Page 8 - L'Hôtellerie Restauration No 3315

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Acheter une affaire en Suisse
Pour permettre à leurs compatriotes de monter ou reprendre une affaire de l’autre côté de la frontière, deux Français ont créé
Transgate, une agence spécialisée dans les transactions de fonds de commerce et l’accompagnement des expatriés.
Les professionnels français attirés
par l’Eldorado helvète
S
igne des temps, de plus en plus de
professionnels français envisagent
de s’installer en Suisse. Si les
avantages sont au rendez-vous, certaines
précautions doivent être prises pour
éviter les mauvaises surprises. Pour
cela, il existe des agences spécialisées
qui permettent d’éviter la plupart des
pièges rencontrés par le candidat à l’exil.
L’une d’entre elles parle du sujet sans
tabou. Les dirigeants, deux Français,
Géraldo Zaccaria
et
Frédéric Bernard
,
ont créé Transgate, il y a bientôt dix
ans. Ils proposent, au-delà de la simple
transaction, un accompagnement
pour comprendre les subtilités suisses.
Historiquement, il y a toujours eu des
ventes avec les restaurateurs français.
Mais nous assistons aujourd’hui à une
recrudescence de demandes,
explique
Géraldo Zaccaria.
Nous avons plus de
400
fonds de commerce à vendre, de
beaux produits. Des restaurateurs très
médiatiques envisagent sérieusement de
s’installer en Suisse.”
Lorsque l’on parle d’un départ en Suisse,
on pense immédiatement à une volonté
d’optimisation fiscale.
Bien sûr, c’est
l’une des raisons, mais c’est loin d’être
la seule. Les Français qui s’installent ici
recherchent aussi une simplification de
leur vie administrative. Certains me
parlent de la complexité française
des fiches de paie, de la lourdeur
administrative, des contraintes du
plan comptable. Il y a aussi le facteur
humain : le droit du travail suisse est
plus libéral, il y a une vraie flexibilité au
niveau des employés.”
Autre atout de la Confédération : la
stabilité de l’environnement juridique.
Comment gérer sereinement une
entreprise, si lois et règles changent
constamment.”
Préalable à toute
démarche, un Français qui souhaite
s’installer en Suisse doit avoir des
fonds propres, faute de quoi les
organismes financiers suisses ne seront
pas prêteurs.
Après avoir compris le
projet du candidat et trouvé le bien
qui lui convient, s’ensuit un véritable
accompagnement. Les conseils vont du
choix de l’école des enfants à des points
très précis, juridiques, fiscaux, normes
techniques et administratives, et surtout
le droit au bail”,
ajoute Frédéric Bernard.
CULTURE DU CONSENSUS
Pour répondre à ces problématiques,
Transgate a constitué une équipe
multidisciplinaire incluant des
professionnels de l’hôtellerie-
restauration.
Éric Kuhne
,
ancien
président de la chambre des hôteliers
de Genève, a ainsi rejoint la société.
En Suisse, ce sont généralement
les agences qui rédigent les actes de
vente. L’expertise du courtier est donc
fondamentale. Il faut choisir une agence
expérimentée et agréée disposant d’un
réseau de partenaires. Les spécificités
suisses à ce sujet sont nombreuses et
peuvent conduire à de désagréables
surprises.”
Enfin, vient un volet plus
personnel
. “
Nous sommes français
et connaissons les comportements de
nos concitoyens. Les Français ont une
réputation de râleurs, totalement à
proscrire en Suisse. Il faut leur expliquer
la culture du consensus suisse. Ici, le
conflit s’évite à tout prix, il faut adhérer
à l’esprit civique et citoyen, au respect de
l’autorité. Si vous intégrez tout cela, ce
pays est accueillant. Il propose encore de
belles possibilités.”
FLEUR TARI
L’actualité
Géraldo Zaccaria
et
Frédéric Bernard
,
fondateurs de Transgate.
Verbatim
Face à la confusion des discours, la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR)
souhaite le lancement d’une concertation officielle avec le Gouvernement ce sujet.
