L'Hôtellerie Restauration No 3711

E N V I D É O “U n sourire s’entend au téléphone. Il doit aussi se voir derrière un masque”, confie Jean-Charles Delgado . Le directeur général du groupe Accor pour la France et l’Europe du Sud rappelle que l’hôtellerie véhicule des valeurs liées aux mots “plaisir, optimisme, générosité, empathie, authenticité” . Alors, il faut “rassurer les clients” sur le maintien de cet état d’esprit malgré la crise sani- taire. Pour cela, chez Accor, de nouveaux messages tels “Vous nous avez manqué” ou “On est heureux de se retrouver” vont recouvrir les murs des lobbys. Une façon de compenser un check-in qui sera “le plus court possible”, entre marquages au sol, cloisons de plexiglas et gestes barrières. Aux gants, bon nombre d’hôteliers pré- fèrent le lavage des mains, jugé “plus sûr” . “Ce sera un peu compliqué au début”, reconnaît Pascal Macé , à la tête du réseau d’hôteliers indépendants Citotel. Il fait allusion au nettoyage des clés et ser- rures des chambres, mais aussi au TPE recouvert d’un film plastique et nettoyé à chaque utilisation. De nouveaux gestes à apprivoiser. “Par la suite, on va trouver des masques un peu plus colorés à proposer aux équipes”, promet Pascal Macé. Même volonté de dénicher “les masques les plus élégants possible”, pour Thomas Couet , directeur de l’hôtel 21 Foch, à Angers (Maine-et-Loire). Au Sinner, à Paris (III e ), hôtel 5 étoiles, “bientôt nos masques seront noirs”, prévient Emmanuel Sauvage , directeur général et cofondateur du groupe Evok. Noirs pour coller à l’univers décalé de l’établissement imaginé par l’architecte Coronavirus : comment adapter l’accueil à l’hôtel ? Masques, protections en plexiglas, gestes barrières… l’accueil hôtelier risque de perdre en convivialité. Comment y remédier ? Groupes et indépendants s’adaptent. Détails de quelques plans de bataille. 01 45 48 45 00 (9h-12h30 / 13h30-18h) Journal hebdomadaire + Newsletter quotidienne #coronavirus + Fil d’actualité lhotellerie-restauration.fr/ hashtag/ co ronavirus + Posez vos questions sur SOS Experts via le site et l’appli (sans mot de passe) L’Hôtellerie Restauration 5 rue Antoine Bourdelle 75737 Paris cedex 15 abo@lhotellerie-restauration.fr Pour en profiter (Veuillez préciser vos coordonnées postales et/ou votre e-mail pour la newsletter) Offre spéciale d’abonnement GRATUIT #coronavirus jusqu’au 30 juin 2020 Poser une question, ajouter un commentaire Anne Eveillard > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR763292 d’intérieur Tristan Auer . Car à chaque hôtel du groupe correspond “un style de luxe et donc un déconfinement”, souligne Emmanuel Sauvage. Au Brach (XVI e ), par exemple, le déconfinement est “décontrac- té”, avec un réaménagement des espaces de restauration et de nouvelles offres. Un optimisme clairement affiché qui fait écho au constat de Jean-Philippe Nuel . Dans un récent webinaire (lire ci-contre), l’ar- chitecte d’intérieur a parlé d’hôteliers “qui souhaitent profiter de cette période pour proposer un regard neuf une fois sortis de la crise” : “Ils partent du principe que les clients auront besoin de toucher et voir quelque chose de nouveau, tel un hôtel du monde d’après . ” “Vivre sans climatisation, c’est plus écologique” Accueillir, c’est aussi donner la possi- bilité de choisir. Choisir de mettre en marche la climatisation dans sa chambre, par exemple. Dans le secteur du luxe, impossible de ne pas offrir cette possibi- lité. Chez Accor, les enseignes MGallery, Sofitel et Pullman proposent même un kit en chambre, avec masque, gel hydro-alcoo- lique et gants. Mais Pascal Macé, lui, pré- conise plutôt aux indépendants de Citotel de ne pas mettre en route la climatisa- tion : “C’est du bon sens”, dit-il. “On ne la remettra pas dans nos restaurants, ni dans les zones publiques”, précise Emmanuel Sauvage. Le patron d’Evok ajoute : “ Vivre sans climatisation, c’est plus écologique. Il ne faut pas abandonner ce sujet-là, même en situation de crise . ” Reste qu’Accor s’apprête à emballer et sceller tous les pei- gnoirs à disposition dans ses hôtels, alors que le groupe venait de débuter une cam- pagne anti-plastique à usage unique. La fin des buffets et des cuisines ouvertes Entre guide de bonne conduite pour les équipes et autres chartes destinées aux clients, les hôteliers y vont de leurs recom- mandations. Tous admettent que celles-ci vont évoluer au gré du déconfinement. En attendant, c’est la fin des buffets et des cui- sines ouvertes. Au 21 Foch, le petit déjeu- ner était déjà servi à table, mais les four- neaux du chef étoilé Pascal Favre d’Anne seront désormais cachés par une cloison coulissante. Changement de cap, d’atti- tudes et d’habitudes, “dont certaines vont rester au niveau de l’accueil”, commente Jean-Charles Delgado. Il fait allusion aux check-in, check-out et paiement en ligne, mais aussi au code reçu sur son téléphone pour entrer dans une chambre. LE POINT DE VUE DE L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR “Dans l’hôtel de demain, il y aura des choses à réinventer, car la crise peut revenir . ” En disant cela, lors du webinaire de l’Ameublement français du 30 avril dernier, l’architecte d’intérieur Jean- Philippe Nuel a distingué deux temps. Celui de l’urgence, avec des “mesures à court terme”, telle que l’installation d’écrans de plexiglas dans les restaurants. Puis celui des années à venir, avec des salles de restaurants “plus fragmentées” , pourvues de salons “pour davantage de souplesse et de flexibilité”, et “des chambres conçues comme des cocons protecteurs, avec les mêmes fonctionnalités que dans un appartement”. Des chambres sans doute plus grandes, où l’on pourra se restaurer, à l’instar de la Suite que peaufine l’architecte d’intérieur Laurent Maugoust pour le prochain salon EquipHotel, prévu du 15 au 19 novembre prochains. Au Grand Quartier, à Paris (X e ), une borne d’accueil permet de faire check-in et check-out. © ROMAIN RICARD Dans tous les Sofitel (ici, celui de Quiberon), un kit avec masque, gel hydro-alcoolique et gants, est désormais disponible en chambre. © ERIC CUVILLIER 20 L’Hôtellerie Restauration N° 3711 - 11 juin 2020 MARKETING

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