L'Hôtellerie Restauration No 3723

BEYROUTH Le 4 août dernier, une explosion dramatique ravageait une partie de la capitale libanaise. Comme bien des commerces situés près du port, épicentre de la catastrophe, le restaurant du chef Azzam el Merhebi a été dévasté. L’heure est aujourd’hui à la reconstruction, mais la tâche s’annonce complexe. E n plus d’être empêtré dans une crise écono- mique sans précédent, qui a vu à la fois la livre liba- naise chuter et le prix des pro- duits alimentaires flamber, le Liban a essuyé une nouvelle catastrophe le 4 août dernier, avec la double explosion sur- venue dans le port de Bey- routh, venue aggraver encore la situation générale du pays. Pour le chef Azzam el Merhe- bi , dont l’osteria Bavaglino faisait les beaux jours du quar- tier beyrouthin Mar Mikhaël, c’est un coup dur supplémen- taire. Son restaurant, devenu en un instant le réceptacle de monceaux de gravats, a été en grande partie détruit. Heureusement, aucune perte humaine n’est à y déplorer, bien que l’établissement soit situé dans le quartier jouxtant le port. De fait, il s’en est fallu de peu puisque trois membres de son équipe ont été blessés. Lui- même était alors en route pour son restaurant, mais s'était arrêté pour faire une course juste avant l’explosion. “Si j’avais continué ma route, je serais passé sous le pont qui se trouve devant le port au moment de l’explosion. Toutes les voitures qui étaient dessous ont été écrasées, avec leurs oc- cupants…” , témoigne-t-il. Côté matériel, si l’infrastructure du restaurant a tenu, il n’en a pas été de même de la vaisselle et du mobilier. La cave à vins a elle aussi été entièrement dé- truite. Quant aux provisions stoc- kées, elles ont été intégrale- ment perdues. “Il est encore trop tôt pour évaluer complè- tement nos pertes, mais elles sont très conséquentes…” Pour ce qui est de la réouver- ture, “il va falloir compter en- core trois semaines au moins” , estime Azzam el Merhebi, car “c’est tout un quartier qui s’est effondré. Beaucoup de gens n’ont même plus d’endroit où dormir…” Un pays paralysé Du côté des assurances, les choses n’avancent guère. Le chef ne compte plus sur elles pour l’aider à reconstruire son restaurant. Il lui a fallu dix jours d’efforts menés avec son équipe pour réussir à nettoyer les lieux. Pour l’heure, il attend toujours qu’on lui remplace les vitres. En parallèle, il se réjouit de ce que des étudiants de la Lebanese American University de Beyrouth aient monté une opération d’aide d’urgence, pour distribuer de la nourri- ture aux sinistrés. Il a fait par- tie des chefs volontaires qui ont prêté main forte derrière les fourneaux, en vue de cuisi- ner pour les démunis. L'ACTUALITÉ Poser une question, ajouter un commentaire Anastasia Chelini > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR264365 À Beyrouth, les chefs tentent de s’en sortir Le restaurant Bavaglino, après l’explosion. Appel aux dons En France, l’association des Maîtres cuisiniers a lancé un appel d’aide pour les MCF de Beyrouth. Pour faire un don : http://ow.ly/GVGl30r3OYQ © DR 16 L’Hôtellerie Restauration N° 3723 - 3 septembre 2020

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