La dématérialisation
du titre-restaurant en question
L
es annonces diffusées depuis quelques jours dans
les médias autour de la dématérialisation du titre-
restaurant suscitent une grande confusion et de
nombreuses questions de la part de l’ensemble des parties
prenantes de cet acquis social qui, depuis quarante-cinq ans,
fait partie du quotidien de millions de Français. Certaines
sociétés se prévalent d’un accord des pouvoirs publics,
d’autres répondent qu’une adaptation de la réglementation
est nécessaire avant toute commercialisation. La CNTR,
chargée par le code du travail de la supervision du dispositif
du titre-restaurant - via ses missions de contrôle des
émetteurs et des commerçants, de concertation des acteurs
et de transmission à l’administration de propositions de
modification de la réglementation -, rappelle avec force
et conviction la position de ses membres. Ces derniers
sont favorables à la dématérialisation du titre-restaurant.
Pour garantir la réussite de cette évolution, la CNTR pose
néanmoins deux pré-requis : une concertation paritaire
et des dispositions législatives et réglementaires adaptées
à la dématérialisation. La CNTR attire ainsi l’attention
des pouvoirs publics sur les risques encourus par un
lancement précipité du titre-restaurant dématérialisé sur
le marché. La dématérialisation ne peut pas se réaliser
sans que l’ensemble des parties prenantes au système ne
se soit exprimé. La complexité du sujet et la multiplicité
des acteurs, associées aux risques d’interprétation par ces
derniers d’une réglementation écrite à l’origine pour un
support papier peuvent entraîner des dérives remettant en
cause, à terme, ce dispositif social. Toute dérive pourrait
mettre en danger cet avantage fiscal et social permettant
à 120 000 entreprises, principalement TPE et PME, de
participer à la restauration de 3,5 millions de salariés
qui, chaque jour, utilisent le titre-restaurant auprès de
180 000
restaurateurs, détaillants en fruits et légumes
et commerçants de proximité. La CNTR invite donc le
ministère de l’Économie et des Finances et le ministère du
Travail à lancer officiellement le chantier de la concertation
afin de réussir la modernisation et garantir la pérennité de
ce dispositif.”
En bref
Le lycée l’Amandier,
ambassadeur aux États-Unis
Pour les vacances de la Toussaint,
Patrick Guat
et
Pascal Herbert
,
professeurs de cuisine au lycée Saint-
Joseph l’Amandier de Saint-Yrieix (16),
animent les Semaines de la gastronomie
française à Hoffman Estates (en
banlieue de Chicago) avec deux de leurs
étudiants
Pauline Marsault
et
Odin
Flaget
.
L’objectif est faire découvrir les
produits charentais outre-Atlantique.
Cette opération est réalisée grâce [aux
deux établissements] et aux nombreux
partenaires de produits de terroirs
charentais”
,
explique Patrick Guat.
Au programme des deux semaines de
séjour : préparation des leçons de cuisine
pour les élèves du lycée d’Hoffman
Estates, dîners gastronomiques français
chez des particuliers, au restaurant Eiffel
Bistrot et à Elgin Community College, et
enfin participation au Taste of Hoffman
Estates à Chicago.
Deux élèves et deux professeurs du lycée Saint-Joseph
l’Amandier sont aux États-Unis pour les vacances de la
Toussaint.
QUI FAIT QUOI ?
La Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) est
un organisme paritaire au sein duquel siègent, depuis 1978,
les cinq organisations syndicales (CGT, FO, CFDT, CFTC et
CFE-CGC), les trois organisations d’employeurs (Medef,
CGPME, UPA), sept syndicats professionnels (Umih, CPIH,
GNR, Synhorcat, UNFD, CFBCF, CNBBPF) représentant les
restaurateurs et les autres commerces autorisés à accepter
les titres-restaurant et les quatre sociétés émettrices
actuellement présentes sur lemarché (Edenred France,
Chèque Déjeuner, Natixis Intertitres, Sodexo Solutions de
motivation France). Deux représentants de l’État (ministère
de l’Économie et ministère duTravail) peuvent assister en
qualité d’observateur aux travaux de la CNTR.