du 28 août 2008 |
CONJONCTURE |
ALORS QUE L'HÔTELLERIE FAIT MIEUX QUE LES RESTAURANTS ET LES CAFÉS
Un bilan de saison mitigé pour l'Umih
Selon l'organisation syndicale, l'été 2008 se caractérise par un démarrage tardif, des taux d'occupation stables dans l'hôtellerie et une baisse de fréquentation pour les cafés et restaurants. Le point, région par région, grâce aux témoignages des professionnels.
Mont-Saint-Michel. Dans la Manche, le taux d'occupation dans l'hôtellerie est en baisse d'environ 10 % par rapport à l'an dernier. |
La
fin août approche et le syndicat, encore présidé par André
Daguin, tire un premier bilan de saison. Majoritairement, il a fallu
attendre le 14 juillet, voire le week-end du 19 et 20 juillet, pour voir la saison
débuter. Dans l'hôtellerie, la tendance de juillet laisse entrevoir des
taux d'occupation relativement stables par rapport à 2007, même si
un léger recul est constaté dans certaines régions, et se confirme
au mois d'août. "L'hôtellerie varie entre + 3 et - 3 % selon les
régions. Par contre, la baisse du pouvoir d'achat des vacanciers se ressent
dans les cafés et les restaurants pour lesquels la baisse de fréquentation
peut atteindre - 10 à - 20 %", indique le syndicat.
En région Paca, la Côte d'Azur
a bénéficié des retombées d'événements spectaculaires
de niveau mondial : concert de Céline Dion, de Madonna, match de football Manchester/Saint-Pétersbourg,
musique baroque à Menton, qui lui a permis de garder un relativement bon
niveau de réservation, même si, là aussi, la saison a débuté
assez tardivement : elle a vraiment démarré avec les grands festivals (Juan-les-Pins,
Nice, Menton).
Les touristes russes, américains
et japonais sont au rendez-vous. En revanche, les clientèles française
et de la zone euro sont en baisse, ainsi que les Britanniques. En effet, un euro
fort les incite à privilégier les pays hors zone euro comme les États-Unis.
Par conséquent, l'hôtellerie
de la Côte d'Azur a connu au mois de juillet un léger ralentissement
d'environ 6-7 % par rapport à 2007, qui fut une année exceptionnelle.
Août a très bien débuté,
le taux d'occupation avoisine les 85 à 90 %. La météo très
favorable dans la région incite de plus en plus les touristes à s'y
rendre.
Les mois de septembre et d'octobre
se présentent très bien grâce à des réunions, congrès,
séminaires de niveau européen dans le cadre de la présidence française
de l'Union européenne.
Enfin, en ce qui concerne la restauration,
la situation est plus délicate. Le midi, elle ne constitue plus un poste déterminant
pour le client qui préfère se nourrir d'un sandwich. La fréquentation
des restaurants le soir est également en légère baisse : au lieu
de s'y rendre deux à trois fois par semaine, les clients n'y vont plus qu'une
à deux fois durant leur séjour.
La restauration en retrait
dans le Sud
Dans les Bouches-du-Rhône,
l'hôtellerie a bénéficié d'une bonne fréquentation en
juillet, à peu près équivalente à celle de 2007. Le mois
d'août a plutôt bien commencé. Par contre, la situation est plus
difficile pour les restaurants où les baisses peuvent atteindre 15 %.
En Corse, après
un début de saison en demi-teinte sur les quinze premiers jours du mois de
juillet, la saison a enfin démarré. Le taux d'occupation dans l'hôtellerie,
pour le mois de juillet, était est en léger recul (1 à 2 points
de moins) par rapport à 2007. Le mois d'août débute mieux avec
une hausse d'environ 5 %. Les professionnels ressentent la baisse du pouvoir d'achat
des vacanciers français mais aussi italiens. Les bars, restaurants, discothèques
sont les premiers touchés. Pour ces établissements, la baisse est de l'ordre
de 10 à 20 %.
En Languedoc-Roussillon, l'hôtellerie
connaît un léger retrait au mois de juillet (- 1 % par rapport à
2007). La clientèle française est présente mais le pouvoir d'achat
est en baisse, notamment dans la restauration et les bars (entre - 10 et - 20 %).
Les week-ends connaissent une forte affluence grâce à une clientèle
de proximité (dans un périmètre de trois heures de route). La semaine
est plus calme. Les séjours sont courts, une semaine, pas plus. Néanmoins,
les villes, comme Montpellier, qui organisent des animations sportives ou
culturelles, tirent mieux leur épingle du jeu. Le mois d'août a plutôt
bien débuté avec une légère hausse de 2 % du taux d'occupation
dans l'hôtellerie.
