L'Hôtellerie Restauration No 3703
5 17 avril 2020 - N° 3703 L’Hôtellerie Restauration ENQUÊTE des professionnels des CHR jugent les mesures d’aide insuffisantes Chômage partiel, demande de crédits auprès des banques ou de Bpifrance... Du 10 au 13 avril, nous avons interrogé les propriétaires ou gérants de CHR, pour savoir quelles sont les dispositifs qui leur ont donné le plus de fil à retordre. Vous avez été 1 630 à répondre. Avez-vous fait une demande de chômage partiel ? Votre banque est-elle à la hauteur de vos attentes ? Est-elle à votre écoute dans le cadre de cette crise ? Estimez-vous que les mesures prises par le Gouvernement suffisent pour passer le cap de la crise ? Avez-vous demandé le prêt garanti par l’État (PGE) ? Avez-vous sollicité l’aide du fonds de solidarité de 1 500 € ? Proposez-vous de la vente à emporter actuellement ? Avez-vous demandé le prêt rebond octroyé par les régions auprès de Bpifrance ? 15% Non 71% Oui 43% Non 40% Non 83% Non 4% Oui, depuis la crise 86% Non 43% Oui 29% Non 13% Oui, je l’ai obtenu 1,5% Oui, je l’ai obtenu mais ça été très compliqué 40% Oui, c’est en attente 11% Non, mais j’en faisais avant 20% Oui, je l’ai obtenue 2% Oui, je l’ai obtenu 0% Oui, je l’ai obtenumais ça été très compliqué (0,25%= 4 personnes) 37% Oui, mais j’attends toujours 3% Oui, mais il m’a été refusé 5,5% Oui, mais il m’a été refusé 9% Oui, mais j’attends toujours 42% Oui, mais j’ai longtemps attendu/J’attends toujours 82 % 82% Non 18% Oui BANQUE BPIFRANCE 2% Oui, j’ai continué Poser une question, ajouter un commentaire Sylvie Soubes > www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR63096 Sur les conditions d’accès au fonds de solidarité Avec une évolution quasi hebdomadaire des conditions d’ac- cès au fonds de solidarité, les critères deviennent de plus en plus complexes et découragent nombre de chefs d’entreprise, juge Marc Sanchez , secrétaire général du Syndicat national des indépendants. Sont aussi pointées du doigt les “petites lignes” telles que le cumul des bénéfices, de la rémunération du dirigeant, mais aussi de ses charges sociales, non mention- nées à l’origine pour le calcul du plafond des 60 000 €. Ces modalités laissent sur le bord de la route un grand nombre d’entreprises qui, en cascade, n’ont droit ni à la phase 1 ni à la phase 2 du fonds de solidarité. L’exclusion des professionnels en cumul emploi-retraitemalgré la perception de faibles pensions (700 € à 800 €) révèle une autre anomalie des conditions d’accès au fonds. Enfin, nul ne comprend pourquoi des fonds à destination de l’entreprise devraient être soumis à condition de revenus (rémunérations, pensions, indemnités journalières) perçues par le gérant. Sur le chômage partiel À ce stade, aucun des professionnels indépendants interro- gés par le SDI n’a encore reçu le remboursement des sommes avancées au titre du chômage partiel, quelle que soit la date de déclaration ou d’acceptation par les Direccte. Nul ne sait quelles directives seront données à terme pour un maintien ou non du dispositif en période de reprise, nécessairement lente, de l’activité. Sur l’absence de visibilité Les cafés et restaurants n’ont, à ce stade, aucune visibilité sur une date de reprise : comment, dans ces circonstances, répondre aux exigences bancaires de plan de trésorerie pour l’obtention d’un PGE ? La solution du “cas par cas” prônée par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire , pour la suppression des charges ne répond en rien aux attentes des professionnels indépendants et responsables de TPE. Le seul moyen de rassurer les professionnels et d’éviter une vague de dépôts de bilan, faute de perspectives, est d’assurer dès main- tenant de l’abandon des créances sociales et fiscales pour les TPE, notamment pour la filière des cafés et restaurants. Le Syndicat des indépendants confirme que les aides et soutiens actuels ne suffiront pas 77%des TPE sont “en impasse de trésorerie à deux mois”, indique la dernière enquête du SDI. Pour son secrétaire général, Marc Sanchez, les “aides et soutiens, d’abord souvent complexes, seront loin de suffire aumaintien de notre tissu de 2,1 millions d’entreprises artisanales et commerciales”. © GETTYIMAGES
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