L'Hôtellerie Restauration No 3734

HÔTELLERIE Les hôteliers Logis Hôtels inquiets face à la crise sanitaire Le réseau d’hôteliers indépendants Logis Hôtels a lancé une enquête, cet automne, auprès de ses 2 200 adhérents en France. Interrogés sur l’impact de la crise sanitaire, une majorité d’entre eux (55%) considère que les difficultés actuelles mettent en péril leur entreprise, soit 20 points de plus qu’en septembre dernier (36%). 76%des établissements Logis Hôtels affirment que leur trésorerie ne dépassera pas la fin de l’année 2020, voire, pour 23 % d’entre eux, les prochaines semaines. Seuls 5 % considèrent pouvoir tenir jusqu’à l’été 2021. Tous refusent absolument la souscription d’un nouvel emprunt, même garanti par l’État, considérant que cela ne ferait qu’aggraver leur dette à long terme. Au 1 er novembre, 17 %des indépendants du groupe - qui représente aujourd’hui un total de 16 000 emplois - jugent nécessaire de licencier avant la fin de l’année, et 42% sont en réflexion, soit une destruction potentielle d’emplois comprise entre 5% et 17 %des effectifs du groupe. Fabrice Galland , président de la Fédération internationale des Logis, alerte : “Nos établissements accusent des pertes sèches qui ne seront pas rattrapées en sortie de crise. La profession a besoin d’un soutien économique durable sur les mois et les années qui arrivent, si elle veut pouvoir se relever de manière pérenne.” “Si beaucoup d’hôteliers ont envie de combattre, de nombreux autres sont inquiets” Olivier Cohn, directeur général de Best Western France, fait le point sur la stratégie adoptée par son réseau suite au reconfinement. L’Hôtellerie Restauration : Quelle stratégie avez-vous adoptée, au sein de Best Western France, à l’issue du premier confinement ? Olivier Cohn : Nous avons rouvert les hôtels assez vite, dès le mois de mai pour certains. En août, notre chiffre d’affaires n’a chuté que de 20 % par rapport à 2019 : au regard du contexte, c’était plutôt une bonne nouvelle. En revanche, douche froide en septembre, avec des taux d’occupation en berne, en particulier dans les grandes villes où nous sommes très présents. Comment vous projetez-vous dans les mois à venir ? Pour l’heure, nous sommes dans l’accompagnement de notre réseau. Si beaucoup d’hôteliers ont envie de combattre, d’autres sont inquiets. Nous leur proposons notamment des formations, du conseil et nous travaillons sur des plans de relance. Quant à la partie développement, elle reste très dynamique. Nous avons beaucoup de demandes d’hôteliers qui souhaitent adhérer à Best Western, parce qu’ils ne veulent plus être seuls ou parce qu’ils veulent changer d’enseigne. Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR665229 “Pour l’heure, nous sommes dans l’accompagnement de notre réseau”, confie Olivier Cohn , directeur général de Best Western France. Crise sanitaire : signature d’un accord pour l’hébergement des personnes sans-abri dans des hôtels Emmanuelle Wargon , ministre déléguée au Logement, a conclu, le 20 novembre, un accord national avec l’Umih, le GNI et le GNC, “permettant la mise à l’abri dans des hôtels de personnes sans domicile grâce à l’achat de nuitées auprès des établissements par les services d’État ou par des structures associatives habilitées” , détaille le ministère dans un communiqué. Cet accord succède à celui signé le 23 mars lors du premier confinement et comporte un certain nombre d’améliorations : “les tarifs proposés, plafonnés, incluent systématiquement les prestations hôtelières (linge, entretien des chambres et des parties communes), ils sont homogènes sur tout le territoire, et l’aménagement des établissements est facilité pour les professionnels qui accompagnent les personnes hébergées”. Ce nouvel accord a été conçu sur la base des retours d’expérience et des échanges avec l’Umih à la fin du premier confinement. Le nombre de chambres concernées n’est pas encore précisé mais, rappelle le ministère, “au plus fort de la crise [du printemps dernier], ce sont jusqu’à 13 000 places qui ont été ouvertes, dans 79 départements”.

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