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	du 21 août 2008	VIE PRO

ghislaine et rachid chakir, des repreneurs audacieux

Quand un bar-restaurant aide à sauver un village

Chambonchard (23) Promis à la disparition depuis la fin des années 1960, ce petit bourg du nord de la Creuse va désormais connaître une seconde vie grâce aux efforts du conseil général, de nouveaux habitants et grâce à la réouverture de l'Auberge de la Vallée.

Ghislaine et Rachid Chakir : "Les premiers résultats financiers dépassent nos prévisions les plus optimistes."

Condamné par un projet de barrage porté par l'Établissement public pour l'aménagement de la Loire et de ses affluents (Epala), Chambonchard a été sauvé in extremis de la noyade sous plusieurs mètres d'eau en 1998 par la ministre de l'Écologie d'alors, Dominique Voynet, qui a clôturé définitivement le dossier. Malheureusement, ses 50 villageois sont partis vers d'autres destinations, et le lieu était devenu, au fil des ans, une commune fantôme. Depuis le début du troisième millénaire, il reprend vie grâce aux efforts du conseil général qui vient d'investir 800 000 E dans sa rénovation, et d'une vingtaine de nouveaux résidents venus s'installer dans les maisons les plus en état. En tête de ces pionniers, un couple d'anciens traiteurs varois, Ghislaine et Rachid Chakir, repreneurs de l'ancienne auberge, fermée en 1994, et rouverte désormais.

"Nous avons relancé l'activité en 2007, raconte Rachid Chakir, après avoir dépensé 150 000 E dans l'achat des bâtiments (propriété du département et de l'Epala) et pas mal de travaux. L'auberge était devenue une masure avec quatre murs et un toit, rien d'autre…"

Avec leurs deux enfants, les nouveaux propriétaires démarrent une véritable aventure, dans un site rural dont l'histoire attire de nombreux touristes. Ils espèrent ainsi contribuer au nouveau départ d'un Chambonchard qui voit se multiplier les projets d'implantation. Des artisans, des retraités se sont intéressés à ces maisons revendues à des prix attractifs et aux conditions de vie locale.

"Les effectifs augmentent petit à petit"

"Nous espérons atteindre cette année les 40 habitants, explique le maire Gérard Rouffet. Une dizaine de résidences secondaires sont en cours de reconstruction, et les effectifs augmentent petit à petit." Pour Ghislaine et Rachid, l'affaire est bonne. Sur des recettes traditionnelles d'une cuisine française inspirée en partie de leur Sud natal, ils proposent des menus à prix très abordables (ticket moyen à 12 E) et servent quelque 40 couverts par jour. L'Auberge de la Vallée ne désemplit pas, fréquentée par les locaux, les routiers de passage, les visiteurs et, peut-être, les futurs habitants. Les idées de développement ne manquent pas aux deux aventuriers, qui espèrent bien amplifier leur activité. Leur établissement, ouvert toute la journée, est également un bar qui devient un lieu de rencontres et un point de fixation. Juste en face, la municipalité vient d'inaugurer un parking flambant neuf, un terrain de boules, des aménagements avec éclairage et autres commodités. Un nouvel hôtel de ville est en gestation, tandis que se poursuivent des travaux de voirie, et que se multiplient les visites de curieux attirés par une histoire digne des légendes de l'Ouest américain.

"Tout est à faire ici, résume Ghislaine Chakir. L'Auberge de la Vallée était en friche… Nous avons retroussé nos manches, remontant le comptoir, ouvrant une grande salle, retapant les poutres et le plancher. Les premiers résultats financiers dépassent nos prévisions les plus optimistes, et nous mesurons l'impact qu'a eue la réouverture de notre établissement sur la vie du village. Chambonchard revit grâce à nous, mais aussi grâce aux autres qui sont arrivés, les mains vides, pour reconstruire sur un tas de ruines." zzz74v zzz22v   
Jean-Pierre Gourvest

auberge de la vallée - 23110 chambonchard - tél. : 05 55 65 32 93
auberge-chambonchard@orange.fr - www.auberge-chambonchard.com

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L'Hôtellerie Restauration n° 3095 Hebdo 21 août 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE