L'Hôtellerie Restauration No 3766

Une ancienne chambre mal située s’est transformée en Nautilus. © JÉRÔME MONDIERE/ HÔTEL DES DUCS HÔTELLERIE DIJON Pour exploiter des mètres carrés inutilisés, l’hôtel de 50 chambres a développé un pôle loisirs. Face au succès rencontré - la première salle génère 50 000 € de chiffre d’affaires annuel -, l’établissement a investi dans quatre univers thématiques où les Dijonnais viennent se distraire en soirée ou le week-end. À Dijon, l’Hôtel des ducs joue la carte de l’escape game Pénétrer une forêt enchantée, faire une excursion à l’époque médiévale, plonger au cœur de la Seconde Guerre mondiale ou s’immerger avec le Nautilus, le visiteur qui pousse les portes de l’Hôtel des ducs à Dijon (Côte-d’Or) ne vient pas toujours pour y séjourner. Depuis qu’il a repris l’établissement d’une capacité initiale de 34 chambres en juillet 2017, Pascal Derville fait preuve d’ingéniosité pour le faire évoluer. Après quelques acquisitions et agrandissements, il compte aujourd’hui 50 chambres et appartements ainsi que quatre escape games au sein de l’établissement initial. Pour donner vie à ces nouveaux espaces, le dirigeant a totalement repensé certains lieux. “Je voulais créer du chiffre d’affaires tout en ajoutant un lieu de vie dans l’hôtel et ce, en nous ouvrant sur la ville.” Pour ce faire, il a transformé une salle de séminaires de 60 m² en sous-sol qui ne séduisait pas. Pascal Derville a alors fait appel à Arnaud Genin, créateur d’escape games avec Play Escape. En deux mois, il a conçu un premier univers, baptisé Magie noire, où le visiteur entre dans une sombre forêt. Surprise, les travaux dévoilent un pan de l’ancien mur de fortification de la ville. Après de nouveaux travaux, de ces vestiges est né un deuxième univers, à l’ambiance médiévale. Dans chacun, le joueur est en immersion complète grâce à un souci du détail et du décor particulièrement prononcé. “Pour réaliser un escape game, il faut compter de 10 000 à 80 000 €. Pour obtenir un résultat de qualité, automatisé, nous avons investi en moyenne 40 000 € par jeu”, détaille Pascal Derville. Devenir un pro de l’évasion La première salle, créée en 2018, génère 50 000 € de chiffre d’affaires annuel et accueille environ 2 600 joueurs annuellement. Devant le succès rencontré, Pascal Derville a transformé un espace de stockage de 45 m² en sous-sol pour créer un troisième environnement inspiré du film Monument Men, qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette incursion dans le monde du loisir aurait pu s’arrêter là, mais le propriétaire a été confronté à deux chambres dont l’occupation devenait problématique, notamment en raison de leur localisation. Une chambre de 24 m² plonge désormais les joueurs sous les eaux avec la lourde tâche de ramener le Nautilus à la surface. Une seconde chambre est en cours de transformation pour accueillir un jeu d’action en 2022. Des chiffres encourageants “Nous n’allons pas gagner en chiffre d’affaires, mais nous avons effacé un problème et nous faisons connaître l’hôtel.” 8 000 personnes ont déjà participé à l’un des escape games. “Les Dijonnais pourront recommander notre hôtel à leurs proches et nos clients reviennent pour profiter des activités. Cela dynamise aussi l’équipe.” Pascal Derville estime à 34 % le taux de rentabilité à cinq ans, durée de vie moyenne d’un escape game. Côté dépenses, le dirigeant liste la maintenance, la communication, mais surtout la masse salariale puisque chaque jeu nécessite la présence d’un maître de jeu. “Nous prenons des étudiants et, grâce au système de réservation, nous optimisons leur présence.” Pour aider d’autres hôteliers désireux de se lancer, Pascal Derville propose une offre clé en main, de l’étude de faisabilité au partage des outils numériques associés en passant par la conception. Nadège Hubert, Press Aletheia Elisabeth Volant, première lauréate des Étoiles de l’AGGH L’Association des gouvernantes générales de l’hôtellerie (AGGH) organisait, le 3 février, la première édition des Étoiles de l’AGGH, au sein de l’hôtel Martinez à Cannes (AlpesMaritimes). Un concours parrainé par son directeur général, Yann Gillet, sous la houlette de Corinne Veyssière, présidente de l’AGGH, et des gouvernant(e) s de l’antenne Côte d’Azur, menés par Malika Lerousseau. Elisabeth Volant, du lycée hôtelier de Dinard, a remporté le concours devant sept autres finalistes. La journée d’épreuves alternait postures managériales et questions sur la réglementation. “Notre objectif était de valoriser les managers de demain, de mettre à l’honneur notre métier et sa technicité aux yeux des recruteurs”, explique Corinne Veyssière. “La gestion des amenities, le travail que représente une chambre à blanc, les projets de rénovation à porter…Tout cela m’a remémoré à quel point ce métier est primordial dans un hôtel”, a confié Yann Gillet. En plus d’un coaching personnalisé, les gagnants repartent avec une journée dans trois hôtels de la Côte d’Azur, qui leur permettra de passer un jour aux côtés d’une gouvernante générale, afin de mieux saisir la réalité du métier. Un pan du mur des anciennes fortifications de la ville a été valorisé pour créer un univers médiéval. © JÉRÔME MONDIERE/ HÔTEL DES DUCS

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