L'Hôtellerie Restauration No 3768

Poser une question, ajouter un commentaire Pascale Carbillet >www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR470400 Poser une question, ajouter un commentaire François Pont >www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR070327 LES TEMPS FORTS DE LA QUINZAINE Menaces, insultes, faux commentaires en ligne, dégradations voire comportements agressifs lors de repas : les restaurateurs russes installés en France subissent de plein fouet les conséquences de l’invasion en Ukraine. Plus surprenant, les restaurants Maison de la Poutine, aux spécialités québécoises pourtant fort éloignées du conflit en cours, ont également reçu des menaces. 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3768 - 18 mars 2022 IMAGES DE UNE : © GETTYIMAGES - © GNI – PHOTOS CHARLES CLEDES - © DOMINIQUE PERNIN Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Service Emploi & Annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 32 pages. Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SAS SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles De l ’info, des métiers, des passions La Cantine des Tsars, petit restaurant de 20 couverts, est victime de comportements agressifs. Des restaurateurs pris pour cibles depuis l’invasion russe en Ukraine Devant le portrait du tsar Nicolas II accroché au-dessus des petites tables nappées, la volubile Elisa Bedrossian peine à dissimuler son désarroi. “Je suis née en Arménie. Ancienne juriste, je suis devenue restauratrice en 2017. Il y a encore un mois, on faisait la queue pour manger nos pelminis [spécialité de l’Oural], mais depuis l’invasion russe, j’ai perdu plus de 50 % de ma clientèle”, explique la gérante de la Cantine des Tsars à Paris (Ier), avant d’ajouter : “Deux clientes ont terminé leur repas avant de crier, au milieu des clients : ‘Vive l’Ukraine ! Vive l’Ukraine !’ Des gens devant le restaurant disent qu’il ne faut pas entrer, d’autres poussent des cris et invectives dans la rue. Les cheveux de la figurine placée à l’extérieur ont été arrachés. Un prétendu député LREM m’a rabroué au téléphone. Je vais appeler l’Assemblée nationale pour savoir s’il existe. J’ai noté son portable. Mes employés ont très peur”, s’inquiète la restauratrice. Menaces de mort Même son de cloche à Lille, où les deux gérantes - l’une ukrainienne, l’autre russe - du restaurant Baba Yaga ont mis en ligne une lettre de menace qu’elles ont reçue. “Vous n’avez plus qu’à quitter la France dans les meilleurs délais !”, signe une main anonyme. Les restaurants lyonnais Roi Alexandre et la Volga (IIIe) sont aussi enjoints à quitter la France avec menaces de mort à l’appui. Cette russophobie qui s’exprime envers des restaurateurs qui ne sont parfois même pas de nationalité russe, ne se limite pas aux établissements de gastronomie slave. Une chaîne de restaurants spécialisée dans la poutine, un plat québécois à base de frites, fromage et sauce brune, croule sous les insultes au point de devoir rappeler en ligne que ce plat a été fondé en 1950 au Québec et que la Maison de la Poutine n’a rien à voir avec le dirigeant russe et qu’elle soutient le peuple ukrainien. En raison de la multiplication des incidents, les patrouilles de police auraient eu pour consigne d’accorder une vigilance particulère aux restaurant russes. ÉDITO Des gens disent qu’il ne faut pas entrer, poussent des cris et invectives dans la rue [...] Mes employés ont très peur.” Libérés, délivrés ? Depuis le 14 mars, il n’est plus nécessaire de montrer son QR code ni d’avoir le visage masqué pour aller boire un café ou manger au restaurant. Un vent de liberté retrouvé après des mois de restrictions, autant pour les clients que pour les professionnels. Ces derniers vont pouvoir se recentrer sur leur cœur de métier, à savoir l’accueil et le service. Le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé en début de mois la suspension du pass vaccinal à compter du 14 mars dans les lieux et événements où il était exigé, en raison de la l’amélioration de la situation sanitaire depuis plusieurs semaines et de la baisse notable de la pression sur les hôpitaux. Un décret du 12 mars a donné un cadre légal à cette annonce (lire p. 3). Un pass sanitaire (qui permet de produire un test PCR de moins de 24 heures en l’absence d’un schéma vaccinal complet) est toutefois toujours nécessaire pour accéder aux hôpitaux, maisons de retraite et établissements pour personnes handicapées, afin de protéger les personnes les plus fragiles. Cependant, le pass vaccinal n’est que suspendu : sa base légale existe toujours, jusqu’au 31 juillet 2022, permettant au Gouvernement de le rétablir en cas de reprise de l’épidémie. Le nombre de cas quotidiens de Covid-19 repart déjà à la hausse, avec plus de 20 % de cas supplémentaires en une semaine. Il ne serait donc pas surprenant que le Gouvernement rétablisse des restrictions si cette hausse venait à se poursuivre. En attendant, profitons de cette liberté retrouvée. © DR

RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==