Page 8 - L'Hôtellerie Restauration No 3336

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L’actualité
Selon la dernière étude publiée par The NPD Group, la baisse de la fréquentation affecte durablement tous les
segments de la restauration, y compris la restauration rapide pourtant dynamique les années précédentes.
La crise de la restauration commerciale risque
de persister en 2013
T
he NPD Group, société
internationale d’études marketing,
vient de dévoiler sa dernière étude
sur les tendances de consommation
en restauration commerciale en
France (1). Le marché reste en dessous
de son niveau de 2009, alors que la
fréquentation continue de décliner et
que tous les segments sont touchés
en 2012, y compris la restauration
rapide pourtant dynamique les années
précédentes.
Selon le panel CREST de NPD Group,
la fréquentation en restauration
commerciale continue de chuter avec
une baisse de 2 % en 2012 par rapport
à l’année précédente. Parallèlement, la
dépense moyenne par visite a augmenté
de 1,7 %, ce qui compense en partie le
recul de fréquentation et maintient au
final les dépenses totales en restauration
(- 0,3 %).
PLUS D’ÉCHAPPATOIRE À LA CRISE
Les données du panel NPD CREST
montrent que la situation est
actuellement beaucoup plus inquiétante
pour le secteur de la restauration que lors
de la crise du marché en 2009”
,
estime
Christine Tartanson
,
directrice de la
division Foodservice de NPD Group,
qui ajoute :
La province, qui avait
résisté en 2009, est encore plus affectée
que l’Île-de-France. En particulier les
régions fortement touristiques du Sud-
Ouest et du Sud-Est, qui enregistrent
respectivement un déclin de 6 % et 5 %
des visites en 2012, comparé à l’année
précédente.”
Tous les segments sont rattrapés par
la crise, même la restauration rapide,
qui avait été relativement épargnée
par le durcissement des conditions
économiques en 2009 et 2010. En effet,
elle enregistre une baisse de 2 %des
visites en 2012 par rapport à l’année
précédente. “
Sur les premières années
de crise, la restauration rapide avait
bénéficié d’un report des dépenses venant
de la restauration à table, un circuit plus
coûteux pour les consommateurs. En
2012,
les Français ont continué de réduire
leurs dépenses, ce qui a affecté même les
segments de la restauration commerciale
les plus attractifs en termes de prix”
,
explique Christine Tartanson.
La restauration à table reste cependant le
circuit le plus durablement touché (- 2 %
en 2012). Elle a ainsi perdu 72millions
de visites depuis le début de la crise en
2009.
Les Français rognent sur leurs
dépenses par les deux bouts : le plus cher
avec les sorties conviviales au restaurant
le soir et le moins cher avec les pauses
snacking. Seul le moment du déjeuner en
restauration rapide et à table progresse en
2012”
,
commente Christine Tartanson.
LA CHASSE À TOUS LES EXTRAS
Le panel montre enfin que le nombre
de produits consommés par visite en
restauration à table et en restauration
rapide a baissé de 3 % en 2012
par rapport à 2011. Les Français
ont particulièrement réduit leur
consommation de boissons chaudes et
de desserts.
Au regard de la crise profonde de la
restauration commerciale en 2012 et
des facteurs clés de croissance qui sont
touchés, comme le dîner, les sorties en
famille ou encore le nombre moyen de
produits consommés, nous estimons
qu’il sera difficile pour le marché
de se redresser en 2013
.
Seule une
amélioration de la confiance des ménages
au cours de l’année pourrait permettre
un rebond. En outre, la restauration
d’entreprise, qui avait bien résisté en
2012,
risque de subir les répercussions
du chômage au second semestre 2013”
,
conclut Christine Tartanson.
Une note positive cependant : les seniors
continuent de soutenir le marché,
restauration à table comme rapide. Cette
clientèle représente désormais 19 % des
visites en restauration commerciale,
autrement dit un client sur cinq. Ils
devraient continuer de soutenir le
secteur en 2013.
Q
(1)
La restauration commerciale inclut ici deux
grands circuits : la restauration avec service à
table (cafés/bars/brasseries, restauration à thème
et non thématique) et la restauration rapide (fast
foods, vente à emporter/livrée, sandwicheries,
boulangeries, traiteurs, GMS, cafétérias).
Dépense moyenne
Dépenses
totales
Fréquentation
2010
- 0,4 %
0,4 %
0,1 %
- 0,5 %
1,7 %
- 2,0 %
0,8 %
2011
+ 1,2 %
2012
- 0,3 %
Le marché de la restauration commerciale
Évolution annuelle N/N-1 (en %)
Dépense moyenne
Fréquentation
0,4 %
0,1 %
- 0,5 %
1,7 %
- 2,0 %
0,8 %
Source : NPD Group, panel CREST France