L'Hôtellerie Restauration No 3733
À l’initiative du Leaders Club et du Club de la franchise, un échange a réuni, le 5 novembre sur Facebook, plusieurs experts de la digitalisation des restaurants pour une démonstration évi- dente : le Covid-19 aura été un phéno- ménal accélérateur de nouveaux usages, irréversibles, dans la restauration. “En mars, après une période de repli, la res- tauration était en demande d’innovation. Des groupes comme Agapes, Quick, Prêt A Manger... cherchaient des solutions pour proposer de la vente à emporter afin de ne pas fermer”, se souvient Justin Waneck , directeur commercial chez Innovorder, une société de e-commerce. Un constat que confirme Yves Sassi , pré- sident du Club de la franchise : “ Après la sidération, la volonté de rouvrir s’est vite imposée. Des restaurants ont été fermés pendant deux mois. C’est une erreur ! Il faut passer dans son entreprise, retirer le courrier sous la porte, ne pas laisser le L’ACTUALITÉ Restauration : se digitaliser pour ne pas mourir 10 L’Hôtellerie Restauration N° 3733 - 14 novembre 2020 Poser une question, ajouter un commentaire François Pont > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR365266 client sans communication, au risque de le voir prendre d’autres habitudes.” Pour maintenir un peu d’activité, Justin Waneck ne voit pas d’autre solution que les canaux digitaux : “ La bascule est forte vers le e-commerce et peut facilement s’articuler entres les agrégateurs : UberEats, Deliveroo… mais aussi en marque blanche, sur son propre site internet, pour conserver la main sur sa communication, son carnet d’adresses. ” Flo- rence Berger , manager chez Food Service Vision, relève des chiffres frappants : “ La livraison et la vente à emporter ont représenté 51 % de l’activité des restaurateurs cet été. Le click & collect est passé de 26 à 31 % entre mars et juin, à la réouverture.” Cibler d’autres clients “Je ne savais pas ce que je voulais, en dehors de plus de chiffre d’affaires. Je connaissais mes clients. J’en cherchais de nouveaux sans succès, avec les vieilles méthodes comme la vaine distribution de flyers”, explique Olivier Guez , de La Bibimerie à Paris (X e ). Le res- taurateur a donc contacté la société de com- munication digitale Malou pour augmenter son activité. “ Par la construction de conte- nus, le marketing digital, le click and collect, Malou a ciblé et touché d’autres clients : ceux qui travaillent dans le quartier, qui aiment notre type de cuisine...” LouizaHacene, fondatrice et PDGdeMalou, précise l’action qu’elle a menée auprès du restaurateur : “ Nous avons mieux référencé La Bibimerie, avec une compréhension de son activité puis l’élaboration de mots-clés. Par exemple, on sait que ‘pizza’ est beaucoup plus recherché que ‘restaurant italien’ ou ‘tratto- ria’. Nous avons aussi agi sur les stratégiques avis de clients.” Le Leaders Club France a organisé, le 5 novembre sur sa page Facebook, une conférence rassemblant professionnels et experts du secteur afin d’aider les restaurateurs à se lancer dans la numérisation de leur point de vente. © GETTYIMAGES “Il faut réinventer une offre à emporter, à livrer”, selon Jonathan Jablonski , président du Leaders club France. • Détourner les avis des clients pour communiquer “Nous engageons les restaurateurs, lorsqu’ils se lancent dans le click and collect, à répondre aux avis des clients en le précisant, car cette action va générer l’envoi automatique de messages à tous les clients” , explique Louiza Hacene , de Malou. • Dématérialiser le paiement “Covid ou pas, la digitalisation du paiement à table avec son mobile permet de libérer la table plus vite et le restaurateur crée un lien avec son client grâce au système de notation. En outre, un algorithme de suggestion au moment de la commande par le mobile augmente le ticket moyen” , explique Ghislain Rouëssé, de Billee, une société spécialisée dans les systèmes de paiement. • Digitaliser le carnet de rappel “ Accessible par un QR code, le e-carnet de rappel évite la queue à la sortie du restaurant, empêche de voir les coordonnées des autres clients, d’échanger un stylo contaminé, efface les données tous les quatorze jours et les rend uniquement accessibles à l’ARS” , ajoute Ghislain Rouëssé. Quelques astuces des fournisseurs d’outils digitaux
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==