L'Hôtellerie Restauration No 3734
Cours et examens à distance, difficulté voire impossibilité de trouver un stage ou une alternance : les jeunes en formation ont la vie dure en pleine crise sanitaire. Ils ont du mal à trouver leurs repères, leur assiduité laisse parfois à désirer. Comment les enseignants réagissent-ils pour les remobiliser ? Enquête. ÉCOLES-FORMATION 2 L’Hôtellerie Restauration N° 3734 - 27 novembre 2020 IMAGES DE UNE : ©GETTYIMAGES - © DR - ©MARIE ETCHEGOYEN/M6 Les jeunes s’impliquent plus facilement dès qu’il s’agit de créer une dynamique entrepreneuriale.” Muriel Babin Abonnements 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr Petites annonces 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr Rédaction 01 45 48 48 94 redaction@lhotellerie-restauration.fr Publicité 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle - 75737 Paris Cedex 15 - Fax : 01 45 48 04 23 web + mobile lhotellerie-restauration.fr Informations et annonces pour votre métier SUIVEZ-NOUS Application mobile Ce numéro est composé de 24 pages Imprimeur : Roularta Printing - Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Belgique Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC - Eutrophisation : Ptot 0,0071 kg/tonne Éditeur : SA SEPT - Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n° 0925T79916 Directeur de la publication : O. Milinaire Prix au n° : 0,77 €/temporairement 1,54 € (hebdomadaire/temporairement quinzomadaire) Pour poser une question aux journalistes ou ajouter un commentaire Flashez les QR codes à la suite des articles “O n ne peut plus enseigner comme avant.” Philippe François , président de l’Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique (Amforht) en est convaincu. Car le premier confinement du printemps 2020 a tout bouleversé dans la façon de transmettre. Dès la rentrée de sep- tembre dernier, il trouvait pertinent, pour les post-bac, d’imaginer un cursus “où ils sont un tiers du temps à l’école, un tiers en entreprise et un tiers seuls avec leur ordinateur” . À l’heure du reconfinement, c’est l’ordinateur qui a pris le pas sur le reste. Mais tous les jeunes n’ont pas la même facilité à être autonomes au point de mener, seuls, des recherches sur internet et d’utiliser les réseaux sociaux dans un unique but professionnel. En outre, pas toujours évident, durant un cours en distanciel, de ne pas se laisser tenter par les séries télé en continu, les jeux vidéo ou les stories Instagram des copains. Pour les plus assidus, ça se corse lorsque la connexion se fait mal depuis une campagne reculée. D’autres éprouvent parfois un sentiment de solitude face à des cours mis à disposition sur une plate- forme, où l’on ne répond aux questions que par e-mails. Mais le pire reste l’absence de stages, d’alternances et d’extras, qui financent bien sou- vent un logement. Dans un tel contexte, “ce n’est pas facile de mobiliser les jeunes” , reconnaît Cyrille Jeannes , président de l’Association française des lycées de l’hôtellerie et du tourisme (Aflyht) et proviseur du lycée hôtelier de La Rochelle (Charente- Maritime). “Avec les apprentis, on fait tout pour les avoir en présentiel, pour créer au moins un lien humain” , ajoute-t-il. Pour y parvenir, il l’avoue : “Chacun a ses combines…” “La responsabilisation des étudiants, c’est la clé de la réussite” Au lycée Albert de Mun, à Paris (VII e ), Muriel Babin enseigne l’économie et la gestion. Mais elle est aussi la référente de la licence pro- fessionnelle encadrement et exploitation en hôtellerie et restauration de luxe (EEHRL) de l’université Paris Nanterre, dont la vingtaine d’étudiants n’ont actuellement que des cours en visioconférence et une alternance mise entre parenthèses. Consciente de la difficulté des jeunes à se motiver, elle met tout en œuvre pour les inciter à sortir de chez eux. Le 20 novembre, dans le cadre d’un cours de communica- tion dispensé à Albert de Mun, ils ont ainsi pu rencontrer l’agent de vignerons Marine Postel- Vinay . L’occasion pour les jeunes de découvrir un parcours, un métier, poser des questions, enrichir leur réseau LinkedIn et le contenu de leurs projets tutorés. “La responsabilisation des étudiants, tout en leur donnant des outils et des supports, c’est la clé de la réussite” , commente Muriel Babin. Pour elle, le cours théorique “à l’ancienne” a vécu : “Désormais, on travaille par projet. Les jeunes s’impliquent plus facilement dès qu’il s’agit de créer une dynamique entrepreneuriale.” Un avis partagé par Colette Geneste , professeur de marketing au lycée Guillaume Tirel à Paris Élèves en écoles hôtelières : comment éviter le décrochage scolaire ÉDITO Le désarroi des jeunes en formation L’épidémie de Covid-19 a mis la société à genoux. Alors que la barre des 50 000 décès devrait être franchie en France, le deuxième confinement est censé être assoupli à la fin de ce mois de novembre. Mais les restaurants sont fermés, tout comme beaucoup d’hôtels, faute de clients. Tous les jours, les professionnels s’inter- rogent sur leur avenir à court terme. Les jeunes en formation sont confrontés à la même problématique (lire ci-contre). Comment trouver des stages ou se former en alternance quand les portes des entreprises sont closes ? Cyrille Jeannes , président de l’Association française des lycées de l’hô- tellerie et de tourisme (Aflyht), également proviseur du lycée hôtelier de La Rochelle, a écrit une lettre à Jean-Michel Blanquer , ministre de l’Éducation nationale, pour souligner les contraintes propres à l’ensei- gnement hôtelier : “Les établissements professionnels sont totalement fermés, nous privant de tous nos lieux de stages. Il en est de même pour nos apprentis qui sont quasiment tous en chômage partiel.” La forma- tion est également impossible au sein des restaurant d’application, eux aussi fermés, or l’on sait que c’est sur le terrain que l’on s’aguerrit. Les périodes de formation non réalisées, comme le chiffre d’affaires d’ail- leurs, sont perdus. Ce qui est tout aussi inquiétant, c’est “lemal-être chez les élèves, étudiants et apprentis pouvant aller jusqu’au décrochage scolaire.” Les enseignants en témoignent. Il leur faut lutter pour motiver les jeunes qu’ils voient angoissés ou défaitistes, y compris en cours à distance. Ils veulent être rassurés et ont envie de reprendre une vie normale. Eux aussi ont besoin de se projeter dans un avenir prometteur. Ils ont choisi l’hôtellerie- restauration et celle-ci a besoin d’eux. N’oublions pas nos jeunes. Poser une question, ajouter un commentaire Nadine Lemoine > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR765448 Au lycée Albert de Mun, à Paris (VII e ), tout est mis en œuvre pour mobiliser les jeunes. Ici, une partie des étudiants de la licence pro EEHRL.
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