Dans le Pays basque, la clientèle
française est en baisse. Par contre, les Allemands, les Anglais et les Russes
sont au rendez-vous. Les hôtels sont bien remplis mais n'affichent que difficilement
complet. Les professionnels sont obligés de continuer leur processus de commercialisation
notamment sur internet. La baisse enregistrée à l'heure actuelle avoisine
les 3 %.
Baisses dans l'Ouest
De son côté, la restauration ressent
très fortement la baisse du pouvoir d'achat surtout auprès de la clientèle
française. Les restaurants connaissent une baisse de fréquentation le
midi mais aussi le soir. Une météo capricieuse n'incite pas non plus à
consommer sur les terrasses.
En
Vendée, le mois de juillet a accusé une légère baisse
(de l'ordre de - 5 % par rapport à 2007) dans l'hôtellerie qui se confirme
au mois d'août. La clientèle anglaise, notamment, est en retrait.
Là aussi, on constate une baisse des dépenses
annexes (bars, petits-déjeuners…), soit - 10 % en moyenne, mais avec
des écarts importants selon les établissements. Malgré tout, le restaurant
reste un atout en termes de commercialisation pour les hôtels même si
le client ne s'y restaure pas. Les réservations par internet et de dernière
minute augmentent. La demande reste forte jusqu'au 20 août.
En Bretagne, la saison a démarré
doucement et tardivement, après le 20 juillet. Les touristes sont là,
mais ils se restreignent sur les dépenses annexes, comme le restaurant.
Malgré tout, les professionnels
de l'hôtellerie restent optimistes. Le tourisme est devenu très mobile.
Les vacanciers se déplacent en fonction du temps, les séjours se raccourcissent
et se réservent à la dernière minute. Selon les départements,
la baisse de fréquentation dans les hôtels s'élève à
environ entre 5 et 10 %. La météo maussade n'a pas encouragé les
vacanciers à privilégier la Bretagne, mais n'a pas fait fuir ceux qui
avaient choisi cette destination.
Dans la Manche, le taux d'occupation
dans l'hôtellerie est en baisse d'environ 10 % par rapport à l'an dernier.
Les séjours sont de courte durée et liés aux conditions météo.
De plus, les professionnels ressentent la baisse du pouvoir d'achat des vacanciers,
notamment dans la restauration.
Mauvaise météo en
montagne
En ce qui concerne les massifs
montagneux, la météo a une très forte incidence sur la fréquentation.
En Isère et dans les deux Savoie, la saison est plus mitigée,
que ce soit en montagne mais aussi pour les lacs et plaines. En cause, la météo
médiocre et la baisse du pouvoir d'achat. L'hôtellerie connaît
un tassement avec une baisse de l'ordre de 5 à 6 % par rapport à 2007.
Les séjours sont très courts (trois jours environ), les réservations
s'effectuent à la dernière minute, les touristes sont très mobiles
en fonction des conditions météo. La fréquentation est en baisse.
La clientèle est essentiellement française et régionale à
70 %. La clientèle étrangère est au rendez-vous, et est européenne
: Anglais, Allemands, Belges, Danois…
Dans les cafés, bars, brasseries,
la baisse est d'environ 15 % en ville (ex. : Grenoble) et atteint - 20 à
- 30 % sur les massifs (Vercors, Oisans…).
Dans les Pyrénées-Orientales,
la saison est également mitigée. Un démarrage tardif, des séjours
très courts (deux à trois jours) et un budget vacances restreint qui
touche directement les restaurants et les cafés.
Dans le nord-est de la France,
la situation est différente selon les lieux.
Dans le Nord, l'effet 'Ch'ti'
a dopé les résultats de l'hôtellerie de l'ordre de 10 à 15
%, essentiellement au mois de juin et juillet. Au mois d'août, le phénomène
s'essouffle un peu en raison d'une météo très médiocre. Mais
il a permis aux Français de redécouvrir une région un peu oubliée
qui bénéficie également de magnifiques plages.
En Alsace, Strasbourg
continue de bénéficier de l'effet TGV, mais d'une manière moins importante
que l'année passée. L'activité touristique reste stable. Le nombre
de touristes français est également stable. En revanche, la fréquentation
étrangère, de courte durée, a augmenté de 7 %.
En ce qui concerne le reste de l'Alsace,
la baisse de fréquentation est sensible dans l'hôtellerie et atteint
environ 5 %. Le recul de la consommation dans les restaurants et les bars est plus
important, de l'ordre de 10 %.
(Source : Umih) zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 3096 Hebdo 28 août 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE