L'Hôtellerie Restauration No 3719

À l’annonce d’interdire de chauffer ou climatiser les terrasses, bon nombre d’exploitants de cafés et restaurants se sont senti trahis. Comment, dans cette période de crise inédite aux perspectives incertaines, peut-on envisager de mettre des freins à l’activité, même si la mesure ne doit intervenir qu’à l’hiver 2021 ? Barbara Pompili , ministre de la Transition écologique, a-t-elle vraiment mesuré l’im- pact de sa décision, prise sans la moindre discussion préalable avec les profession- L’interdiction de chauffer les terrasses est-elle inéluctable ? Une concertation a eu lieu, le 31 juillet, entre Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises, et les organisations professionnelles. L’Umih souhaite avoir du temps pour se préparer alors que le GNI préfèrerait un usage raisonné du chauffage extérieur plutôt qu’une interdiction totale. nels concernés ? Pour calmer le jeu, Alain Griset , ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, a été mandaté par Jean Castex pour engager, en association avec le ministère de la Transition écolo- gique, une consultation avec la profession. Celle-ci s’est déroulée en audioconférence, trois jours après l’annonce de la décision, avec les dirigeants de l’Umih et du GNI. “Cette réunion a permis d’initier un dialogue constructif et efficace avec les représentants du secteur pour les préparer à l’entrée en vigueur de cette mesure” , a indiqué peu après le ministère de l’Économie et des Finances, précisant qu’un calendrier de tra- vail avait été défini (lire ci-dessous). Améliorer au lieu d’interdire Pour Karim Khan , président de la région Umih Bretagne et de la commission déve- loppement durable, “le dossier n’est pas nouveau, il remonte à plus de cinq ans” . Favorable à cette évolution, il reconnaît toutefois que la déclaration de Barbara Pompili a un caractère “brutal” . Ce sujet “doit être abordé maintenant et dissocié du Covid-19, estime-t-il. La prise de position de la ministre est courageuse, malgré un manque de pédagogie. Arrêter de chauffer l’extérieur est inéluctable. Personnellement, je veux défendre un métier qui va dans le sens de l’intérêt général. L’économie et l’environnement doivent cohabiter, il faut cesser de les opposer. Nous avons un an et demi pour nous préparer en prenant notam- ment exemple sur toutes les villes dans les- quels ce type de matériel a été retiré.” Et de citer notamment Rennes, où l’interdic- tion a pris effet le 1 er janvier. “Nous avons regardé comment ça se passait et, dans la majorité des cas, il y avait du monde en ter- rasse, jusqu’au 14 mars bien sûr.” Au GNI, on préfère un “usage raison- né” à une “interdiction absolue” . Utiliser des plaids en cas de pandémie n’est pas conseillé et leur nettoyage après chaque utilisation multiplie les consommations d’eau et d’électricité, souligne un membre du syndicat. Le GNI a effectué une enquête interne en début d’année qui montre que, dans plus de deux cas sur trois, des stores ou des écrans brise-vent sont déjà instal- lées afin d’éviter le gaspillage d’énergie. Moins d’une terrasse sur deux est chauffée L’étude révèle aussi que moins d’une terrasse sur deux est chauffée (44 % sur l’ensemble du territoire en moyenne), sauf à Paris (75 %). “Force est de consta- ter aussi que l’usage du chauffage en ter- rasse procède d’une volonté de satisfaire le client à un moindre coût énergétique pour l’établissement et la planète. Les appareils utilisés par les professionnels sont adaptés au chauffage en extérieur. Il s’agit dans près de 60 % des cas de lampes radiantes qui offrent les avantages d’une rapide montée en température sans brûler d’oxygène, donc sans émettre de CO 2 .” En outre, “les chauffe-terrasses sont allu- més soit à l’arrivée des clients (40 % des cas), soit seulement à sa demande (47 % des cas)” . Au lieu “d’agiter un chiffon rouge, analysons intelligemment tous les paramètres pour lutter efficacement contre le gaspillage énergétique , prône Didier Chenet , président du GNI. Nous pouvons aller plus loin avec les fournisseurs pour mettre des outils nouveaux et adaptés. Nous pouvons nous engager sur l’approvi- sionnement en énergie verte ou encore dans la valorisation des bio-déchets. Amener le secteur dans la révolution écologique est un travail que nous menons déjà. Ne tombons pas dans le punitif mais au contraire dans un combat partagé par tous.” Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR064234 Le calendrier Q Avant fin août : les organisations professionnelles font remonter aux ministères l’ensemble de leurs réflexions Q Courant septembre : réunions de travail avec l’ensemble des parties prenantes Q 30 septembre : remise des propositions au Premier ministre 20 L’Hôtellerie Restauration N° 3719 - 6 août 2020 “Analysons intelligemment tous les paramètres pour lutter efficacement contre le gaspillage énergétique”, prône Didier Chenet, président du GNI. © GETTYIMAGES Par téléphone : 01 45 48 45 00 Par e-mail : abo@lhotellerie-restauration.fr Votre e-mail pour l’abonnement digital : (vos coordonnées ne sont utilisées que par L’Hôtellerie Restauration) Téléphone : (Facultatif mais utile en cas de problème d’adresse) Adresse : Code postal & localité : Enseigne : Nom et Prénom : Mes coordonnées : Par web ou mobile lhotellerie-restauration.fr N° Date de validité : 3 derniers chiffres au dos de la carte : (à l’ordre de L’Hôtellerie Restauration ) Chèque joint Signature : RIB joint Carte bancaire pour 3 mois 10 € pour 1 an 40 € 2. 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