L'Hôtellerie Restauration No 3723
Si le président de l’Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique (Amforht) reconnaît que la crise sanitaire a tout chamboulé, il souhaite néanmoins que cela puisse faire bouger les lignes dans la façon d’enseigner. Philippe François : “Nous amorçons une sorte de révolution académique” © DR ĐŽůĞ ĚĞ WĂƌŝƐ ĚĞƐ DĠƟĞƌƐ ĚĞ ůĂ dĂďůĞ ͕ ϭϳ ƌƵĞ :ĂĐƋƵĞƐ /ďĞƌƚ͕ ϳϱϬϭϳ WĂƌŝƐ͕ Ϭϭ ϰϰ Ϭϵ ϭϮ ϬϬ͕ ĞƉŵƚ͘Ĩƌ D ĞƐ ĨŽƌŵĂƟŽŶƐ ĞŶ ĂƉƉƌĞŶƟƐƐĂŐĞ͕ ŐƌĂƚƵŝƚĞƐ Ğƚ ƌĠŵƵŶĠƌĠĞƐ͕ du CAP au BAC +5 ^ >KE DW>K/ &KZD d/KE^ D Z Z / Ϯϯ ^ Wd D Z ϭϬ, ϭϲ, ^ŽƵƐ ƌĠƐĞƌǀĞ ĚĞ ů͛ĠǀŽůƵƟŽŶ ĚĞ ůĂ ƐŝƚƵĂƟŽŶ ƐĂŶŝƚĂŝƌĞ ^ E ͛/E&K^ D Z Z / ϭϲ ^ Wd D Z ϭϲ,ϯϬ /^d E L’Excellence par l’alternance ,ƀƚĞůůĞƌŝĞ ZĞƐƚĂƵƌĂƟŽŶ WąƟƐƐĞƌŝĞ ŽƵůĂŶŐĞƌŝĞ Chocolaterie ϵϴ͘ϭй deréussite auxexamens 90% d’actifsàla sortie * *Enquête Région Ile de France 2017 ‘Il faut continuer de développer l’alternance’, souligne Philippe François . L’Hôtellerie Restauration : Quel constat dresser après l’épisode du coronavirus ? Philippe François : Après l’ef- fet de sidération et une période de perplexité, on a réagi. Des choses se mettent en place, comme si le Covid-19 nous avait donné un coup de fouet et que cet épisode avait servi de déclic pour réfléchir à l’enseigne- ment de demain. Reste qu’au- jourd’hui, toutes les écoles hôtelières et autres filières liées aux métiers du tourisme vont mal. Pas économiquement, mais en matière d’organisation académique. Le personnel est là mais l’organisation est tota- lement chamboulée. Or, tous les pays du monde ne bénéfi- cient pas d’aides de l’État. Comment voyez-vous cette rentrée 2020 ? En France, nous avons des aides gouvernementales, ce qui va nous permettre de rebon- dir. Néanmoins, c’est le début d’une nouvelle ère dans le secteur de la formation. Nous amorçons une sorte de révolu- tion académique. Aujourd’hui, si j’avais une école à créer, je me baserais sur un noyau dur qui diffuse à travers le monde et non pas sur une entité qui ras- semble élèves et enseignants dans un même lieu. Comment faire pour remobili- ser les jeunes ? Il va falloir recomposer le temps et les méthodes académiques. Pour le niveau post-bac, par exemple, il serait pertinent d’imaginer un cursus où les élèves sont un tiers du temps à l’école, un tiers en entreprise et seuls avec leur ordinateur pour le dernier tiers. Il faut continuer de développer l’alter- nance et, parallèlement, il faut apprendre à l’étudiant à faire des recherches sur internet, à utiliser les réseaux sociaux dans un but professionnel, à s’ouvrir à la créativité. Le tout sans perdre de vue la relation humaine, primordiale dans les métiers de services. Quelles leçons tirez-vous de la crise sanitaire ? Les écoles doivent s’ouvrir sur le monde, pour mieux le comprendre. Dans la même veine, il faut parler, en cours, de développement durable, de gestion des risques, de gestion des crises. Peut-être faut-il revoir aussi la formation à l’HACCP et la relier davantage à l’actualité et à l’international. Enfin, dans les écoles, nous allons vers une nouvelle façon de penser et de transmettre, avec davantage de distanciel et moins de présentiel. Grâce au Covid-19, on sait désor- mais ce qu’est un webinar. Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR164275
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