L'Hôtellerie Restauration No 3733

Nettoyage des hôtels : les solutions face au Covid-19 P our s’adapter à l’épidémie de Covid-19, l’équipe de nettoyage du Palais Gallien, hôtel 5 étoiles de 27 chambres dans le centre de Bordeaux (Gironde), a dû délaisser ses produits à base de vinaigre blanc et les rempla- cer par un spray virucide toute surface, essuyé avec du papier jetable. “Dans chaque chambre, nous désinfectons les poignées, la machine à café, le téléphone, les produits du minibar, etc. Nous possédons un nettoyeur vapeur pour désinfecter ce qui ne peut être déhoussé. Toutes ces actions prennent entre dix et vingt minutes de plus qu’ha- bituellement, en fonction de la dimension de la chambre” , constate Armelle Cosset , la gouver- nante de l’établissement. Avant la réouverture, ce qui était superflu (plaids, coussins, supports en cuir) a été retiré des chambres : “En n’ayant plus tout cela à manipu- ler, nous rattrapons un peu de temps” , ajoute-t-elle. Dans les espaces communs, le personnel utilise des lingettes virucides pour désinfecter cinq ou six fois par jour les boutons d’ascenseur, les poignées de porte ou de valise... Le linge est lavé à haute température, en interne ou de façon externalisée. Selon la direction, le surcoût lié à l’achat de pro- duits afin d’appliquer le protocole Covid s’élève à 10 000 €. L’Ibis Nantes centre tour Bretagne, 3 étoiles de 140 chambres, a lui référencé des produits éco-labellisés en spray détergent désin- fectant, et un désinfectant pour matières poreuses dédié aux zones de contacts fréquents (interrup- teurs, ascenseurs, rampes, etc.). Opter pour des appareils de désinfection L’hôtel Radisson Blu Bordeaux (125 chambres classées 4 étoiles) a profondément modifié ses procédures de travail. À chaque fois qu’une chambre est louée, elle est désinfectée par une équipe dédiée, puis nettoyée. “Avant cette crise, nous avions déjà quatre appareils fonctionnant avec de l’ozone et une lampe UV. Pour moi, ces machines à plasma froid servaient à traiter les espaces contre les acariens et les odeurs de tabac, mais j’ai appris que cette technologie est aussi appropriée pour désinfecter, détaille Christine Bourgaux , la gouvernante générale. Nous avions besoin de plus d’appareils. Notre choix s’est por- té sur une dizaine de stérilisateurs de désinfection : ils agissent par brumisation d’acide hypochloreux, un oxydant naturellement présent dans le corps humain. Son aspect naturel est important, car l’hôtel est en cours de labellisation Clef Verte. Cela représente un investissement de 4 200 €, plus un abonnement mensuel de 12 € par machine, pour les pastilles nécessaires.” Le Radisson Blu Bordeaux a également investi 1 400 € dans une machine de la même techno- logie pour de plus grands espaces (lobby, restau- rant, bar…). Passant de pièce en pièce, ces appa- reils sont mis en route pendant 30 à 40 minutes, selon la dimension de la chambre. Après cette étape, une personne enlève le ‘sale’ - linge, pou- belles, produits d’accueil, etc. Les amenities non- utilisées sont placées dans des bacs de déconta- mination pendant 24 heures. Ensuite seulement, une femme de chambre ou un valet entre dans la PRODUITS & ÉQUIPEMENTS Produits d'entretien et laverie Face à la crise sanitaire, les hôteliers ont renforcé leurs procédures de nettoyage de différentes façons, selon la dimension des établissements et leurs moyens. Si certains utilisaient déjà des produits adaptés, la majorité des hôtels a dû se convertir aux sprays désinfectants. D’autres ont fait le choix de totalement modifier leur protocole et d’investir dans des appareils de désinfection. Une chambre de l’hôtel Palais Gallien à Bordeaux (Gironde) : les éléments non- déhoussables sont passés à la vapeur. 50 L’Hôtellerie Restauration N° 3733 - 14 novembre 2020

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