L'Hôtellerie Restauration No 3734

N etflix, myCANAL, Amazon Prime Video, Disney+… les plateformes de streaming vidéo se multiplient et leur succès ne se tarit pas. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 84 % des Français sont abonnés à une application de streaming . À l’heure du très haut débit, elles offrent une abondance de contenus à portée de main. Chacun est sûr de trouver le film, la série ou le documentaire parfaitement en phase avec son envie du moment. À la maison comme à l’hôtel, les Français souhaitent profiter de ces contenus 100 % personnalisés et illimités. Présent sur le marché hôtelier depuis quelques années, le Chromecast se démocratise et apparait comme la seule vraie solution pour profiter du streaming sur la TV de la chambre. Soucieux de renforcer ses services digitaux, le groupe de résidences hôtelières Adagio a choisi d’équiper ses appartements supérieurs avec le Chromecast Passman. Pour Benjamin Failler, chef de projets MOA, et Marylène Chevallier, Manager Digital Solutions chez Adagio : “ Le Chromecast a l’énorme avantage de permettre au client de diffuser SES contenus avec la seule condition d’être connecté au réseau wifi de l’établisse- ment. De plus, nos clients retrouvent une technologie qui est déjà présente chez eux, cela renforce le sentiment d’être comme à la maison.” Le Chromecast en chiffres Ce Chromecast spécialement conçu et sécurisé pour l’hôtellerie, est déjà bien implanté dans des établisse- ments à la fois haut de gamme et économiques. Les hôteliers y voient aussi une solution maline pour donner accès à un contenu TV illimité, sans souscrire aux multiples abonnements de chaînes premium et spécialisées. Novotel, Best Western, Radisson, Pullman, Campanile, Sofitel, Logis… les 6 000 Chromecast installés en chambre nous offrent un panel de données intéressantes. Sans surprise, 50 % du temps d’utili- sation du Chromecast à l’hôtel est consacré à Netflix. Cette part dimi- nue légèrement chaque mois au profit des autres applications de strea- ming telles que myCA- NAL et Amazon Prime Video. Ces dernières sont passées de 10 % à 15 % du temps d’utilisation du Chromecast depuis le début de l’année. YouTube n’est pas en reste et se positionne 2 e sur le podium des applications les plus utili- sées, avec 27 % du temps passé. Un fonctionnement simple Comment ça marche ? Le fonctionne- ment est simple, le client se connecte au wifi de l’hôtel, il scanne le QR code qui apparait sur la TV, et lance direc- tement depuis son téléphone l’applica- tion de son choix : Netflix, myCANAL, beIN Sports, Amazon Prime Video, Disney+, mais aussi le Replay TV, YouTube ou encore Spotify. Une fois son programme lancé, il continue d’uti- liser son téléphone normalement. Cela fonctionne aussi depuis une tablette ou un ordinateur, mais 87 % des clients l’utilisent sur leur smartphone. Cette technologie est compatible avec tout type d’écran TV. Elle nécessite un wifi Passman dernière génération pour fonctionner, avec une répartition opti- misée du débit entre les utilisateurs. C’est le seul prérequis technique pour installer le Chromecast et proposer Netflix en chambre. En ces temps d’investissements rationnalisés, cette innovation a tout pour satisfaire hôte- liers et voyageurs. Contenu proposé par Netflix s’invite à l’hôtel grâce au Chromecast “Le peu d’argent que l’on avait économisé fond désormais comme neige au soleil”, regrette Alexandra Lorin Guinard , directrice des Jardins de Coppelia, à Pennedepie (Calvados). Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR465396 Alexandra Lorin-Guinard lance la pétition Sauvons nos jeunes entreprises “J e deviens une pro du confinement au lieu d’être une proactive !” Alexandra Lorin-Guinard ne décolère pas. En octobre 2019, avec son mari, elle a ouvert Les Jardins de Coppelia, à Pennedepie (Calvados). Cet hôtel haut de gamme, avec restaurant et spa, n’a pu voir le jour qu’après “un investissement de plu- sieurs millions d’euros” . En indiquant cela, elle ne veut pas “faire pleurer” mais plutôt tirer la sonnette d’alarme en tant que “jeune entreprise qui ne rentre pas dans les cases des dispositifs gouvernementaux mis en place pour faire face au Covid-19”. Alexandra Lorin-Guinard confie avoir 51 000 € de charges mensuelles lorsque son établissement est ouvert. Or, mises bout à bout, les aides gouvernementales auxquelles elle a droit ne suffisent pas à couvrir ces dépenses. D’autant qu’au regard des bons résultats de l’été, l’hô- telière a “dû réembaucher” . À la sortie du premier confinement, les équipes des Jardins de Coppelia sont passées de 17 à 30 salariés. “La rentrée de septembre ne s’annonçait pas si mal, avec les vacances de la Toussaint en ligne de mire. Puis, il y a eu un arrêté préfectoral qui nous a contraints à ne plus servir de clients après 22 heures, le couvre-feu a suivi, ainsi que la fermeture des bars. Nous avons mis en place un for- fait ‘on dîne-on dort’ à 70 € la nuitée. Nous avons proposé une offre de télétravail à l’hôtel… Bref, on a tout fait pour garder la tête hors de l’eau, puis on nous a reconfi- nés” , détaille l’hôtelière. Mobiliser les hôteliers et restaurateurs Une sorte de “coup de grâce” , souligne Alexandra Lorin-Guinard : “Le peu d’argent que l’on avait économisé fond désormais comme neige au soleil.” Actuellement, ses équipes sont au chômage partiel et “ce ne sera pas simple de les remettre au travail, quand nous serons déconfinés” . Quant au prêt garanti par l’État, elle le voit plus comme une façon de “créer de la dette” que comme une aide. “Nos banques aussi sont disposées à nous prêter encore de l’argent. Mais, à terme, comment allons- nous les rembourser ?” , s’interroge-t-elle. Le 16 novembre dernier, Alexandra Lorin- Guinard a commencé à faire circuler la pétition Sauvons nos Jeunes Entreprises sur le site change.org. L’idée de départ : rallier à sa cause les hôteliers et restau- rateurs récemment installés. Sauf qu’elle s’est vite aperçue qu’elle n’attirait pas que des professionnels de son secteur, mais “les jeunes entreprises en général, y com- pris les auto-entrepreneurs” . “Un Grenelle dédié à la sortie de crise” Dans sa pétition, elle réclame au Gouvernement “une évaluation du mon- tant du fonds de solidarité en fonction des besoins de trésorerie de chaque entreprise, avec un interlocuteur unique” , “un rééche- lonnement de droit des crédits bancaires pour les entreprises ne bénéficiant pas de trois exercices clos et un étalement de droit de l’amortissement du PGE” ou encore “une exonération des charges sociales et fiscales pour l’année 2021”. À cela s’ajoute “un Grenelle dédié à la sortie de crise, pour réunir tous les acteurs, trouver des solu- tions pérennes, transversales et en toute concertation” . Alexandra Lorin-Guinard attend d’ob- tenir 10 000 signatures pour envoyer ses requêtes au Premier ministre, puis demander au président de la République “la création d’une mission consacrée aux jeunes entreprises” . “Je ne vais rien lâcher” , affirme celle qui pensait rouvrir Les Jardins de Coppelia pour Noël, mais qui risque de patienter jusqu’au printemps avant de faire un nouveau check-in. www.change.org/SauvonsNosJeunes Entreprises PENNEDEPIE À la tête, depuis un an, des Jardins de Coppelia, la professionnelle veut fédérer les hôteliers et restaurateurs récemment installés qui, comme elle, ne bénéficient pas des dispositifs mis en place par le Gouvernement. Rencontre.

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