L'Hôtellerie Restauration No 3734
3 27 novembre 2020 - N° 3734 L’Hôtellerie Restauration (XIV e ). Mi-novembre, en cours de marketing des services, elle a organisé, avec les étudiants de 1 re année BTS management en hôtellerie-restau- ration, une interview de Christophe Sauvage , le patron du groupe Elegancia Hotels. “Nous devons réinventer notre façon d’enseigner tout en restant positif” , souligne Colette Geneste. Si bien qu’elle a déjà calé d’autres rencontres entre les jeunes et notamment Carine Legoux , direc- trice RSE et communication interne du groupe Bertrand Restauration, ou encore Solenne Devys , directrice produit et communication du groupe Okko Hotels. Un examen blanc en direct d’une cage d’escalier Du côté des jeunes les plus motivés, tout est bon également pour éviter de décrocher. Certains s’entraident, révisent en groupe, même derrière un écran. Étudiant en licence pro métiers des arts culinaires et des arts de la table (Macat) à l’université d’Angers (Maine-et-Loire), Guillaume Biauce profite de sa colocation avec des cuisiniers et pâtissiers, “qui ne peuvent plus pratiquer leur métier” , pour concocter des “plats et menus de confinés” : une façon de ne pas perdre la main ni d’oublier les bons gestes. Tout aussi mobilisé, cet élève du lycée Guillaume Tirel qui a passé un examen blanc en tenue professionnelle, en direct de la cage d’escalier de l’immeuble de ses parents : c’était plus tranquille que dans l’appartement. Bluffée par cette prestation, Colette Geneste en a tenu compte dans sa notation. Car les cri- tères d’évaluation, eux aussi, sont en train de changer. Apprentissage : une aide exceptionnelle pour l’employeur qui recrute Depuis août dernier, dans le cadre du plan ‘1 jeune, 1 solution’, le Gouvernement a mis en place une aide exceptionnelle pour inciter à recruter des apprentis. Le dispositif, qui a fait l’objet de deux décrets publiés au Journal officiel du 24 août, s’applique pour tout contrat conclu avant le 28 février 2021, qui prépare à un titre ou diplôme allant jusqu’au master. Le montant de cette aide, accordée au titre de la première année d’exécution d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, a été fixé à 5 000 € maximum pour un mineur et 8 000 € maximum pour un majeur. Si le jeune devient majeur en cours d’année, le montant qui souhaitent continuer à percevoir cette aide exceptionnelle, elles doivent s’engager à atteindre 5 % d’alternants dans leurs effectifs d’ici au 31 décembre 2021 ou 3 % d’ici au 31 décembre 2020 et alors justifier, à cette date, d’une progression du nombre d’alternants d’au moins 10 % par rapport à 2020. Cette incitation gouvernementale prend la place, de façon temporaire, de l’aide unique aux employeurs d’apprentis. Lire aussi p. 17 : L’aide exceptionnelle de l’État pour l’embauche d’un apprenti est-elle compatible avec le chômage partiel ? est majoré à compter du premier jour du mois suivant celui où il a atteint ses 18 ans. Cette aide est versée dès le début du contrat d’apprentissage, puis chaque mois avant le paiement de la rémunération par l’employeur par l’Agence de service et de paiement. Même scénario pour les contrats de professionnalisation. Ce coup de pouce financier est perçu, pour la première année de contrat, quelle que soit la taille de l’entreprise. Ensuite, il est versé sans condition aux sociétés de moins de 250 salariés. Il peut même être demandé par une association. Quant aux entreprises d’au moins 250 salariés, “Nous n’avons quasiment plus d’offres de stages pour les jeunes et la très grande majorité des apprentis est en chômage partiel.” C’est le constat que dresse Cyrille Jeannes , président de l’Association française des lycées de l’hôtellerie et du tourisme (Aflyht) et proviseur du lycée hôtelier de La Rochelle (Charente-Maritime). Mais la crise sanitaire a d’autres conséquences encore : “Pas moins de 50 % de notre budget de fonctionnement dépend de nos recettes. Or, actuellement, nous n’avons plus de recettes extérieures, puisque les restaurants d’application sont fermés”, poursuit-il. À cela s’ajoute “le moral des jeunes pas vraiment au beau fixe” , ce qui engendre quelques démissions et une inquiétude sur les futures inscriptions , “car Parcoursup démarre en janvier” . Quant au récent déclassement de cinq lycées hôteliers - dont ceux de Marseille, Toulouse et La Rochelle -, “qui risque de propulser des profils non expérimentés à la tête de ces établissements”, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En fin de semaine dernière, le président de l’Aflyht a écrit au ministre de l’Éducation nationale pour tirer la sonnette d’alarme. Dans son courrier, Cyrille Jeannes alerte Jean- Michel Blanquer : “Les lycées hôteliers sont durement frappés.” Cyrille Jeannes alerte Jean-Michel Blanquer 5 Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR 465425 “La très grande majorité des apprentis est en chômage partiel”, constate Cyrille Jeannes , président de l’Aflyht. Marine Postel-Vinay , agent de vignerons, venue échanger avec les étudiants de la licence pro EEHRL, au lycée Albert de Mun, à Paris (VII e ).
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