-métrages…” Adriano Farano va plus loin encore. Le fondateur des boulangeries Pane Vivo, qui fournit en pain une quinzaine d’hôtels et restaurants parisiens – dont L’Agapé du chef étoilé Laurent Lapaire -, affectionne les profils atypiques pour l’accueil et la vente. “J’ai embauché un guitariste, un graphiste, un réalisateur de courts-métrages, un étudiant en sociologie… Ils sont tous passionnés par le pain et la boulangerie est leur deuxième métier”, explique-t-il. Des salariés qui ne sont pas à plein temps, donc. Mais le roulement fonctionne. Quant à l’apprentissage des bons gestes et de la culture générale autour du pain, ils se font sur le tas. “Je n’ai que des personnes motivées et le fait d’exercer une autre profession à côté empêche toute monotonie dans leur quotidien”, ajoute Adriano Farano. Une autre approche des ressources humaines, qui se propage jusque dans certains cursus universitaires ciblés sur l’hospitalité. À l’Esthua d’Angers (Maine-et-Loire), qui forme les jeunes – en licence et master – notamment aux métiers liés à la gastronomie, il n’est plus rare d’avoir des étudiants déjà diplômés en lettres, langues, communication ou histoire. Quant à la licence hôtellerie de luxe, commune au lycée parisien Albert de Mun (VIIe) et à l’université Paris Nanterre (Hauts-de-Seine), elle accueille cette année un ancien étudiant des Beaux-arts de Reims (Marne) et un élève pilote d’avion. Profils atypiques : pourquoi ils plaisent de plus en plus dans les CHR ? Ils ont des parcours originaux, pas toujours en lien avec le secteur des CHR, mais leurs profils intéressent les hôteliers et les restaurateurs. Leur principal atout : le sens de l’accueil, de la polyvalence et de l’adaptabilité. Enquête. Anne Eveillard Une question, un commentaire sur cet article ? lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR373139 © GETTYIMAGES © GETTYIMAGES

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