L'Hôtellerie Restauration No 3772

LES TEMPS FORTS DE LAQUINZAINE Le groupe Ginto Hôtels a racheté, fin mars, le Grand Hôtel Français, le plus ancien hôtel de Bordeaux et le premier de la ville à avoir obtenu l’Écolabel européen. Situé dans l’hypercentre, il compte une trentaine de chambres ainsi que des salons de réception. Avec cette acquisition, le groupe fondé en 2016 par trois associés experts de l’hôtellerie - Emmanuelle Pochat, Brice de Puymorin et Julien Kiefer - poursuit une stratégie de croissance ciblée sur le marché des opérateurs indépendants du segment 3 étoiles. Il est propriétaire de trois autres établissements : l’hôtel Gambetta à Bordeaux, l’hôtel Paradis à Paris (Xe), et l’hôtel Saint-Julien à Biarritz. Leurs points communs : une localisation en hypercentre, entre 20 et 35 chambres, et une nouvelle orientation lifestyle. “Il y a une vraie opportunité de développement, de croissance et de renouveau sur l’hôtellerie 3 étoiles, estime Brice de Puymorin. C’est un marché énorme, surtout en province. Nous investissons dans des hôtels 2 et 3 étoiles, que nous commercialisons en 3 étoiles et auxquels nous apportons des services haut de gamme comme une excellente literie ou un petit déjeuner à base de produits locaux. Notre credo est d’adapter ces outils aux hôtels que nous rachetons pour proposer une expérience à nos clients, dans des établissements ayant une identité propre.” Le groupe s’appuie sur des partenaires financiers, tels BPI France et le Crédit agricole. Fort potentiel de développement Les associés constatent que les hôtels 3 étoiles sont généralement détenus soit par une famille depuis une ou plusieurs générations, soit repris par des personnes en reconversion, pour de la défiscalisation. “Il s’agit d’hôtels souvent très bien placés mais un peu vieillissants. Trouver un actif en 3 étoiles demande du temps : il y en a peu. Cela marche à la confiance avec les familles vendeuses”, remarque le cofondateur. Lorsque Ginto rachète un hôtel, il conserve l’équipe et exploite l’établissement afin de comprendre son fonctionnement, avant éventuellement d’envisager des travaux. La grille tarifaire est restructurée, en corrélation avec les prestations de service. “Nous visons 15 à 25 % de chiffre d’affaires supplémentaire”, précise-t-il. De nombreux investisseurs s’intéressent à cette hôtellerie accueillant surtout une clientèle locale ou nationale - donc moins dépendante de la clientèle internationale. “Aujourd’hui, les clients recherchent des hôtels de petite capacité, bien situés pour une expérience locale, avec un bon niveau de service et une équipe dédiée. Et ils attachent beaucoup d’importance aux commentaires clients. Nous accueillons des gens qui vont aussi dans des hôtels 4 ou 5 étoiles”, assure-t-il. Il estime que le développement durable et la sécurité (des données, de l’emplacement) seront des critères de choix importants à l’avenir. Faire confiance aux équipes Pour les associés, la clé du succès sur cette catégorie 3 étoiles est l’humain. “On mise tout sur nos équipes, formées à l’aspect haut de gamme. Ce sont de vrais ambassadeurs, qui ont aussi la liberté de prendre des initiatives, des décisions. Nous avons mis en place des plans de formation, misons sur des évolutions internes, et optons pour un management de proximité. Nous partageons des informations stratégiques pour qu’ils aient une vision globale de l’hôtellerie. Nous aimerions à terme leur ouvrir le capital de l’entreprise : il faut partager avec ceux qui font tourner votre activité”, ajoute Brice de Puymorin. Le groupe compte intégrer un cinquième hôtel en province cette année, ce qui porterait le chiffre d’affaires à 10 M€. Sur les cinq prochaines années, les associés ambitionnent de doubler de taille. Les associés du groupe de quatre hôtels adaptent les codes des établissements haut de gamme et les outils de grands groupes à une hôtellerie 3 étoiles. Sur ce segment, aujourd’hui demandeur de transformation, le potentiel de développement, de croissance et de renouveau est important. © OMNIVORE Les trois associés, de gauche à droite : Julien Kiefer, Emmanuelle Pochat et Brice de Puymorin. Ginto Hôtels renouvèle la catégorie 3 étoiles 14 L’Hôtellerie Restauration N° 3772 - 13 mai 2022 Poser une question, ajouter un commentaire Laetitia Bonnet Mundschau > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR970960

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