L'Hôtellerie Restauration No 3729
L’Hôtellerie Restauration : Vous avez répondu à l’appel de Phi- lippe Etchebest, en portant un brassard noir devant vos hôtels, le 2 octobre dernier. Quel était votre état d’esprit ? Grégory Pourrin : Nous devons être tous solidaires. Je suis conscient que c’est très compliqué pour le Gouvernement, qui traverse, comme nous, quelque chose d’inédit. Mais ce qui est in- supportable, c’est de nous infantiliser et de nous stigmatiser alors que le tourisme représente près de 8 % du PIB. Il y a beaucoup de gens qui ne respectent pas les gestes barrières dans le métro, on ne demande pas pour autant à la RATP de fermer. En fermant ces lieux de vie, c’est la population tout entière qui va souffrir. Fermer les bars n’est pas la solution car les gens vont se retrouver ailleurs et, cette fois, sans cadre sanitaire. Si des établissements ne respectent pas le protocole sanitaire, ce sont eux qui doivent être fermés. Il n’est pas normal de punir tout le monde. Les bars et les restaurants ne sont pas plus vecteurs de la circulation du virus que les autres établissements. Toucher une barre dans les transports est sans doute beaucoup risqué que de s’assoir dans un café. L’ACTUALITÉ Paris Inn Group : les hôteliers solidaires des bars et des restaurants Comment vivez-vous la crise actuelle ? C’est normal qu’un chef d’entreprise soit inquiet, c’est son quoti- dien. En revanche, les équipes n’ont pas être inquiètes or, elles le sont aujourd’hui. La manière dont communique le Gouvernement est très anxiogène. L’hôtellerie et la restauration représentent une filière d’emplois de base importante et nous avons, comme toutes les entreprises, besoin de visibilité. Les mesures qui ont été prises en mars étaient adaptées à une crise de courte durée. Maintenant, on est sur du long terme. Il faut des mesures qui s’inscrivent dans la durée et qui ne changent pas tous les quatre matins. L’Alle- magne a envoyé un message beaucoup plus clair, en donnant une visibilité aux entreprises jusqu’en décembre 2021, précisant qu’elle reviendrait en arrière si la situation s’améliorait d’ici là. Quelle est votre politique concernant l’ouverture de vos hôtels ? Tous nos établissements ont rouvert, car j’estime avoir une res- ponsabilité sociale et sociétale. En rouvrant, nous participons à l’activité des commerçants qui sont autour de nous. Nous utilisons l’activité partielle et nous faisons tourner les équipes. En travail- lant ainsi, je fais économiser l’équivalent de quatre à cinq temps pleins à l’État. En tant que chef d’entreprise, notre responsabilité est de mettre de l’eau dans le moulin de l’économie. Le groupe compte 35 établissements, 1 200 collaborateurs, et nous sommes malheureusement à - 85 % de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier à la même époque. Les équipes du groupe hôtelier ont participé à l’appel lancé par le chef Philippe Etchebest, de porter, le 2 octobre, un brassard noir. Grégory Pourrin, directeur général de Paris Inn Group, explique les raisons de cette action. Certification sanitaire Tous les établissements du groupe ont obtenu la certification Système de management des risques sanitaires par Socotec. Une garantie supplémentaire (mais pas légalement obliga- toire) que ses lieux ont mis en place des règles d’hygiène et de contrôle strictes pour garantir la sécurité de ses clients. Au centre, Jean-Bernard Falco , président de Paris Inn Group, devant Maison Albar Hôtel Le Vendôme. Au premier plan, Grégory Pourrin , directeur général de Paris Inn Group, devant l’hôtel MaisonAlbar Le Diamond. Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR364861 14 L’Hôtellerie Restauration N° 3729 - 15 octobre 2020
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy ODk2OA==